Hier, j’écrivais que Mathieu Bénézet m’avait parlé de Ligier Richier. J’ai alors sorti de ma bibliothèque un livre dans lequel Mathieu Bénézet voyage dans la sculpture : Chose parmi les choses. En voici quelques phrases.
(Je n’ai pas, sous la main, de dictionnaire étymologique et j’invente que voyager signifia « aller voir »)
Novalis : la langue est un jeu de mots - La sculpture est-elle un jeu de mots ? (…) Faudrait-il situer le jeu de mots entre « corps » et « sculpture »?
Quel est le rapport de la sculpture au ciel ?
Nous inventons les dieux face à la nature et face aux dieux nous inventons l’Art.
Ce qui est « installé » est notre devenir-mourant.
(…) comme le dit Yves Bonnefoy, « nous n’existons qu’en élaborant notre différence. Mais nous ne sommes qu’en sachant la rendre à la terre ».
Qu’est ce qui dort dans la sculpture ?
(…) les choses nous disent qu’elles aussi sont seules (…)
Il semble que, longtemps, le geste de sculpter signifia : se tenir debout.
Ô, cette chose de Ligier Richier, profondément païenne, à l’abbaye de Bar-le-Duc : ni squelette ni cadavre, une représentation de l’amour d’Anne de Lorraine pour René de Chalons. La décomposition en effigie signifie qu’il s’agit « d’une chose périe, aimée, non parce qu’elle a péri, mais aimée pour avoir déjà été aimée, pour elle-même… » Cette chose debout, redressée, espère de l’amour, encore…