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Alien, le huitième passager

Par Mrvladdy @mrvladdycrane

AlienAlien, le huitième passager (Alien). 1 heure 56. Grande Bretagne – États-Unis. Science fiction – Épouvante. Sortie en France le 12 septembre 1979. Réalisé par Ridley Scott avec Sigourney Weaver, Tom Skerritt, Ian Holm, Veronica Cartwright, Harry Dean Stanton, John Hurt, Yaphet Kotto…

Le vaisseau commercial Nostromo et son équipage, sept hommes et femmes, rentrent sur Terre avec une importante cargaison de minerai. Mais lors d’un arrêt forcé sur une planète déserte, l’officier Kane se fait agresser par une forme de vie inconnue, une arachnide qui étouffe son visage.
Après que le docteur de bord lui retire le spécimen, l’équipage retrouve le sourire et dîne ensemble. Jusqu’à ce que Kane, pris de convulsions, voit son abdomen perforé par un corps étranger vivant, qui s’échappe dans les couloirs du vaisseau…

« Je ne vous mentirai pas sur vos chances de survie mais… vous avez ma sympathie. »

Bien que cela fasse un paquet de temps maintenant que je ne m’étais pas refait la franchise, je gardais en mémoire un souvenir plutôt agréable de « Alien ». Profitant d’avoir un peu de temps devant moi, c’est ainsi que j’ai voulu me refaire une petite piqûre de rappel pour voir si le film était toujours aussi efficace à mes yeux.

Et ce que l’on peut dire, c’est que c’est toujours le cas. Je prends toujours beaucoup de plaisir devant ce scénario écrit par Dan O’Bannon, Ronald Shusett et Walter Hill. Souvent imité, rarement égalé, ce récit est une leçon dans son genre en termes de climax. Très rapidement, la tension est palpable et c’est ainsi que l’on se retrouve captivé du début jusqu’à la fin.

Si l’introduction est un peu poussive avec beaucoup de dialogues inutiles faussement technique qui enrobe ce côté fantastique (c’est souvent le cas dans le genre), j’ai néanmoins bien apprécié le parallèle que l’on peut faire entre cette histoire et le monde du travail actuel. Ce n’est pas forcément ce qui nous intéresse le plus ici mais cet aspect d’une société mère qui exploite son personnel pour ses profits et la lutte des classes qu’il peut y avoir au sein de sa hiérarchie est un détail qui m’a plu.

Le scénario prend son temps pour créer son ambiance mais une fois que tout est mis en place, on prend un malin plaisir à voir cette traque spatiale efficace qui joue plus sur l’imaginaire plutôt que sur la démonstration, le fameux Alien étant au final assez peu présent. Avec quelques petites touches d’humour, le divertissement fonctionne et bien que j’en connaisse l’issue, je suis toujours pris à fond dans cette aventure.

Révélation de ce film, Sigourney Weaver (Le Lieutenant Ellen L. Ripley) est impeccable. Son personnage montre déjà une grande force de caractère et l’actrice semble très à l’aise avec son personnage à tel point qu’elle vole assez aisément la vedette à Tom Skerritt (Le Capitaine A.J. Dallas) sensé incarné le leader de cette équipe. Ce dernier est pourtant très bon et charismatique mais le fait qu’une femme prenne les rênes de ce combat s’avère être une excellente idée.

Derrière ce duo, j’ai bien aimé également Ian Holm (L’Officier Ash). Très vite, on sent que son personnage est assez complexe mais j’aime beaucoup la façon dont le comédien va jouer sur son ambiguïté à travers son regard et sa gestuelle. Son issue finale aurait pu tomber dans le ridicule mais là encore, la prouesse de l’acteur fait que l’on a envie d’y croire et que ça fonctionne.

Si je regrette que l’on ne voit pas un peu plus John Hurt (G.W. Kane) qui est un acteur que j’apprécie, le duo plus comique Harry Dean Stanton (S.E. Brett) et Yaphet Kotto (J.T. Parker) m’a amusé. Pressentie un temps pour incarner Ripley (avant que le physique androgyne de Sigourney Weaver plaise davantage aux studios), j’ai moins été convaincu par Veronica Cartwright (J.M. Lambert) que j’ai trouvé un peu trop effacé et pas toujours crédible. Fort heureusement, ça ne gâche pas mon visionnage car le récit ne lui donne pas une très grande importance.

De base, je ne suis pas spécialement un grand amateur du travail de Ridley Scott (je préfère celui de son frère Tony) mais le réalisateur nous livre ici une prestation excellente. Sa mise en scène est brillante à tel point que l’on comprend assez facilement comment son film est devenu une référence dans son genre. Les cadres sont parfait, l’espace est bien exploité et sans jamais que l’on n’étouffe, il crée à travers sa caméra une tension et une pression qui sert à merveille cette histoire.

Bien que visuellement le film ait pris un coup de vieux surtout dans ses plans dans l’espace et sa maquette de vaisseau, il y a quand même un imaginaire incroyable qui fonctionne encore. La photographie est très belle, les décors sont bien utilisé et possède un certain charme tandis que le mythique Alien est une œuvre d’art à part entière. Une grosse partie de la réussite du film réside aussi dans la réussite de cette créature exceptionnelle.

Les différents costumes ont un peu vieillis également mais contribue aussi à ce petit charme que j’aime bien. C’est kitsch sans être ridicule, ça date un peu sans pour autant décrédibilisé son sujet. Le montage est bien ficelé et la bande originale composée par Jerry Goldsmith a le bon goût de ne pas trop se faire ressentir afin que l’on reste plonger dans l’espace et dans le danger qui nous entoure.

Pour résumer, « Alien, le huitième passager » est un film qui mérite amplement son statut d’œuvre culte. Avec le temps, il prend quelques rides mais le long métrage de Ridley Scott continue de garder tout son charme. Si le début est un peu poussif et que certains dialogues m’ont paru un peu lourd dans l’enrobage au début, le climat reste néanmoins excellent. J’ai beau connaitre l’issue finale, je suis toujours pris dans cet énorme spectacle que j’ai revu avec beaucoup de plaisir.

4.5/5 (Grand Film)


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