A chaque grande compétition footballistique (et même à moindre échelle) il se fait tristement et immanquablement remarquer, je veux bien sûr parler de l’animal imbibé et décérébré qu’est le hooligan (je prie les animaux de bien vouloir m’excuser). Et je m’empresse de préciser qu’il n’a rien à voir avec le vrai supporter. Non, le hooligan n’existe que pour haïr, vomir (de la mauvaise bière), casser des os et tailler des chairs. Tout en tenant un discours (enfin, une suite presque sensée de quelques mots tout au plus) ultra-nationaliste voire xénophobe. Voilà, après ces considérations personnelles (un peu abruptes je vous le concède), intéressons nous à l’historique du terme.
Il existe plusieurs hypothèses qui expliqueraient l’adoption du terme hooligan.
Des historiens mettent en lumière un certain Patrick Hooligan, vivant à Londres, irlandais et surtout ivrogne notoire, qui fut impliqué de manière régulière dans de nombreuses bagarres durant la fin de l’époque victorienne. Son nom est mentionné à de nombreuses reprises dans les rapports de police londoniens au cours de l’année 1898. Tant et si bien que le Daily News finira par consacrer un article à l’énergumène.
Deuxième hypothèse : Le nom ferait référence à une famille de bras cassés, nommée Hooligan donc, qui, toujours dans l’Angleterre de la fin du XIXe siècle, avait pour loisirs de terroriser son entourage direct ou indirect dès que l’occasion se présentait. Violence et sauvagerie pour mode de vie.
D’autres avancent le fait que hooligan serait un dérivé du terme Hooley, nom de famille d’un gang de Islington sévissant lui aussi à l’époque déjà citée.
Enfin, le dictionnaire anglais « The Compact Oxford » fait référence à un surnom donné à un personnage irlandais issu d’une chanson de music-hall de la fin du XIXe siècle.
Le terme deviendra populaire en perfide Albion quand un gang de Londres surnommé les Hooligan Boys commettront leur premier meurtre en 1898. Si bien que même Arthur Conan Doyle (The Adventure of the Six Napoleons – 1904) et H.G. Wells (Tono-Bungay – 1909) l’utiliseront à leur tour.
Indissociable de la création du championnat anglais de football en 1880 où très tôt les altercations entre spectateurs (et les agressions sur les joueurs) se multiplient, ce mouvement de haine et de violence franchira bien vite les portes du pays pour aller gangréner d’autres stades de pays européens. Si le phénomène semble s’étioler entre les deux guerres, il reviendra en force dans les stades anglais dès les années 50 pour devenir progressivement un mouvement organisé et donc de plus en plus incontrôlable.
Quelques exemples de la bêtise humaine :
- 1967, Pérou, émeute au stade de Lima suivie d’un incendie : 320 morts
- 1967 encore, Turquie, match local : 40 morts par couteaux
- 1974, Blackpool : Premier décès dans un stade anglais
- Et bien sûr, l’horreur de la tragédie du stade du Heysel à Bruxelles en 1985 où pendant la rencontre Liverpool / Juventus un déchainement de violence fera 39 morts.
Mais il faut croire que le hooliganisme ne s’est jamais aussi bien porté et qu’il a encore de belles heures devant lui comme le prouve cette Coupe d’Europe 2016…
Paix, mes amis, paix !