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Le temps de l'innocence

Par Aelezig

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Un film de Martin Scorsese (1993 - USA) avec Daniel Day-Lewis, Michelle Pfeiffer, Winona Ryder, Geraldine Chaplin, Stuart Wilson, Richard E. Grant

Somptueux.

L'histoire : New York, années 1870. La ville se développe, les familles riches et/ou aristocratiques sont désormais bien ancrées dans le pays, la plupart de leurs membres sont maintenant des natifs. Ils ont inventé leurs codes, calqués sur la vieille Europe, mais pas que. Tandis que Newland Archer s'apprête à épouser la toute mignonne May, il rencontre sa cousine, Ellen, qui a quitté son mari volage et l'Europe où elle vivait avec lui depuis plusieurs années. Et elle n'est pas très bien accueillie : se séparer d'un mari, ça ne se fait pas ; et puis la jolie dame a une indépendance d'esprit, et des manières bien trop cavalières pour ce petit milieu finalement très coincé, très à cheval sur les règles. Newland la trouve fort sympathique et veut l'aider à s'adapter à ce pays qu'elle ne reconnaît plus et à la bonne société qui la rejette. Mais ils tombent amoureux...

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Mon avis : Ce n'est pas vraiment pour l'histoire que j'ai aimé ce film. Elle est tellement banale : l'amour impossible, qui trouva sa quintessence - à mon humble avis - dans le sublime Sur la route de Madison. En plus, moi, les amours impossibles, si ça me fait légèrement larmoyer, je l'avoue... je trouve surtout ça très très énervant ! C'est un truc que je ne pige pas. Si on aime... on y va, et puis c'est tout. On n'a qu'une vie ! On va faire de la peine à quelqu'un ? Ben oui, mais on n'est pas chez les Bisounours. Tout le monde a son lot de joies et de chagrins. Si mon mari m'annonce qu'il me quitte pour une jeunette, je serais triste, forcément... mais je le laisserais partir sans heurt. A quoi ça sert ? Enfin bref, voilà un sujet dont on pourrait discuter pendant des heures... 

D'ailleurs, dans le film, il y a un poil d'ironie que j'ai justement fort apprécié : on apprend à la fin que May avait tout compris depuis le début mais que puisque Newland est néanmoins resté avec elle, elle en a éprouvé une sorte de "reconnaissance" pour cette vie de famille heureuse qu'ils ont tout de même connue. Et lui, quand il sait qu'elle savait... il se mord les lèvres, et c'est bien fait pour sa tronche ! Ah ah ah, pauvre Dany !!!

Le film est inspiré d'un roman d'Edith Wharton, une romancière américaine, entre fin XIXe et début XXe, que je me promets de lire depuis des siècles... Et il va falloir que je m'y mette, nom d'une cacahuète !

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Ce que j'ai surtout adoré, en fait, c'est la réalisation. Les images sont magnifiques, parfaites, avec de longs travellings, parfois circulaires (qui nous étourdissent) parfois en plans-séquence (j'adore). Mais Marty n'abuse jamais : c'est pile poil là où on en a besoin. Les décors "victoriens", je suis hyper fan et tout est reconstitué avec minutie, soin, détail... sans parler des costumes. Il faut dire qu'on est là dans ma période préférée, et fantasmée, de l'histoire du monde ! Et le réalisateur nous concocte même quelques plans de Manhattan et Central Park en 1870... waouh, trop marrant ! C'est presque désertique, avec ça et là quelques belles demeures, et puis peu à peu, au fil du temps et de l'histoire, ça s'étoffe, et les fiacres à cheveaux sont remplacés par quelques voitures. Extrêmement minutieux.

Même enthousiasme pour les acteurs. Ce sacré DDL est vraiment un monument. Il a un regard, une intensité... J'ai vu son fils à la télé l'autre jour (il est mannequin), celui qu'il a eu avec Adjani, Gabriel Kane. Le gosse est adorable et à part les immenses yeux bleus de sa mère, c'est le portrait de son père... et c'est flagrant dans ce film où son papounet était encore jeunot. 

Winona Ryder possède la même présence, un charme immense. Quel dommage que le cinéma se soit privé d'elle pendant tant d'années, tout ça parce qu'elle a volé quelques trucs pendant une période de dépression. Chez nous, on est vachement plus zens avec les acteurs un peu voyous sur les bord, et ma foi, après leurs punitions, on les reprend et on les re-aime ; je trouve qu'on est plutôt cool, pour une fois (Béatrice Dalle, JoeyStarr, Sami Naceri... pour ne citer que ceux-là).

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Michelle Pfeiller est tout aussi magnifique, même si je n'ai pas trop aimé ces bouclettes hyper serrées qu'on lui a collées autour du front, qui ne lui vont pas trop, et qui n'ont rien à voir avec le reste de la chevelure, lissée, coiffée, chignonnée, tressée. 

Enfin bref... c'est BEAU, quoi ! Et on ne peut s'empêcher de penser aux Gangs of New York, du même réalisateur, version "chez les pauvres" du XIXe new yorkais... Martin, I love you !!!


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