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Trois films sur les tops qui visent l'élite..et y arrivent pas tous

Par Filou49 @blog_bazart
27 juin 2016

 Heureux (?) hasard des sorties cinéma : en France, à quelques semaines d’intervalle à peine, trois films se proposaient  d’aller gratter du coté des agences de top models pour voir ce qui se passe derrière les filles sublimes et les plateaux de défilés.

Ainsi, après "The Néon Démon", la sublime plongée de NWR dans l’enfer des top models –  et l’Idéal, dans laquelle Beigbeder plonge son alter égo Gaspar Proust en Russie pour trouver la top model la plus emblématique de son agence, le documentaire John Casablancas : L’Homme Qui Aimait Les Femmes,  qui sort  dans deux jours , nous raconte la vie John Casablancas, créateur de la très fameuse agence Elite, au tout début  des années 70.

Comme on a vu ces trois films en salles, revenons en rapidement dessus pour une petite chronique croisée : 

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1.  On commence par "The Neon Demon",  nouvel OVNI de mon grand ami NWR que tout le monde à commencer par lui dans le générique assez mégalomane,  appelle ainsi...

J'aurais pensé ne pas aimer ce film qui semblait largement privilégier la forme au fond comme d'ailleurs un peu tous ces films, mais en même temps la vision de ce "Neon Demon" fascine quasiment du début à la fin. Et  seuls les spectateurs de complète mauvaise foi ne voudront reconnaître les qualités de maître plasticien du cinéaste danois un poil mégalo sur les bords.

 Dans cette expérience cinématographique particulière  déroutante, psychédélique et assez expérimentale, "The Neon demon" provoque d'abord  le ravissement notamment par ces aux jeux d’ombres et lumières remarquable.

Composition des plans, bande sonore de son fidèle Cliff Martinez, montage, lumière, musique :  tout est parfaitement et si harmonieusement  dosé que le film est une  merveille visuelle de chaque plan.

Certaines scènes ( celle du jaguar, de la prise de vue avec le photographe pervers) imprimeront  durablement la rétine...

Hélas, le seul ingrédient qui manque à ce cocktail est comme je le craignais une histoire digne de ce nom  et le scénario, qui tente vaguement  de "dénoncer" le culte de la beauté et de la jeunesse, tourne à vide au bout d'une heure de film, car "The Neon demon" ne raconte pas grand chose de neuf et d'interessant, et certains personnages, comme celui joué par Keanu Reeves laissent profondément dubitatif..

 Le film se perd  malheuresement en route dans des scènes trashs (cannibalisme, nécrophilie…) rendant assez illisible le  message  de départ sur le monde de l’apparence la volonté de faire de belles  images prend inconstestablement le pas sur toute éventuelle réflexion

La bande annonce de The Neon Demon

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Bien plus encore que le dernier NWR,  2. "L'idéal", dans lequel Frédéric Beigbeder retrouve Gaspard Proust, qu'il avait dirigé autrefois dans sa première réalisation, L'amour dure trois ans. se veut une satire corrosive sur le monde de la mode Suite indirecte de 99 Francs, L'Idéal est en fait l'adaptation de , son propre roman intitulé « Au secours pardon » avec  Gapsard Proust dans le rôleJean Dujardin (qui incarnait  le même personnage Octave Parango).  Beigbeder, à la fois dans le système et en dehors puise beaucoup dans  ses souvenirs autobiographiques pour nous livrer sa peinture frénétique du monde de la mode, et ses artifices codifiés, mais malheureusement oublie cette veine personnelle pour en faire un pamplhet boursouflé et à l'esthétique assez kitch et daté. Le coté caricature et outré  du film est poussé à bout- le personnage d'Audrey Fleurot est vraiment insupportable et la prestation de l'actrice assez géniale- fatigue vraiment assez vite et l'accumulation de répliques cinglantes qui se veulent drôles, mais ne le sont pas vraiment lasse vite. On retiendra quand même quelques scènes notables (la fête chez le milliardaire russe,  d’une dizaine de minutes assez délirant et réussi) e mais dans l'ensemble cette succession de saynètes inégales  qui souffre d'un vrai problème de montage est au mieux anodin, au pire légèrement embarassant. L'échec assez cuisant du film en salles, montre que Beigbeder, pourtant soutenu par une bonne partie de ses potes de la presse écrite et audiovisuelle semble lassé le grand public fatigué de ce cynisme mondain un peu daté...

Bande-annonce de « L’Idéal »

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3.Le documentaire John Casablancas : L’Homme Qui Aimait Les Femmes oublie la fiction de deux premières oeuvres pour nous raconter à la première personne la vie sous forme de documentaire du créateur  de  l’agence Elite dans les années 70,

Si son nom ne parle pas à tout le monde, sachez que ohn Casablancas a  invente le concept de « supermodel ». Si des noms comme Naomi, Cindy, Linda, Iman, Gisèle ou Kate font aujourd’hui partie de la culture populaire, c’est en grande partie grâce à lui. 

En mai 2011, John Casablancas reçoit son ami Hubert Woroniecki  et se confie à lui pendant plusieurs heures durant un entretien enregistré., deux ans avant sa mort en juillet 2013, faisant de cette interview un témoignage posthume saisissant et unique.

 Des extraits d'émissions télévisées et d'interviews, de vidéos personnelles, côtoient des images d'animation dans ce film qui tisse le fil de la légende Casablancas. Le cinéaste  reprend ainsi le récit de John raconté à la première personne et en fait son fil rouge narratif.

Afin d’illustrer la vie trépidante de son héros, Hubert Woroniecki a fait le choix de n’utiliser que des images d’archives (celles personnelles de la famille de John et autres interviews TV) et des séquences en animation, pour une balade poétique assez envoutante à travers les décennies 1970, 80 et 90, cette dernière m'ayant fortement la plus touchée car l'ayant vécue pleinement contrairement aux autres.

Résultat, ce « Casablancas  The Man Who Loved Women » est un film pop et nostalgique, et témoignage convaincant, à la fois léger et émouvant d’une époque révolue, des années 70 à la culture pop et décomplexée des années 90.   


Casablancas, l’homme qui aimait les femmes
Casablancas, l’homme qui aimait les femmes Bande-annonce VO

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