C'est l'histoire des enfants de trois sœurs dont la première s'est bien mariée, la deuxième pas mal et la troisième clairement en dessous de son rang. Les liens se distendent jusqu'à ce que l’aînée, mère de quatre enfants, invite sa nièce Fanny, fille de la plus mal lotie. Éloignée de ses frères et sœurs, les débuts sont durs pour elle. Et puis, elle prend goût à cette nouvelle éducation, à cet entourage, surtout celui de son cousin Edmund. Grandissant, elle reste tout de même la cousine pauvre, maltraitée par sa tante, Mrs Norris, et mal vue par ses cousines. Mais avec l'entrée dans le monde de ses cousines et les premiers flirts, les natures et les caractères se révèlent.
Si Fanny m'a agacée à être si parfaite, j'ai apprécié ce roman d'apprentissage. J'ai aimé les touches d'humour et les situations qu'invente Jane Austen, notamment celle du théâtre, comme prélude au destin des personnages. J'ai également apprécié cette ambiance british, évoluer dans cette société codifiée avec Fanny et voir avec elle les failles et les contradictions humaines. L'approche psychologique de personnages comme Maria ou son frère est aussi très intéressante, selon qu'elle est faite par Fanny, par sa tante ou par Sir Bertram. Chacun aborde une des facettes des personnages. On y sent aussi tout un débat sur les convenances, sur l'éducation, sur la liberté... Sans me déclarer fan, j'apprécie plus Jane Austen avec ce texte qu'avec mes précédentes lectures.