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Une nouvelle revue d'histoire de la construction, Ædificare

Par Jean-Michel Mathonière

L’article qui suit est de Robert Carvais, pour le comité éditorial de Ædificare.Je le relaye avec plaisir, en tant que membre de l’Association francophone d’histoire de la construction.

Jean-Michel Mathonière

Une nouvelle revue d'histoire de la construction, Ædificare

J’ai le plaisir de vous annoncer la création d’une nouvelle revue internationale sur le champ de l’histoire de la construction, intitulée Aedificare. Cette revue multilingue et bi-annuelle en ligne et papier fonctionne selon le système de l’évaluation anonyme par des pairs. Les comités scientifique et de lecture sont en cours de constitution. Elle est à l’initiative de l’Association francophone d’histoire de la construction et de l’Ecole nationale supérieure d’architecture de Paris La Villette. Le Ministère de la Culture lui a accordé son soutien. Vous trouverez ci-après la déclaration d’intention la concernant ainsi que son appel à contribution.

Nous y indiquons une dizaine de thèmes susceptibles de correspondre au champ couvert par la revue, mais ce ne sont pas les seuls. En fonction des propositions qui nous parviendront nous nous chargerons de donner une cohérence à la composition des numéros.

Le premier numéro devrait paraître en début 2017. Nous acceptons dès à présent les propositions et les articles à l’adresse aedificare.revue[at]gmail.com, étant bien entendu que seuls les articles feront l’objet d’une sélection en double aveugle par des pairs.

Nous vous remercions de l’accueil que vous lui porterez et nous vous invitons à la signaler aux personnes susceptibles d’être concernées en France, mais aussi à l’étranger. La notice de présentation ci-dessous est disponible sur demande dans quatre autres langues : anglais, allemand, espagnol et italien.

Bien cordialement à tous.

...


ÆDIFICARERevue internationale d’histoire de la construction

Déclaration d’intention

Le succès des deux congrès francophones d’histoire de la construction (Paris, 2008 ; Lyon 2014) a démontré l’importance et le dynamisme de la recherche francophone dans ce domaine, comme la mobilisation forte des membres de la communauté européenne autour de la lingua franca. De plus, l’organisation à Paris, en 2012, du 4th International Congress on Construction History établit la forte reconnaissance internationale à l’égard de la France pour porter une telle manifestation. Ces différents congrès ont été organisés par les écoles nationales supérieures d’architecture de Paris La Villette, Paris Malaquais, Versailles et Lyon, le Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) et l’Université de Lyon 2 en partenariat avec le Centre national de recherche scientifique (CNRS) et l’Association francophone d’histoire de la construction (AFHC). Les travaux de ces grands rassemblements ont donné lieu à des publications aux éditions Picard (Edifice & Artifice, 2010 ; Nuts & Bolts, 2012 et Les temps de la construction, 2016). Enfin, devant le développement sans précédent, tant national qu’international, au cours de ces douze dernières années, du champ d’études et de recherches lié au thème de l’histoire de la construction, l’Association francophone d’histoire de la construction et l’équipe Architecture histoire technique territoire patrimoine (ENSA Paris La Villette, UMR 3329) ont décidé de lancer une nouvelle revue internationale sur ce champ.

Malgré le nombre important de revues existantes dans la sphère scientifique, technique, architecturale et patrimoniale, tant en France qu’à l’étranger, qui accueillent des travaux de notre champ de prédilection, seule une revue britannique le Construction History Journal existe depuis une trentaine d’années. Cette revue, de langue anglaise, offre aux historiens et aux praticiens, amateurs et spécialistes de l’histoire de la construction, un lieu scientifique de grande qualité pour publier et diffuser leurs travaux. Mais le grand avantage de l’anglais qui facilite la communication est aussi un handicap pour les chercheurs européens qui doivent faire traduire leurs textes. Trouver de bons traducteurs qui connaissent les notions fondamentales de la construction (anciennes et récentes) est à la fois difficile et couteux. Nous pensons même qu’il y a une perte de sens souvent dans l’acte de traduire, aussi correctement qu’il ait été réalisé.

