De Abdelwaheb Sefsaf avec Abdelwaheb Sefsaf
Médina Mérika s'ouvre comme un polar et se décline comme une fable contemporaine. Dans une ville arabe imaginaire, Ali, jeune réalisateur fasciné par le cinéma américain est retrouvé mort au fond d’un puits. Dans cette Médina, commence alors une enquête singulière aux protagonistes engagés et révoltés mais aussi étranges, comme ce chien qui parle et mène l’enquête.
Annoncé comme du théâtre musical, c'est du théâtre complet. Les trois acteurs sont éblouissants. Les deux musiciens sont excellents. Les chansons, la plupart en arabe, sont très bonnes. La reflexion sur le choc des cultures entre tradition et modernité, monde arabe et monde occidental à travers la mort d'un cinéaste est superbement illustrée. J'ai pris énormément de plaisir à voir cette pièce d'une grande originalité. Un bémol, la fin mériterait d'être un poil plus elliptique bien qu'on soit content qu'elle ne le soit pas trop, polar oblige.
L'auteur, qui joue deux rôles, le borgne assassin et le chien, est fascinant quand il parle et encore plus quand il chante, très fort ! Il faut aussi citer les musiciens Georges Baux, Nestor Kéa et les deux acteurs Marion Guerrero et Toma Roche. Bref, mon grand coup de cœur 2016. A voir absolument !
Le personnage d’Antoinette, l'adolescente, entre tristesse, rêve, enthousiasme, violence et rébellion. Sa mère, arriviste et pernicieuse, refuse impitoyablement de voir grandir sa fille tandis que le père, récemment enrichi, entend faire son entrée dans le monde, quitte à en payer le prix par d’incroyables et acrobatiques compromissions.
La nouvelle d’Irène Némirovsky « Le Bal » est mise en scène par Virginie Lemoigne. Le sujet est assez ténu mais les acteurs sont très bons. Si en plus on a quelques bons rieurs dans la salle on se bidonne aux mimiques de la professeur de piano, personnage hautement antipathique pas mécontente de voir ces nouveaux riches plongés dans les affres du ridicule.
Une mention pour Françoise Miquelis qui pousse donc le curseur du physique ingrat et de la méchanceté très haut.
Anouilh nous dépeint un portrait de Molière bouleversant. Il est question de son théâtre mais aussi de sa vie intime, de ses désillusions et de ses bonheurs. On rit beaucoup et on est aussi ému par cette sensibilité d'écorché, cette candeur devant la vie.
On l'avait raté l'an dernier. Un beau texte. Un bonne interprétation en particulier Stéphane Rugraff dans le rôle de Molière séducteur et chef de troupe est excellent. Toute la légende de la troupe et même un peu de l'histoire du théatre nous émeut.
Dommage qu'on ait dû partir un peu précipitamment pour voir la pièce suivante.
Qu’est-ce qu’être normal ? Sommes–nous prêts à accepter la différence ?
Isabella, interprétée par CATHERINE ARDITI, est une femme déterminée, elle vit avec son fils Miquélé, un jeune homme simple d’esprit.
Cette relation fusionnelle entre une mère et son fils nous parle d’attachement, de sacrifice, avec un mélange de tendresse et d’ironie.
Encore une grande pièce magnifiquement interprétée. La mère, le fils, la fille sont excellents dans ce trio qui questionne la normalité. L'auteur et metteur en scène, Fabio Mara, joue ce fils différent qui est devenu la raison de vivre d'une mère au caractère bien trempé. Faut-il mettre Miquelé (Michele) en institution spécialisée comme le voudrait la sœur qui a réussi ? Une situation difficile qui nous tire quelques rires malgré tout. La vie est là.