Zoé est une petite fille curieuse et entreprenante. Au lieu de se mettre au lit, conformément à l'injonction des parents qui doivent se retrouver pour une cérémonie réservée seulementaux adultes, elle les suit discrètement. Elle veut voir ce que c'est que la danse de la guérison, réservée aux initiés. Elle trouve dommage que certaines choses soient cachées aux enfants et promet d'agir différemment.
"Quand je serai grande, je t'apprendrai
Je partagerai ma danse avec toi
Je t'apprendrai à sentir le tam-tam
Et à danser comme le vent."
Cette oeuvre publiée dans la collection "Contes des 4 vents" de L'Harmattan-Jeunesse est écrite en trois langues : le français, l'anglais et le vili (une des langues du Congo, caractéristique de la région côtière), une manière de valoriser les langues à une époque où le monde est un village où il importe de savoir communiquer les uns avec les autres. Un vrai citoyen du monde aujourd'hui est un citoyen multilingue.
Mais c'est aussi un moyen pour l'auteur de faire passer des éléments de sa culture, de mettre en avant l'héritage ancestral, comme cette danse mystérieuse qui n'est pas qu'une simple danse, mais qui associe l'art et le sacré, ou plutôt le surnaturel :
"Mama Yabé est vieille et a mal aux reins.
Ce matin elle ne pouvait même pas archer.
Tiens, regarde-la maintenant
Elle danse avec l'esprit."
La transfiguration par la danse. Afrique, terre des mystères.
Jean-Pierre Makosso, Zoé, trilingue français-vili-anglais, traduction de Muän Mâ M'Kayi, illustrations de Shavon Hsiao-Fen Nawrocki, Editions L'Harmattan Jeunesse, 2015, 32 pages, 10 €.