C’est donc pour faciliter la communication des travaux et garder la richesse des idiomes que nous envisageons de créer une revue internationale écrite en plusieurs langues européennes. Cette revue sera menée dans la perspective d’une complémentarité scientifique et avec un souci de bonne entente avec les éditeurs de l’International Journal of the Construction History Society. Le rapport de recherche L’histoire de la construction. Un méridien européen[1] qui dresse le bilan 2004-2014 par pays de la recherche et de l’enseignement dans le champ apporte la preuve incontestable de l’essor tout azimut de l’histoire de la construction et par conséquent la nécessité d’un nouveau lieu de publication en Europe.

Objectifs de la revue

La revue poursuit quatre objectifs principaux :

— Sensibiliser le public et les professionnels du bâtiment à la matérialité de l’architecture (rôle des matériaux, des procédés de construction, du chantier, des acteurs de la construction, etc.) ainsi qu’au patrimoine technique.
— Créer un espace de travail permettant de rapprocher les chercheurs issus de différentes disciplines (histoire de l’art et de l’architecture, histoire des techniques, archéologie, anthropologie, histoire du droit et de l’économie, etc.) et les praticiens (architectes, ingénieurs, restaurateurs, conservateurs).

— Rapprocher les chercheurs et les gens de métier des grandes, moyennes et petites entreprises du bâtiment en rendant compte des recherches menées dans le cadre de ces entreprises.

— Offrir une tribune aux doctorants en leur permettant de publier des articles sur les thèses en cours, voire les résultats ou les prolongements de celles-ci.

Appel à contributions

L’Histoire de la construction n’est pas une discipline mais un objet de recherche scientifique de plus en plus sollicité tant sur le plan national qu’international. Elle concerne un objectif intemporel de l’homme, de l’Antiquité à nos jours. Pourquoi et comment réaliser une enveloppe compartimentée pour être ou agir ? Ce questionnement est nécessairement interdisciplinaire. Ainsi, si l’histoire de la construction constitue a priori un champ de l’histoire des sciences et des techniques, elle rejoint inévitablement les sciences humaines et sociales dans leurs aspects les plus variés, sur de multiples terrains, comme œuvre humaine mais dont les contextes économique, juridique, social et politique jouent un rôle déterminant. L’archéologie du bâti se complète par une archéologie de la construction. L’histoire de l’art, et en particulier l’histoire de l’architecture, en crise depuis quelques années, entreprend de s’associer à cette entreprise en choisissant des thématiques nouvelles empruntées à ce champ comme le chantier, les savoirs pratiques, les statuts des professions, etc. L’histoire de la construction n’est pas que matérielle. Intimement liée à la conception de projet, elle participe aussi de l’immatériel. Elle relève en aval également de réflexions autour de l’homme au travail, des réseaux d’affaires et d’entreprises, et plus, de crédit, de financements, d’investissements, financiers ou idéologiques. Elle commence même à partir du moment où le maître d’ouvrage commande la conception au maçon — il fut un temps — à l’architecte ou à l’ingénieur et se poursuit par l’usage du disegno et la réalisation fonctionnelle du bâti.

Il est possible d’aborder cette histoire de façon encyclopédique :

— soit de manière diachronique : conception, exécution, entretien/amélioration, patrimoine

— soit de manière synchronique : processus, acteurs, matériaux.

Mais notre volonté est plutôt de faire évoluer le savoir par l’introduction de questionnements transversaux, innovants, travaillés à partir de sources inédites, croisant des modalités appartenant à des disciplines différentes (les fouilles archéologiques, les archives papiers, les traces orales et dessinées, les savoirs pratiques non écrits, les reconstitutions et modélisations expérimentales, etc.) Les lieux de l’histoire de la construction sont pléthores : de la carrière au chantier en passant par l’usine, de la loge du tailleur de pierre aux bureaux d’études en passant par les locaux de l’entreprise, des agences d’architectes aux salles d’audience des tribunaux, en passant par la table du gestionnaire , l’étude du notaire, le scriptorium des fabriques…

