Isabelle Baladine Howald publie hantômes aux éditions Isabelle Sauvage.
Je – court à la mort
(devancer sans fin la scène des adieux je –
court devant – les mains et bras tendus ouverts
pour/contre)
Je ne veux pas que le jour commence je ne veux pas
que le jour finisse à chaque mort je pense
non, pas pensée mais épreuve de l’aube et du soir
Relever, relever
Ne pas s’en relever. Mais relever : survivons comme /
les deux extrêmes –
va – ferme ces doux yeux / – ne sache pas – je me / charge – continue - / et tu vivras –, me demandant comment vivre avec celui qui travaille dans la forêt – celui qui coupe les arbres ou recueille la sève – avec le faucheur d’herbes, avec le photographe ou le peintre, celui qui écoute ou celui qui parle, avec celui qui rit aux larmes sur la photo ou celui qui tient sa tête dans ses mains – celui des figurines. Avec le petit mort. Je me souvenais de ceux avec lesquels j’avais vécu, auprès desquels je ne dormais pas
et je devenu le cheval frappé
Déchaînement au ralenti (empêché – comme dans l’eau)
gagner en profondeur
et en fatigue : opacité
(vers la transparence – c’est ce qui pèse :
rend opaque)
mouvement lent des fantômes en moi ce matin
drapé des bâches en plastique souple sur la rampe
de l’escalier
l’air s’engouffre
je déplacé sans bougé
Frottement des textes les uns contre les autres –
soulevés dans l’eau se heurtant lentement au milieu
des bulles d’air
– perdant un infime morceau
c’est écrire avec toi ta pensée (proche)
déplacement vers l’avant mais aussi vers le côté
ou l’arrière :
saut, coup, après -coup :
diriger, être dirigé : – ne sache pas –
(…)
Isabelle Baladine Howald, hantômes, éditions Isabelle Sauvage, 2016, pp. 12 à 15.
Isabelle Baladine Howald dans Poezibao :
bio-bibliographie, texte librairie et achats livres en ligne, extrait 1, extrait 2, rayon poésie de la librairie Kléber à Strasbourg, La Douleur du retour (par F. Trocmé), Mouvement d’adieu, constamment empêché (par F. Trocmé), ext. 3, ext. 4, [revue Sur Zone] "Le nom de sœur" d'Isabelle Baladine Howald, (Enquête) de Poezibao : l’art, un recours ? / réponse d’Isabelle Baladine Howald.