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Du troubadour Peire Vidal (XIIème s.)

Publié le 20 juin 2016 par Dubruel
Ges car estius es bels e gens

Bien que l'été soit agréable,

Je demeure inconsolable.

Ma mie, si sensible autrefois

À mes compliments courtois,

Les rejette maintenant

Du revers de son gant.

Si j'ose encore lui dire

Avec mon plus galant sourire

Quelques tendres mots,

Elle me tourne le dos.

Elle a lancé au feu

Mes lettres et mes chansons

Pourquoi tant de mépris, mon Dieu ?

J'en perds la raison.

Jour et nuit, je pleure.

Qu'il est grand mon malheur !

Il n'en finit pas cet hiver

Depuis que le pauvre trouvère

A été abandonné par sa mie !

Pourquoi est-elle partie ?

Quand des seigneurs, devant moi,

Font son éloge, j'enrage chaque fois.

Si certains la blâme, ah oui

Je me réjouis !

J'exulterais si la maladie

La clouait au lit.

Je crierai hourrah

Le jour où la Faucheuse

Emportera

Cette gueuse.


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