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MARILYN MONROE - Portrait (avril 2016)

Par Aelezig

Source : Elle - Avril 2016

Ils étaient trente-quatre invités le jour de ses funérailles. Parmi eux, douze intimes de la star que le livre Marilyn 1962 nous révèle. Portraits en exclusivité.

Même sans être fan de Marilyn, qui aurait eu 90 ans le 1er juin cette année, on a l'impression de tout savoir d'elle, de son enfance abandonnée à sa naissance en tant que star, mais aussi de ses amours compliquées, de ses mariages et de ses divorces, de ses films aussi, bien sûr, jusqu'à cette nuit du 4 au 5 août 1962, date de sa mort à Brentwood, qui fait toujours fantasmer et circuler les rumeurs les plus folles.

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Le livre Marilyn 1962, de Sébastien Cauchon, ne revient pas sur ce jour fatidique mais il nous éclaire sur douze personnages clés de son entourage qui vivaient dans son ombre cette année-là.

Depuis trente ans, Sébastien Cauchon archive des images, engrange des informations, les recoupe et les vérifie. Il a aussi rencontré des photographes américains qui ont eu la chance d'avoir Marilyn devant leur objectif. Cette passion s'est abattue sur lui, insatiable curieux à la mémoire élastique, quand il avait à peine 12 ans, vingt ans après la mort de la star mythique. Tombé en arrêt devant une photo sans savoir qui elle était et sans avoir encore jamais vu un film d'elle, même pas à la télé. Depuis, ce fou de cinéma s'est bien rattrapé, il a vu et revu les trente films qu'elle a tournés en seize ans de carrière, les bons et les navets, et beaucoup d'autres encore puisqu'il dirige aujourd'hui la communication d'UniFrance, plateforme du cinéma français à l'étranger. Pour autant, celui qui est devenu collectionneur sans s'en rendre compte ne se définit pas comme un fan. Comme un spécialiste plutôt, qui avoue tout de même qu'elle est la plus belle femme du monde ! Marilyn Monroe et ses multiples facettes sont son objet d'étude favori. S'il sait ce qu'elle mangeait au petit déjeuner, comment elle annotait ses scénarios, pourquoi elle souriait en baissant la lèvre supérieure ou quelle livre elle lisait avant de s'endormir, c'est bien souvent malgré lui ! Parce qu'il s'étonne d'avoir des nouvelles d'elle, même quand il n'en cherche pas. "Cela ressort par vagues, inexorablement tous les cinq ans environ, explique-t-il, quand sa bibliothèque ou sa garde-robe sont vendues aux enchères, ou encore lorsque ses échanges de mémos avec sa comptable sont retrouvés, ou que des photos inconnues sont encore exhumées." 

Riche de toutes ses informations glanées et classées, il a mis au jour le système Marilyn, sa complexité folle et ses failles, comment elle cloisonnait sa vie et ses intimes, comment elle brouillait les pistes en mentant ou en trichant, comment elle se servait des uns tout en sachant qu'ils se servaient d'elle. Un système qui fonctionnait parfaitement en 1962, une année charnière où elle était au bord de relancer sa carrière. Sébastien Auchon a zoomé sur son dernier entourage proche, ces douze fidèles qui étaient inscrits parmi les seuls trente-quatre invités officiels des funérailles sur la liste établie par Joe DiMaggio, son deuxième ex-mari : Alan, Agnes, Ralph, Eunice, Paula, Pat, May, Cherie, Inez, Evelyn, Larry et le Dr Greenson. En voici quelques-uns.

Paula, la coach

Le dragon, c'est elle, Paula Strasberg, qui a poussé Marilyn dans ses pires travers. Quand Marilyn quitte New York et Lee Strasberg, le créateur de l'Actors Studio pour retourner à Los Angeles, elle quitte une famille dans laquelle elle s'était nidifiée et emmène Paula, la femme de Lee, l'ersatz de Lee, qui abandonne mari et enfants pour elle. Marilyn, qui a répudié sa précédente coach du jour au lendemain, impose Paula partout. Figure maternelle, conseillère, psy et confidente, c'eset vers elle seule que Marilyn se tourne à la fin d'une prise sur un plateau, ce qui rend fous les réalisateurs. Mais, en 1962, leur relation s'épuise et, en août, Marilyn venait d'acheter son billet retour pour New York à Paula. Sans avoir eu le temps de modifier son testament qui léguait aux Strasberg 75 % de sa fortune !

