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Interview de Jean-Baptiste Ferrero

Par Livresque Du Noir @LivresqueduNoir
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Jen-Baptiste Ferrero s’est prêté au jeu de l’interview Livresque du Noir.

Bonjour Jean-Baptiste et bienvenue sur Livresque. On commence ?

  • Un auteur, c’est souvent un univers. Quelle photo serait la plus appropriée pour illustrer le tien ?

Une photo de Paris ou de banlieue en noir et blanc… Une photo d’un quartier populaire, industriel.. A la fois poétique et un peu déglingué…

  • Que recherches-tu dans l’écriture ?

La paix. J’ai tendance à m’imprégner des émotions qui m’entourent, des scènes que j’observe, des gens que je croise. Tout cela fermente, bouillonne et se transforme en un « truc » un peu envahissant mentalement. Besoin d’écrire, de raconter des histoires pour évacuer tout ça. Et puis mes polars étant assez marqués socialement et politiquement – même si cela ne se voit pas forcément en première analyse – j’aime bien l’idée d’utiliser l’écriture pour passer la parole à ceux qui, justement, n’ont pas voix au chapitre…

  • Quand tu écris le mot “Fin” sur un manuscrit, qu’est-ce que cela représente pour toi ?

Je suis un peu triste, comme quand on voit partir des amis ou des parents qui ont passé quelques jours à la maison. Une sensation de vide… Et l’appel à commencer le suivant.

  • Les salons et séances de dédicaces sont-ils des étapes nécessaires dans ton activité d’auteur ?

Je n’ai encore jamais fait ça mais j’imagine que cela doit être intéressant. Rencontrer un vrai lecteur (je veux dire par là un parfait étranger qui a fait la démarche d’acheter notre bouquin) est toujours troublant… Presque indécent en fait…

  • Quel rôle joues-tu dans le choix du titre et de la couverture de tes romans ?

J’ai toujours eu la chance de pouvoir choisir mes titres. Quant aux couvertures, elles font l’objet d’un vraie discussion avec mon éditrice – Anita Berchenko des éditions du 38 – qui écoute toujours mes suggestions ou mes commentaires.

  • Les blogs littéraires sont légion. Quel regard portes-tu sur ce qui y est publié, notamment sur tes œuvres ?

Jusqu’ici je n’ai eu droit qu’à de bonnes critiques de la part de ces blogs. D’une façon générale, ces blogs ressemblent à tout ce que produit l’Internet : on y trouve le pire et le meilleur. Le meilleur, ce sont les blogs de lecteurs passionnés qui essayent de faire partager leurs passions tout en respectant les auteurs ; avec souvent une finesse d’analyse dont un auteur peut réellement tirer profit. Le pire, ce sont les blogs hargneux ou des plumitifs se font mousser en massacrant des bouquins qu’ils seraient sans doute incapables d’écrire. Sauf à vouloir redresser une « injustice » littéraire ou à dénoncer une forme d’imposture, je ne vois d’ailleurs pas l’intérêt de démolir un livre et son auteur. C’est sadique, gratuit et sans intérêt. Même si le livre est réellement mauvais. Quel intérêt pour le lecteur ? Mieux vaut partager un coup de cœur, une passion, plutôt que de répandre son aigreur… Bien sûr, cela n’exclue pas les critiques si elles sont constructives. Certains blogueurs ont ainsi attiré mon attention sur des faiblesses narratives ou des « facilités » que j’ai essayé ensuite de corriger.

  • Le livre numérique se développe de plus en plus. Comment ressens-tu ça ?

C’est un outil. Ce qui m’intéresse c’est le livre en tant que tel. Le contenu. Cela étant dit, le contenant numérique est dangereux car il rend le livre trop tributaire de considérations techniques : format de fichier, alimentation électrique, solidité et pérennité des supports… Un livre ça ne tombe pas en panne et cela ne dépend pas d’un matériel acceptant ou pas tel ou tel format de fichier… On peut aujourd’hui lire des incunables qui ont mille ans. Un fichier epub ne durera pas mille ans.

  • Quelle serait ta définition d’un bon libraire ?

Un libraire qui aime les livres, qui aime lire, qui aime les auteurs, les lecteurs, l’odeur du papier et qui cherche à communiquer sa passion. Un genre de fou sympathique qui se shoote à l’encre.

  • La France reste un des rares pays où les auteurs sont peu nombreux à être représentés par un agent littéraire. Selon toi, c’est une bonne ou mauvaise chose ?

En tant qu’auteur « inconnu au bataillon », je passe pas mal de temps à essayer – souvent maladroitement – d’assurer une certaine promotion. Ce temps serait mieux utilisé à écrire par exemple… Surtout quand j’en vois le résultat !!! Alors oui, un agent pourrait faire ça mieux que moi. Je suis auteur, pas agent, éditeur, libraire, etc… A chacun son métier.

  • Quel livre n’aimerais-tu surtout pas écrire ?

Un machin autofictionnel laborieusement chiant où j’expliquerais par le menu mes traumatismes infantiles et la façon dont ils influent sur mon Moi, mon Ça et mon Surmoi et me conduisent à rédiger de longues descriptions de la plaque d’eczéma que l’on peut voir sur mon poignet droit.

  • Enfin, que dirais-tu aux lecteurs pour les encourager à lire tes romans ?

Le monde est tragique, la vie est absurde et la moindre des politesses est d’en parler de façon comique et impertinente. Je parle dans mes polars de la dureté de la société et du monde des entreprises, mais j’en parle sur un ton volontairement cocasse, provocateur et déjanté car je suis convaincu que quelle que soit la puissance du « système », l’individu aura toujours assez d’humour et de liberté pour le faire complètement dérailler.

Merci Jean-Baptiste d’avoir répondu à nos questions.

Interview de Jean-Baptiste Ferrero

À propos de l'Auteur

Jean-Baptiste Ferrero est un auteur de romans policiers. Il est diplômé en philosophie à l’Université Paris Sorbonne (Paris 4) en 1984 et en communication à l’Université Sorbonne Nouvelle (Paris 3) en 1988. Ancien Directeur général de la JPG Conseil, il est Directeur de la communication à la SYAGE depuis 2012.

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A propos de l’auteur


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