Ensuite, comme à chaque fois, il y a le feu d'artifice, la fête populaire qui réunit et la douce conviction, malgré tout ce qu'on veut nous faire croire, qu'on vit bien, ici, en France, qu'on n'est pas en guerre, qu'on peut encore respirer en toute insouciance. Si on regarde le verre à moitié plein, elle est belle, la vie !
Le troisième temps de ce 14 juillet, c'est le dur réveil. Nice endeuillée par un camion fou. Il y a de quoi avoir la gueule de bois. Et, aussitôt, des discours haineux, argumentant de l'absurde au nom de l'intérêt politique. Alors quoi ? Enfermer les Français dans une bulle ? Alors quoi ? Devenir adeptes de la surveillance dictatoriale ? Il y a les choses qu'on peut prévoir, comme une rupture amoureuse quand tout va déjà trop mal, la naissance d'un enfant quand tout va déjà très bien, la mer qui sera froide en janvier et le soleil qui brûle la peau en été. Les impondérables. Et il y a le reste, tout ce qu'on ne peut pas prévoir ni empêcher. Les nuages qui s'amoncellent, le vent qui tourne, les accidents, les échecs, les victoires, la violence. Les drones, les caméras et les dénonciations n'y changeront rien. Il faudra continuer d'avancer. Les fourmis s'arrêtent-elles de travailler quand un pied humain déboussole leur chemin ? Elles reconstruisent, sans cesse, obstinément, vers l'avant.
Image finale : l'équipe de France de Coupe Davis qui sort la Marseillaise de ses tripes plus qu'ils ne la chantent. Les paroles, oui... les paroles... Mais le symbole ! Oui, le symbole.
