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A l'orée du verger, Tracy Chevalier

Publié le 26 juin 2016 par Antigone

aloreeduverger

 "Je vais vous raconter ce que j'ai fait, poursuivait Sadie, s'adressant au groupe de femmes. Il nous restait simplement quelques pommes de table, et je les ai toutes mises dans une tarte !"

Au début du XIX ème siècle, aux Etats-Unis, les Goodenough se sont arrêtés sur cette terre boueuse de l'Ohio parce qu'il leur semblait impossible d'aller plus loin. Ils y ont construit leur maison, leur potager, ont été obligés de se battre contre les arbres, la fièvre des marais, ont perdu des enfants, planté des pommiers. Pour que leur installation soit entérinée dans les faits, leur verger doit compter au moins cinquante pieds. James met beaucoup d'énergie, et de doigté, dans la culture de ses pommiers. Sadie, elle, a sombré dans l'alcoolisme, ne se résignant pas à leur vie, à la perte de ses enfants, à ce qu'elle est devenue. Les aînés, Robert et Martha, portent un regard froid et résigné sur leurs parents. La famille a de temps en temps, la visite de John Chapman, qui leur vend des plants et circule en canoë. Le drame qui survient un jour était prévisible. Il séparera les frères et soeurs. Robert prendra la route de l'Ouest, et exercera beaucoup de métiers avant de lui aussi être pris par la passion des arbres...

Ce roman a été dès ses premières pages une pause dépaysante parmi mes lectures précédentes. Cela vient de son ton, un peu désuet sans doute, de son écriture relativement classique, et puis aussi de son atmosphère particulière, à la fois rude et apaisante, qui raconte la vie difficile et le courage des pionniers. Au début du récit de Tracy Chevalier, il est beaucoup question de pommes et de pommiers, et de tout ce qu'il faut faire pour les greffer, les entretenir et les faire fructifier. La guerre entre les époux Goodenough est à la fois violente et fascinante. Puis, dans la seconde partie du texte, qui semble au départ constituer de manière assez désarçonnante un nouveau récit, il est surtout question de botanique, et de tout ce qui a existé réellement comme commerce de graines et de plants partant des Etats-Unis vers l'Angleterre. Nous suivons alors plus particulièrement un Robert taiseux et circonspect. Tout cela m'a rappelé des lectures adolescentes et romanesques très appréciées, et m'a passionné, malgré le déséquilibre évident du texte et un parti pris narratif un peu déroutant (lettres insérées et ellipse de dix-huit ans en plein milieu du roman). Une lecture, de mon point de vue, captivante.

Editions Quai Voltaire - 22.50€ - Mai 2016

Un roman profond, implacable, délicat, et quand même parfoisaussi, un peu déstabilisant pour le blog blablablamia - Clara est passée à côté - Gwenaelle a aussi l'impression d'être restée en dehors - Keisha a beaucoup appris mais a trouvé ça parfois un peu longuet et a été gênée par la première partie et le conflit entre les époux Goodenough - Le billet très complet de Papillon qui n'a pas été tellement emballée...

POMMES

(pommier de mon jardin)


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