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Alien 3

Par Mrvladdy @mrvladdycrane

Alien 3Alien 3. 2 heures 25. États-Unis. Science fiction – Épouvante. Sortie en France le 26 août 1992. Réalisé par David Fincher avec Sigourney Weaver, Charles Dance, Charles S. Dutton, Lance Henriksen, Pete Postlethwaite, Brian Glover, Ralph Brown, Tom Woodruff Jr., Niall Buggy, Paul McGann, Holt McCallany, Christopher John Fields…

Seule survivante d’un carnage sur une planète lointaine, Ripley s’échoue sur Fiorina 161, planète oubliée de l’univers, balayée par des vents puissants. Une communauté d’une vingtaine d’hommes y vit. Violeurs, assassins, infanticides, ce sont les plus dangereux détenus de droits communs de l’univers. L’arrivée de Ripley va les confronter à un danger qui sera plus fort qu’eux.

« – Vous n’avez pas de lampes ?
– On a des milliers de lampes mais pas de piles. Je vous l’ai dit, rien ne fonctionne.
– Des torches ? Est-ce que vous avez appris l’art de faire du feu, parce que l’humanité toute entière y est parvenu dès l’aube de l’age de pierre. »

Continuant dans ma lancée puisque dans l’espace, personne ne nous entend crier, c’est ainsi que je me suis mis à visionner « Alien 3 » que je n’avais pas revu depuis un moment. De cet opus, j’en gardais que très peu de souvenir et voir que le cinéaste David Fincher que j’apprécie énormément renie ce film après une production chaotique rend ce nouveau visionnage assez intéressant à mes yeux maintenant que ma cinéphilie a un peu évolué depuis mon adolescence.

Si le deuxième film était imparfait, il n’en restait pas moins assez fun. Du coup, je suis tombé assez bas lorsque ce film s’est rappelé à ma mémoire. Le scénario écrit par David Giler, Walter Hill et Larry Ferguson n’est pas catastrophique mais il est loin d’être aussi passionnant que ses prédécesseurs.

Si j’ai apprécié cette volonté de mettre en avant les relations humaines qu’il peut y avoir au sein de cette prison, j’ai en revanche trouvé tout le discours sur leur foi assez lourd. Ça plombe pas mal le récit et même si la version longue apporte un véritable plus à l’intrigue, elle ne révolutionne pas tout pour autant pour moi.

C’est divertissant je ne dis pas le contraire mais l’intrigue perd pas mal de sa consistance. On a beau mettre un peu d’humour et d’action, cela ne fait malheureusement pas tout et même lorsque la Compagnie revient sur le devant de la scène avec sa volonté d’exploiter le xénomorphe, ça apparait un peu fade surtout par rapport à ce qui avait déjà été raconté. Ce n’est pas mauvais, c’est juste anecdotique et je le regrette car le concept continue pourtant d’avoir un gros potentiel même avec ses facilités et ses grossièretés scénaristiques.

Sigourney Weaver (Ellen Ripley) semble prendre du plaisir à reprendre son personnage. A titre personnel, j’en prends aussi à la revoir endosser ce rôle qui lui colle à la peau. Elle devient encore plus badass et continue de creuser davantage le mythe de son personnage. Maintenant, l’interprétation n’a rien d’exceptionnelle mais elle fait quand même son petit effet.

Derrière elle, le reste de la distribution fait le boulot sans se montrer transcendant pour autant. Il n’y a pas de véritables personnages qui me marquent malgré des interprétations correctes. Je retiens quand même Charles Dance (Clemens) qui est un acteur que j’aime bien et que j’ai apprécié pour une fois qu’il ne joue pas le salaud de service.

Charles S. Dutton (Dillon) cabotine un peu trop pour moi au même titre que Pete Postlethwaite (David) mais je ne peux pas trop leur en vouloir puisqu’il semblerait que ce soit le mot d’ordre ici. Dommage que l’on n’utilise pas un peu plus Lance Henriksen (Bishop) dans cet opus qui semble faire une totale abstraction de l’ouverture qui avait été faite dans le second film par James Cameron.

A la réalisation, c’est cette fois-ci David Fincher qui s’y colle. Son nom devrait me rassurer mais malheureusement, pour son premier long métrage, il ne m’en met pas vraiment plein la vue. Je ne vais pas revenir sur le montage auquel le cinéaste n’a pas participé mais c’est vrai que quand on sait ce que le bonhomme est capable, on peut rester un peu sur notre faim dans ce film.

Maintenant, il y a quand même quelques moments très beaux. La tension s’efface encore un peu plus au détriment du divertissement, le film devient encore plus léger mais il y a quand même quelques cadres bien pensé et une certaine intelligence dans le placement de caméra. J’aime beaucoup aussi le travail qui a été fait sur la photographie et la lumière.

Visuellement, si les deux premiers films ont du charme, je trouve qu’ici ce n’est pas toujours le cas. La restauration du long métrage pour la version longue y est peut-être pour quelque chose mais l’Alien m’a moins emballé cette fois-ci et j’ai trouvé certaines incrustations trop risibles. Ironiquement, le film vieillit moins bien que les deux premiers même si tout comme Ripley, les créatures font toujours leurs effets. Ces Aliens ont une telle aura que leur simple présence est plaisante même si elle n’est pas toujours exploité de façon judicieuse.

Les décors sont assez pauvre aussi je trouve. Le début est pourtant prometteur avec cette prison apocalyptique mais par la suite, ça manque de folie. C’est sympathique de jouer sur la crasse et la salubrité des locaux mais ça ne suffit pas. Quant à la bande originale composée par Eric Goldenthal, je ne lui reproche pas grand-chose mais ce n’est pas pour autant une partition que je retiendrais.

Pour résumer, « Alien 3 » est un bon divertissement. Je n’irais pas jusqu’à renier le film comme David Fincher mais ce n’est pas la catastrophe que l’on a pu me décrire. Maintenant, ça ne veut pas dire pour autant que c’est une réussite. Avec ce volet, la saga semble avoir définitivement pris un virage vers le spectacle pur. C’est regrettable car il y avait matière à plus de profondeur. C’est d’autant plus dommage que le résultat, bien qu’efficace malgré ses longueurs, s’avère surtout maladroit et moins percutant.

3/5 (Bien)


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