Alexandra Coin et Erik Kwapinski se sont prêtés au jeu de l’interview Livresque du Noir.
Bonjour Alexandra, bonjour Erik. On commence ?
- Un auteur, c’est souvent un univers. Quelle photo serait la plus appropriée pour illustrer le vôtre ?
Alex : À chaque moment correspond pour moi une ambiance, une atmosphère…. Actuellement, je suis plutôt plongée dans les lieux sombres et abandonnés… Ambiance « Redneck », mais en France. Cette photo d’un orphelinat désaffecté est celle qui ne me quitte pas depuis quelques mois parce que c’est le cadre du roman que l’on est en train d’écrire… !
Erik : Mon univers, c’est l’univers lui-même. Ou, disons que c’est le rapport entre l’univers au-dessus de nos têtes et celui dans nos têtes… le cerveau. Hermès Trismégiste disait que ce qui est en haut est comme ce qui est en bas. C’est bien ce que nous montre aujourd’hui l’hologramme. Chaque partie contient le tout. Écrire de sorte que ce ne soit pas le tout qui enferme chaque partie….
- Que cherches-tu dans l’écriture ?
Alex : Moi je ne cherche rien ! Ce sont les personnages et les idées qui me trouvent… Demandez-leur à eux pourquoi ils viennent me hanter lorsque j’essaie de dormir !… Bizarrement, quand je leur donne naissance, mon esprit s’apaise. J’irais jusqu’à dire que l’écriture est réellement thérapeutique pour moi…
Erik : L’essentiel.
- Quand tu écris le mot « fin » sur un manuscrit, qu’est-ce que cela représente pour toi ?
Alex : De la satisfaction et un baby blues en même temps… De nouvelles histoires à écrire aussi. Parce que je sais à chaque fois que cette histoire qui se termine n’est que le maillon d’une autre en gestation.
Erik : Un anneau de Moebius.
- Les salons et séances de dédicaces sont-ils des étapes nécessaires dans ton activité d’auteur ?
Alex et Erik : Pour être honnête, à chaque fois, nous nous sommes un peu forcés à y aller parce que l’on est bien chez nous, qu’on a toujours beaucoup de mal à s’extraire de notre cocon… Et qu’on a peur de faire un peu « potiche » ou « plante verte », au choix… « VRP du livre », nous disait il y a peu l’une de nos connaissances. Et puis, au final, il y a souvent ces rencontres que l’on n’attendait pas mais qui égaient la journée. …Ces partages qui font chaud au cœur. Tout dépend donc du salon, de la librairie et des gens qui les fréquentent. Il y a une âme ou il n’y en a pas…
- Quel rôle joues-tu dans le choix du titre et de la couverture de tes romans ?
Alex et Erik : Le choix du titre est un jeu entre nous parce que l’on adore les mots, la langue, et qu’avant que celui-ci ne se présente comme une révélation, on a eu des échanges cocasses entre nous autour de jeux de mots qui fusaient ! Jusque là, les deux titres que l’on a présentés à notre maison ont été retenus par notre éditeur et c’est tant mieux… Surtout pour « La Voie du Talion » qui tenait à cœur à Erik. Concernant la couverture, chacun son job… Nous travaillons avec une équipe de passionnés et faisons confiance à Adeline KEMP qui réalise les couvertures chez Aconitum. En même temps, et c’est bien l’esprit de la maison, elle est aussi à l’écoute. Par exemple, le sous-vêtement pour la couverture de « La Voie du Talion » a été une suggestion de notre part qu’Adeline a retenue. On était ravis ! 🙂
- Les blogs littéraires sont légion. Quel regard portes-tu sur ce qui est publié, notamment sur tes œuvres ?
Alex et Erik : C’est un retour de lecture fait par des hommes et femmes passionnés. Comme tout regard de lecture, il est enrichissant. La réception d’un roman par un lecteur est toujours un moment très fort, qu’il soit positif ou non. Et ils permettent de faire connaître les auteurs ce qui est important lorsque l’on débute dans une petite maison. C’est un maillon-clé dans la chaîne du livre à l’ère du numérique.
- Le livre numérique se développe de plus en plus. Comment ressens-tu ça ?
Alex et Erik : C’est très bien. Tout ce qui conduit à la lecture est positif. Pour notre part, on lit aussi sur tablette parce que le rétro-éclairage et tout de même bien pratique, surtout le soir quand l’autre s’est endormi ! Mais bien sûr, notre attachement au livre papier est indéniable parce que le toucher et l’odeur restent inimitables.
- Quelle serait ta définition d’un bon libraire ?
Alex et Erik : Comme cela nous est arrivé le week-end dernier, un bon libraire est d’abord un lecteur passionné qui connaît aussi ses clients et leur fera découvrir des textes qu’ils n’auraient pas découverts sans lui. C’est un professionnel qui alimente son fonds en fonction de son ressenti, ses coups de cœur et son public… Et non au regard du nombre de tirage ! Lors de notre dernière dédicace, nous sommes repartis avec six romans parce qu’on a rencontré une libraire de talent. Et elle ne s’est pas trompée !
- La France reste un des rares pays où les auteurs sont peu nombreux à être représentés par un agent littéraire. Selon toi, c’est une bonne ou mauvaise chose ?
Alex et Erik : À vrai dire, on ne s’est jamais trop posé la question ! Cet aspect marketing, juridique et commercial du livre nous intéresse peu… Peut-être parce que l’on est encore « novices »… On espère n’en avoir jamais véritablement besoin…
- Quel livre n’aimerais-tu surtout pas écrire ?
Erik : Un « feel good book » (J’ai appris récemment qu’on les appelait comme ça et rien que l’anglicisme m’horripile !… D’ailleurs, s’il vous plaît ami(e)s blogueurs(euses)… Arrêtez d’utiliser tous ces anglicismes pour parler des romans français…) ou roman antimorosité !
Alex : Celui que le lecteur ne voudrait pas lire… (J’ai en fait piqué l’idée à Erik. Je voulais vous répondre « Un texte religieux » (parce que sans eux il y aurait moins de conflits) mais Erik m’a conseillé de ne pas créer la polémique… Lol !
- Enfin, que dirais-tu aux lecteurs pour les encourager à lire tes romans ?
Alex et Erik : De lire les premiers chapitres. Après, à lui de faire son choix !
Merci Alexandra et Erik d’avoir répondu à nos questions.