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Rouletabille chez Krupp, roman d'espionnage de Gaston Leroux

Par Mpbernet

RouletabillechezKrupp

Dans la grande famille des romans policiers et d’espionnage, je reviens aux sources avec Gaston Leroux et son héros favori : le reporter au journal l’Epoque, Joseph Joséphin, dit Rouletabille.

Ce roman est l'un des premiers romans d'espionnage au monde, rien de moins.  Nous sommes au début de la Grande Guerre et le caporal Rouletabille est rappelé du front par les plus hautes instances de l’Etat pour une mission d’infiltration en territoire ennemi, au cœur de la Ruhr industrielle, à Essen.

Il s’agit rien de moins que de récupérer un savant atomiste (thème développé en 1946 par Edgar P. Jacobs avec le professeur Mortimer), sa fille et son gendre, enlevés par les services secrets allemands alors qu’ils étaient en pleine mise au point d’une arme de destruction massive destinée à arrêter la guerre (déjà le concept de la dissuasion …)

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On ne peut qu’observer la clairvoyance de l’auteur. Il fait paraître son livre dès 1917 en feuilleton et a déjà la prescience de l’arme atomique, dirigée par un missile réglé de façon à ne pouvoir être dévié de sa cible, et capable de détruire en une frappe unique une ville entière comme Paris. Cette bombe autopropulsée – on pense aux V2 de Werner von Braun) est lancée par un canon gigantesque (300 m. de long !) qui n’est pas sans nous faire penser au fameux canon de Saddam Hussein … La mission de Rouletabille, secondé par le bon géant La Candeur et le dandy Vladimir est, au mieux, de récupérer sains et saufs le savant et sa famille, au pire, de les neutraliser - y compris en les tuat - afin qu’ils ne soient pas en capacité de terminer la mise au point de l’engin au profit de l'ennemi.

Rouletabille va ainsi retourner au front, se débrouiller pour se faire capturer et s’inventer une personnalité d’ingénieur en machines à coudre afin de s’introduire dans les usines monstrueuses du magnat de l’acier … où il sait que l’engin de mort est en construction.

Une histoire pas si rocambolesque que ça puisque mon père, en 1941, était lui aussi prisonnier et s’était introduit dans un bâtiment militaire dont il avait pu fournir de sérieux renseignements après son évasion. La description des mouvements des héros au sein de l’usine-camp de travail est donc parfaitement pertinente, et le suspens total jusqu’à la dernière seconde. Malgré la barrière du style, le scénario est finement tissé, avec de la castagne, des périls inouïs, du panache … et aussi de beaux sentiments.

Rouletabille chez Krupp (1917) par Gaston Leroux, généralement couplé avec Le crime de Rouletabille. Robert Laffont, distribué par le Cercle du bibliophile, 222 p .


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