Le Tarzan version David Yates sort enfin au cinéma ! Les reports incessants liés à sa production chaotique nous faisaient penser que le résultat serait un ratage intégral. Peut-être sommes-nous indulgents, mais le film s'avère très sympathique à condition d'aimer les grosses séries B. Mise en scène inspirée, acteurs impeccables, l'on ne s'ennuie pas une seule seconde malgré un scénario franchement grotesque et qui sent les réécritures. Amusant !
Cela fait longtemps que l'on attend de voir l'adaptation de Tarzan par David Yates, le réalisateur des 4 derniers épisodes des aventures du plus célèbre des sorciers ! Suffisamment pour que son film suivant, Les Animaux Fantastiques, un spin-of d' Harry Potter, sorte avec seulement quelques mois d'écart. Les reports incessants liés à sa production chaotique commençaient à nous faire penser que le résultat allait être un énorme ratage. D'autant que la Warner n'a rien fait pour promouvoir réellement le film. Demandez à votre entourage, combien sont celles et ceux au courant de la sortie de cette nouvelle version du héros d' Edgar Rice Burroughs ?
Le matériau de base semble pourtant vendeur, après tout le dessin animé de Disney avait cartonné, tout comme le fait qu'il s'agisse d'un nouveau projet du metteur en scène d'une saga à succès avec des acteurs en vogue, dont une Margot Robbie d'ores et déjà acclamée pour sa prestation en Harley Quinn dans un film qui n'est pas encore sorti [NDLR. Il s'agit de Suicide Squad, prévu pour le 3 août.]. L'on aurait pu croire que le studio allait vraiment communiquer dessus de manière plus intensive, au lieu de nous balancer quelques affiches peu attractives dignes d'une diffusion technique. De fait, notre incompréhension après la projection est encore plus grande.
Car Tarzan n'a rien de véritablement honteux. Soyons clairs, l'œuvre ne semble pas coller avec les intentions de base, et sent les réécritures constantes. Toutefois, pour peu que vous appréciez les grosses séries B sympathiques et que vous soyez indulgents, le film de David Yates s'avère être un honnête divertissement estival, tout ce qu'il y a de plus recommandable face à d'autres blockbusters indigents quoique autrement mieux marketés. Encore une fois, le film n'est pas génial et a continuellement le cul entre deux chaises. Cependant il vaut mieux que nombre d'autres productions modernes. Cela n'en fait certes pas une totale réussite, mais au moins nous ne nous sommes pas ennuyés une seule seconde devant (ah ces blockbusters à rallonge qui ne racontent rien !).
Bien entendu, il est évident que le film prévu au départ était beaucoup plus ambitieux. C'est particulièrement visible dans l'introduction, laquelle tente de poser un contexte géopolitique qui ne servira pas vraiment au récit. Car finalement ce Tarzan n'est au final qu'une course poursuite dans la jungle, sans autre " réel " enjeu que le sauvetage de Jane. Il en résulte un long-métrage ultra rythmé, aux scènes d'action trépidantes, mais qui ne raconte pas grand-chose. D'ailleurs, plus l'on avance dans l'histoire plus le film semble monté en dépit du bon sens avec des séquences qui paraissent ajoutées n'importe comment, au détriment d'une certaine cohérence. La qualité des effets spéciaux est également très inégale, et l'on s'étonnera de remarquer autant d'incrustations foireuses. Néanmoins David Yates possède un véritable savoir-faire, et malgré toutes les réserves que l'on émettra sur son film, il faut reconnaître que la mise en scène est inspirée.
Dommage que les acteurs, tous impeccables, soient aussi sous employés. Alexander
Skarsgård est contre toute attente plutôt convaincant, Margot Robbie est parfaite, Samuel L Jackson possède le meilleur rôle, Christoph Waltz fait du... Christoph Waltz...Compte tenu de tout ce que l'on pouvait penser du projet de David Yates dont le making of devrait être passionnant, au moins le spectacle est vraiment garanti. Tarzan n'est pas un bon film, mais au moins il est très amusant !
Après avoir grandi dans la jungle africaine, Tarzan a renoué avec ses origines aristocratiques, répondant désormais au nom de John Clayton, Lord Greystoke. Il mène une vie paisible auprès de son épouse Jane jusqu'au jour où il est convié au Congo en tant qu'émissaire du Commerce. Mais il est loin de se douter du piège qui l'attend. Car le redoutable belge Leon Rom est bien décidé à l'utiliser pour assouvir sa soif de vengeance et sa cupidité...