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L’empire des loups

Par Mrvladdy @mrvladdycrane

L'empire des loupsL’empire des loups. 2 heures. France. Policier – Thriller. Sortie en France le 20 avril 2005. Réalisé par Chris Nahon avec Jean Reno, Jocelyn Quivrin, Arly Jover, Laura Morante, Philippe Bas, Philippe Du Janerand, Vincent Grass, Jean-Michel Tinivelli, Albert Dray, Étienne Chicot, Didier Sauvegrain…

Anna Heymes, la trentaine, est l’épouse d’un des plus hauts fonctionnaires du Ministère de l’Intérieur. Depuis plus d’un mois, elle souffre d’hallucinations terrifiantes et de régulières crises d’amnésie, au point de ne plus reconnaître le visage de son propre mari et même de commencer à douter de l’honnêteté de ce dernier.
Pendant ce temps, dans le Xe arrondissement, Paul Nerteaux, un capitaine de police acharné, se voit confier une enquête concernant la mort de trois femmes d’origine turque qui travaillaient dans des ateliers clandestins et dont les corps ont été retrouvés atrocement mutilés. Pour l’aider à infiltrer la population turque du quartier, Nerteaux n’a d’autre solution que de faire appel à Jean-Louis Schiffer, un de ses anciens collègues connu pour sa réputation de flic implacable.

« Je ne connais qu’une seule loi, la mienne ! »

A l’époque de sa sortie en salles, « L’empire des loups » me tentait bien. Le film avait l’air de surfer sur « Les rivières pourpres » du même auteur et comme je suis plutôt bon client de polar et autres thrillers, je me disais que ça pouvait le faire. Seulement voilà, à l’époque le film s’est tellement fait descendre (je n’ai pas souvenir d’avoir entendu ou lu un avis positif) que du coup, je n’avais pas fait le déplacement. J’ai quand même voulu laisser sa chance au projet lors d’un récent passage à la télévision.

Et malheureusement, il n’y a pas eu de miracles. Globalement, je me joins aux nombreux avis négatifs que j’ai pu lire. Ce n’est pas la catastrophe que je craignais mais le scénario écrit par Chris Nahon et Jean-Christophe Grangé d’après l’œuvre de ce dernier est quand même très très faible. Dès le début, entre cette histoire de femme amnésique et cette pseudo enquête de serial-killer, j’ai trouvais que cela partais dans trop de direction différente, chose que le final me confirmera.

Si seulement il n’y avait que ça. Les différents dialogues sonnent également très faux. On a beaucoup de mal à y croire ce qui fait que certaines situations deviennent même risible alors même qu’on tente de leur donner une certaine noirceur. Plus proche d’un téléfilm de dimanche après-midi, le récit accumule les incohérences et les facilités qui font qu’on ne parvient jamais à être totalement accroché à cette histoire.

Plus c’est gros, plus ça passe dit l’adage mais là, ça casse. Les stéréotypes et les clichés sont aussi de la partie. Il n’y a aucun élément de cette intrigue que j’ai trouvé foncièrement intéressant. Après, ça se suit quand même vite fait et je dois avouer que j’ai même souris par moment devant le manque de crédibilité mais c’est bien peu pour sauver mon visionnage.

Comme si cela ne suffisait pas, la distribution n’y met pas beaucoup du sien aussi pour sauver les meubles. On passe du juste moyen au très mauvais dans l’interprétation à commencer par un Jean Reno (Jean-Louis Schiffer) que j’affectionne pourtant énormément mais qui dans le cabotinage ne parvient jamais à rendre son personnage un tantinet réaliste (son look n’aide pas non plus mais là, c’est un autre débat).

A ses côtés, Jocelyn Quivrin (Paul Nerteaux) n’arrive jamais à donner une réelle âme à son personnage. C’est le gentil flic qui veut sauver la fille. Point barre, on ne va pas chercher plus loin dans le jeu. Quant à la fille justement, c’est Arly Jover (Anna Heymes) qui s’y colle. L’actrice m’a très vite fatigué avec son jeu assez plat et terne. Du coup, même lors du rebondissement final, j’admets que je m’en moquais un peu de son sort.

Le reste du casting est du même acabit. J’ai eu l’espace d’un moment une légère lueur d’espoir avec Laura Morante (Mathilde Wilcrau) mais sa présence dans l’intrigue qui vient comme un cheveu dans la soupe et qui continue d’exister de la même manière fait qu’au final, je la trouve elle aussi anecdotique. Pour le reste, je ne retiens vraiment pas grand-chose…

Derrière la caméra, dès le début, je savais que j’allais avoir du mal avec la prise de position visuelle de Chris Nahon. On est dans une surenchère excessive qui fait que si l’on ne croit pas au fond, on ne croit pas à la forme également. Certains plans sont pourtant bien pensé, on sent qu’il y a une réelle volonté de crée une bonne atmosphère bien pesante mais la mise en scène passe à côté de son sujet.

On ne va pas se mentir, c’est même souvent très moche comme ce métro qui défile et dont on a l’impression qu’il possède une longueur de plusieurs kilomètres ou encore cet escalier qui explose dans un visuel fait à l’arrache. Ce ne sont que des exemples parmi tant d’autres, la photographie pas très propre et la lumière pas toujours bien exploité ratent aussi le coche. Heureusement, le montage sauve un peu le truc, ce n’est pas aussi long qu’on le croit de suivre ce film assez vide.

Pour résumer, j’en ai tellement entendu et lu de mauvaises choses, que je m’attendais à bien pire avec « L’empire des loups ». Maintenant, cela ne veut pas dire que c’est bon pour autant. Le long métrage n’a pas beaucoup de saveur et semble viser à chaque fois à côté que ce soit dans le fond ou dans la forme. On sent la volonté de vouloir jouer avec l’esprit des « rivières pourpres », mais qu’on aime ou pas ce dernier, ici, on est clairement plusieurs ton en dessous. Reste qu’en tant que téléfilm d’après-midi pluvieux, ça peut se suivre vite fait mais ça s’oublie tout aussi vite…

2/5 (Regardable)


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