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Une tortue rouge et un poisson bleu qui ne m'ont pas fait faire des ronds dans l'eau..

Par Filou49 @blog_bazart
07 juillet 2016

collageanimauxeau

Il y a quinze jours environs, je vous disais que le cinéma d'animation connaissait  actuellement une fort belle santé,  avec énormément de films d'animation mis en avant au cours des  derniers festivals internationaux et de bien beaux succès en box office.

Cependant, si j'ai pu  vérifier,  en allant voir en avant première au Comoedia le très beau long métrage récompensé du Cristal du meilleur long métrage le sublime et lyonnais Ma vie de Courgette,  qui sort en salles en octobre et sur lequel j'aurais le temps de m'extasier, combien  le cinéma d'animation français était effectivement très inventif, réussissant à allier la forme et le fond, ce n'est pas forcément le cas les deux  films d'animation phares du mois de juin dont tout le monde parle ou presque qui m'ont laissé un peu plus mitigé ...

En effet, ni  la tortue muette des Studio Ghibli,ni le poisson chirurgien bavard et amnésique de Pixar ne m'ont enthousiasmé, à croire que j'ai un léger problème avec les animaux marins..

 1. La Tortue rouge , la belle fable écologique qui tourne à vide 

La-Tortue-Rouge-Cannes-Ghibli-2

Depuis sa présentation lors du dernier Festival de Cannes à sa sortie en salles le 29 juin dernier, tout le monde semble s'être largement extasié autour de "la Tortue rouge",  cette production des Studio Ghibli, réalisé par le néerlandais Michael Dudok de Wit.

Si tant de spectateurs ont été totalement pris par la magie et l'aspect poétique du film,  qui est effectivement d''une grande beauté visuelle, privilégiant des trait de dessin ou d'aquarelle.. (un esthétique quoique un peu daté à mon sens, car pas très moderne et très proche de l'animation des années 70), c'est le scénario qui m'a le plus géné dans ce conte iniatique  qui m'a vraiment semblé trop prévisible et inconsistant. 

Le récit, bien qu'ayant recours à la thématique classique classique du nafuragé sur une ile déserte, de Robinson Crusoé à Seul au monde avec Tom Hanks, se veut un pretexte pour aborder les grandes étapes de la vie d'un être humain: l'amour, le déclin de l'âge,  la vie de famille, l'éducation... 

Le parti pris de n'utiliser aucune parole dans le film qui se comprend seulement au moyen du langage cinématographique des gestes et de la musique, pour éviter selon les intentions de l'auteur d'être trop explicatif et pas assez poétique, ne fonctionne pas à mon sens sur la durée, tant ce souci d'épure  total qui anime le cinéaste rend assez vite le film trop monotone et ennuyeux .

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En effet, le film  bute constamment sur cet écueil  que je ressent très souvent avec les films muets qui sortent aujourd'hui: la grande incapacité de donner de donner assez de consistance et de personnalité à des personnages  qui manquent de mots pour s'exprimer.

On a l'impression que Michaël Dudok De Wit, réalisateur néerlandais dont c’est le premier film d’animation au format long métrage,  qui avait réalisé cinq courts métrages d’animation, a eu du mal à s'adapter au format long.

Bref aussi belle soit elle "La Tortue Rouge", , ne parvient pas à donner le change sur sa  seule dimension esthétique  et la fable métaphyisque et  onirique  et trop sage et n'arrive jamais à la hauteur des plus beaux  Miyazaki, Le voyage de Chihiro ou Princesse Mononoké auquel le film est souvent comparé. .Trop minimaliste et même moralisateur pour me convaincre., mais il est vrai que n'étant pas fana d'un cinéma contemplatif peu sensible aux discours sur le retour à la nature, je n'étais pas forcément la meilleure cible pour ce film qui a rappellons le, sa horde de fans échevelés.. 

LA TORTUE ROUGE (Official Trailer)

2. Le Monde de Dory, un petit air de déjà vu?

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13 ans après Le Monde de Nemo , un des grands films du studio Pixar qui a contribué à faire de ce studio le chef de file de l'animation mondiale,  un très grand nombre de fans attendaient avec grande impatience de retrouver Dory, le poisson-chirurgien bleu à la mémoire de poisson rouge un des personnages secondaires du premier volet, un personnage qui oublie tout mais qui parle beaucoup ( bon là pour coup on est dans le dessin animé trés bavard, ca nous change des tortues muettes).

Personnellement, le monde de Némo n'est pas à classer dans mes  Pixar préféré cette histoire de petit poisson à la recherche de son papa est très plaisante à suivre mais n'atteint pas à mon sens les sommets de  Toy Story, Monstre et Compagnie, Ratatouille,  Là-Haut ou dernièrement Vice Versa, tous plus inventifs, profonds et aboutis.

Pour moi ce Nemo valait plus par sa prouesse technique que son scénario, et c'est malheureusement encore le cas pour ce monde de Dory qui n'a même plus l'effet de surprise du premier volet comme argument en sa faveur . 

La trame de  Monde de Dory donne parfois l'impression d'être beaucoup trop proche de Finding Nemo, et les thématiques et les étapes se rapprochent d'un film à l'autre : la vie dans les profondeurs, l’école, la séparation d’avec les parents, la quête pour retrouver les siens, l’intervention de l’homme, les tentatives d’évasion, la rencontre avec d’autres animaux, tout cela avait déjà été abordé dans le premier et le scénario du second reprend un peu paresseusement la même trame...

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"Le Monde de Dory" se concentre avant tout sur l'histoire du poisson chirurgien atteint de "troubles de la mémoire immédiate" qu'on avait vu passer dans le premier volet, plutot amusant personnage secondaire aidant Marin à retrouver son fils.  

On a donc àffaire à un un spin off- jamais très réussi comme procédé, on l'a vu avec les Minions ou les Pingouins de Magadascar- ,  avec quelques éléments du film précédent sont repris pour faire le lien entre les deux épisodes, ce qui est plutot bien fait mais pas follement original.

Si Pixar montre encore évidemment un savoir faire évident à trousser de savoureux personnages secondaires ( notamment le  poulpe Hank l'as du camouflage et à rendre le récit toujours agréable et pas ennuyeux,  on a le vague sentiment pendant la projection que  le studio s'est cette fois ci un peu reposé sur ses lauriers afin de minimiser les prises de risques et qu'on a tendance- enfin surtout les adultes bien sur d' anticiper trop vite la tournure des événements d'un récit biaisé par son caractère  convenu et trop prévisible..

 Bref, pas un grand pixar ( ce qui est le second après un dispensable voyage d'Arlo) on attendra avec grande impatience le prochain..

 


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