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Margherita Guidacci – Madame X (1970)

Par Stéphane Chabrières @schabrieres

Margherita GuidacciJe ne suis pas mon corps.
Il m’est étranger, ennemi.
Pire encore est l’âme,
et non plus avec elle je ne m’identifie.

J’observe de loin
les grossières acrobaties de ce couple,
avec détachement, ironie –
avec dégoût parfois.

Et cependant je pense que leur absence
serait bienfait plus que douleur :
cela et d’autres choses… Mais tandis qu’ainsi je pense,
qui suis-je, moi, et où ?

*

Io non sono il mio corpo.
Mi è straniero, nemico.
Ancora peggio è l’anima,
e neppure con essa m’identifico.

Osservo di lontano
le rozze acrobazie di questa coppia,
con distacco, ironia –
con disgusto talvolta.

E intanto penso che la loro assenza
Sarebbe più un guadagno che un dolore:
questa e altre cose… Ma mentre le penso,
io chi sono, e dove?

*

I am not my body.
It’s a stranger to me, an enemy.
Even worse is the soul;
neither with it do I identify.

I observe from a distance
their clumsy contortions
with detachment, irony,
sometimes with disgust.

I think, meanwhile, that in their absence
there would be more solace than pain.
This thought, and others…
But while I am thinking–
who am I, and where?

***

Margherita Guidacci (Florence, Italie 1921-1992)Neurosuite (1970) – Traduit de l’italien par Gérard Pfister – Translated by Marina La Palma



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