Nous lançons ainsi un appel à toutes les personnes intéressées afin qu’elles proposent un article dans le champ de l’histoire de la construction quelle que soit la période d’étude choisie, de l’Antiquité à la période contemporaine. Pour le démarrage de la revue, nous nous bornerons à suggérer des thèmes susceptibles d’ancrer votre réflexion dans une large dialectique séduisante à même de croiser les approches disciplinaires, comme par exemple :

— Généalogie du champ / discipline

— La matérialité en histoire de la construction

— Une vision anthropologique des techniques constructives

— Les sources multiples du chantier

— La transmission des savoirs constructifs

— Acteurs et agents et moyens économiques

— Construire, entretenir, détruire

— La propriété et le droit de construire

— Technique ou science constructive ?

— La littérature constructive

— Expertise et partage du savoir technique ou empirique

Modalités de la revue

La revue d’histoire de la construction est une revue multilingue, de qualité scientifique contrôlée et principalement éditée en ligne.

— Multilingue : sont acceptées les cinq langues européennes les plus parlées par les citoyens européens tant comme langue maternelle que comme langue secondaire ou langue étrangère (l’anglais, l’allemand, le français, l’italien et l’espagnol)[2], avec l’obligation d’un résumé long (environ 3 000 signes espaces compris) en anglais ou en français le cas échéant.

— Qualité scientifique contrôlée : chaque proposition sera soumis anonymement en double aveugle à deux membres du comité de lecture constitué, voire à des personnalités ad hoc choisies en fonction du sujet traité. La revue est donc labellisée par un système d’examen par les pairs et est dotée en plus d’un comité scientifique international garant du respect de ces règles.

— Édition principalement en ligne : la revue est éditée en ligne et sera disponible directement aux adhérents de l’association en priorité et gratuitement et (à la demande) en version papier (150 ex.) dont les prix restent à fixer avec l’éditeur. Les adhérents de l’association recevront un exemplaire papier s’ils le souhaitent.

La revue sera structurée en 3 parties et sera introduite par un éditorial de circonstance problématisé.

— La première sera composée d’au moins 4 articles de fonds réunis, si possible, autour d’un thème et formera donc un dossier avec introduction et bibliographie. Ces articles ne sont pas limités en nombre de signes.

— La seconde, titrée varia, sera composée d’articles de moindre ampleur (30-50 000 signes), de débats-controverses, de publication ou traduction de sources, d’interviews ou d’« État de la recherche » ouvert aux jeunes chercheurs pour une présentation des travaux en cours.

— La troisième titrée comptes rendus comportera des recensions d’ouvrages, d’articles, d’exposition, etc.

Comité éditorial

Philippe Bernardi, CNRS, Laboratoire de médiévistique occidentale de Paris, UMR 8589, Université Panthéon Sorbonne.

Robert Carvais, CNRS, Centre de théorie et analyse du droit, UMR 7074, Université Paris Ouest Nanterre La Défense, ENSA Paris Malaquais et Paris La Villette.

Valérie Nègre, ENSA Paris La Villette, UMR 3329 Architecture Urbanisme Société : savoir, enseignement, recherche.

Secrétariat scientifique

Emmanuel Château, Université de Montréal, conseiller en humanités numériques.

Maxime L’Héritier, Université de Paris 8, EA 1571, Histoire des Pouvoirs, Savoirs et Sociétés (HISPOSS).

Sandrine Victor, Université d’Albi, UMR 5136 France Méridionale et Espagne : Histoire des sociétés du Moyen Âge à l’époque contemporaine.

> Instructions aux auteurs disponibles sur demande : aedificare.revue[at]gmail.com

[1] Consultable en ligne http://www.histoireconstruction.fr/rapport2015/

[2] Eurobaromètre spécial n° 386 de la Commission européenne : Les Européens et leurs langues, juin 2012, étude réalisée en février-mars 2012 sur http://ec.europa.eu/public_opinion/archives/ebs/ebs_386_fr.pdf [consulté le 1er avril 2016].

Une nouvelle revue d'histoire de la construction, Ædificare

L'homme pense parce qu'il a une main. Anaxagore (500-428 av. J.-C.)


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