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Paula Strasberg

Eunice, la dame de compagnie

Cette petite femme est une grande énigme. Comment la plus grande star au monde a-t-elle accepté qu'entre, dans sa vie quotidienne, Eunice, cette dame de compagnie à la fois gouvernante et super intendante qu'elle payait fort cher et qui ne savait rien faire de ses dix doigts ? C'est le Dr Greenson qui l'avait placée chez elle, pour la surveiller et lui répéter ce qui se passait dans l'intimité de la star ? Une chose est sûre, elle écoutait aux portes, était détestée par le reste de l'entourage et se faisait passer pour une infirmière alors qu'elle n'avait jamais fait d'études médicales. Elle dormait dans l'hacienda de Brentwood la nuit de la mort de Marilyn mais n'a rien vu ni entendu. Elle est morte avec son secret.

Ralph, le masseur

Marilyn l'a rencontré chez les Strasberg à New Yor. C'est un jeune comédien, pas très bon, qui, au lieu de lui donner la réplique, va lui donner son énergie grâce à ses massages pendant et en dehors des tournages. Avec ses bras musclés et soldes, Ralph est le grand frère qu'elle n'a pas eu. Un grand type sympa qui n'a jamais cherché à profiter de la situation. Marilyn l'a emmené dans ses bagages pour Hollywood et lui a fait donner le rôle d'un ambulancier dans The misfits. Le 5 août 1962 au soir, il devait acheter des steaks et dîner chez elle.

Alan, le maquilleur

Il l'a accompagnée du début à la fin. Ils se sont rencontrés lors du premier bout d'essai de Marilyn pour le cinéma, lors d'un casting sauvage. Il l'a d'abord débarbouillée, l'a maquillée et elle a décroché son premier contrat à la Fox. De 1946 à 1962, celui qui avait commencé comme coursier à Hollywood a été le maquilleur de Marilyn pour chacun de ses films. Ils ont façonné son visage ensemble. Une fidélité sans faille, pour cet homme qui n'était pas un prédateur. Un jour, elle lui a offert une pince à billets en or de chez Tiffany en lui faisant promettre, s'il lui arrivait quelque chose, de la rendre belle une dernière fois : "pendant que je suis encore tiède", lui dit-elle. Ce qu'il fit.

Pat, l'attachée de presse

Pat Newcomb, son attachée de presse personnelle, était devenue son amie. C'est la seule à qui Marilyn a redonné une chance après une première rupture de contrat sur Bus Stop. (...) Deux copines qui s'habillaient de la même façon, avaient la même coupe de cheveux. Deux femmes qui ont eu une relation mimétique et fusionnelle. Pat vient de la haute société, sa famille est proche des Kennedy, c'est une grande pro qui protège Marilyn. Mais c'est elle aussi qui a savamment orchestré les photos de la piscine. Elle valide tout, demande les questions aux journalistes avant les interviews et y assiste... Marilyn avait fait installer une ligne téléphonique spéciale entre elles deux dont personne d'autre n'avait le numéro.

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Pat Newcomb

Dr Greenson, le psychiatre

(...) Il a été le premier psychanalyste de la star. Elle pouvait tout se permettre jusqu'à aller faire ses séances quotidiennes au domicile de l'analyste, puis rester pour le dîner tout en faisant la vaisselle après. Ce dernier était fasciné par le cinéma et tout ce qui brille et n'a pas su résister à la plus grande, la plus belle, et la plus abîmée des stars de Hollywood. Il est allé jusqu'à s'investir dans la vie professionnelle de Marilyn en lui conseillant son beau-frère comme agent et manager et en devenant lui-même conseiller à la production sur son dernier film qu'elle ne finira pas, Something's got to give, de George Cukor.

Agnes, la coiffeuse

Elle était pour Marilyn une figure maternelle et rassurante. Toujours un peigne à la main derrière la tête de Marilyn.... c'est une vieille dame qui ne se mêlait pas de ce qui ne la regardait pas. Elle faisait ses boucles, ses cheveux crêpés ou faussement froissés. C'est elle qui s'occupait des retouches couleur en suivant à la lettre les recommandations de la coloriste qui avait inventé le blond de Jean Harlow. En 1968, quand Catherine Deneuve est venue tourner à Hollywood, elle a eu droit aux attentions d'Agnes Flanagan.

May, la secrétaire

May est une des rares bienveillantes qui n'a jamais trahi Marilyn, ni de près ni de loin. Elles se sont connues à New York lorsque Marilyn était mariée avec Arthur Miller. May était proche d'Elia Kazan et travaillait comme secrétaire à l'Actors Studio, puis a pris en charge l'agenda du couple, fait le tri dans leur administratif et leur déclaration d'impôts. Quand le couple Miller se sépare, May n'a pas pu choisir entre les deux mais décide après quelques mois de continuer à s'occuper des affaires de Marilyn à distance. De New York, elle veillait aux finances de la star, à équilibrer ses dépenses et à ce que ses papieers soient à jour. Une tâche pas tous les jours facile ! De cette grande complicité entre les deux femmes, May n'a jamais parlé.

NB : les (...) correspondent à de petites phrases que j'ai enlevées car elles évoquaient des illustrations parues dans le magazine, et que je n'ai pas retrouvées.


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