Titre : Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur
Autrice : Harper Lee
Plaisir de lecture : Livre à regrets
Scout vit à Maycomb, une petite ville dans l’Alabama. Elle vient de rentrer à l’école et sa maitresse n’aime pas son comportement : elle apprendra à lire selon sa méthode. Elle est chagrinée, car cela fait longtemps qu’elle sait déchiffrer les mots grâce à Atticus, son père. Elle ne rêve plus que d’une chose, être délivrée de ce fardeau avec l’arrivée de l’été, afin qu’elle puisse s’abimer les genoux à crapahuter partout. En attendant, son quotidien partagé avec son frère Jem est lui aussi rempli d’aventures.
Je me suis trompée d’histoire.
J’attendais l’histoire du procès – tel décrit en quatrième de couverture – dont Atticus Finch est l’avocat défenseur d’un « Nègre » dans la situation du Sud profond des États-Unis, durant les années 30 après la Grande Dépression. Je m’attendais à suivre le vécu de ces enfants qui se rendent compte de la ségrégation pointant dans leur pays, de la méchanceté des humains et de leur façon de supporter les faits.
En réalité, il est question de la vie de la narratrice, Jean Louise, surnommée Scout, de son frère Jem (Jérémy) et de leur père, Atticus Finch. Notre petite protagoniste s’écorche les genoux et moi, parfois, les rouages de la réflexion à déchiffrer l’écriture. C’est la vie de deux enfants, de leur jeunesse, de leur croissance et de tous ces souvenirs infinis.
Je n’ai pas su où allait le récit, il m’a fallu longtemps – deux centaines de pages – pour que je m’y sente à mon aise. J’ai trouvé les phrases alambiquées, à la construction grammaticale particulière (le flux de pensées d’une petite fille mélangée à l’envie de l’autrice de « raconter » la vie).« Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur » est le regard que porte Harper Lee sur l’enfance. Si elle se défend d’une autobiographie, on ne peut nier que certains éléments sont le calque de sa propre vie. D’ailleurs, jusqu’à tout récemment – 2015 – l’autrice ne comptait qu’un seul livre à son actif. Tout un mythe s’est construit autour d’un script retrouvé dans un coffre en 2011. « Va et poste une sentinelle » (Go Set a Watchman) est paru en octobre 2015 et s’avère la suite du présent roman.
Le récit s’appuie sur deux axes : le sociétal avec le traitement doux du contexte social et politique des États-Unis dans les années 30 avec en filigrane, les valeurs fondamentales : respect, dignité et justice. Et puis un axe de l’ordre de l’humain avec l’apprentissage, les relations, la politesse et la bonne conduite. J’ai aimé ces étés sans fin, cette période scolaire qui fait tant soupirer Scout. Je regrette que le personnage Boo Radley n’y soit pas plus développé.
Au final, ce roman initiatique, qui comporte quelques bons éléments, n’aura pas su me transporter.
« Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur » d’Harper Lee est le regard de Scout sur son quotidien, sa vie, ses aventures, ses histoires, ses petites déceptions et ses grandes joies. Maycomb en Alabama parait une petite ville paisible, mais terre de riches aventures pour cette petite fille. Si vous pensiez arriver dans un récit concernant le procès mené par son père Atticus Finch, concernant une affaire avec un « Nègre » dans les années 30 et ses répercutions, passez votre chemin.
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Souvenir de lecture : Découvert grâce à Bookwormette pour fêter les 4 ans de son blog.
Illustrations : #01 par Knighthead, #02 par Sarah-Murphy, #03 par Crispy-Gypsy.
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