Alien, la résurrection (Alien : Resurrection). 1 heure 56. États-Unis. Science-fiction – Épouvante. Réalisé par Jean-Pierre Jeunet avec Sigourney Weaver, Winona Ryder, Ron Perlman, Michael Wincott, Dominique Pinon, Dan Hedaya, Brad Dourif, J.E. Freeman, Gary Dourdan, Kim Flowers, Raymond Cruz…
Deux cents ans après la mort de l’officier Ripley, une équipe de généticiens ressuscite la jeune femme en croisant son ADN avec celui d’un Alien. Le cauchemar reprend. A bord de la station Auriga, Ripley donne naissance à un fils qui lui est aussitôt enlevé. Prisonnière, elle s’efforce de renouer avec son lointain passé humain. Bientôt un autre vaisseau rejoint l’Auriga. Parmi l’équipage composé de brutes et de mercenaires, Ripley découvre une belle jeune femme, Call, avec laquelle elle ne tarde pas à se lier d’amitié.
« – Vous allez me dire ce que j’ai dans le ventre !
– Tu as un monstre au fond de toi. Ces types ont piraté la navette où tu étais. Ils ont vendu ton cryotube à cet homme là. Il t’a mis un alien à l’intérieur de ton corps. Un spécimen très agressif. Il va sortir en te crevant la cage thoracique et tu vas mourir… D’autres questions ?
– Qui êtes-vous ?
– Je suis la mère du monstre. »
Pas forcément aimé lorsque je lis certains papiers à son sujet, je gardais pourtant en mémoire le souvenir d’un film amusant. C’est donc avec une certaine joie que je me suis remater « Alien, la résurrection » en espérant que ce divertissant soit toujours aussi sympathique à mes yeux malgré les années qui passe.
Je ne sais pas si c’est le fait ou non d’être resté un peu sur ma faim avec le troisième film mais en tout cas, avec ce quatrième opus, l’objectif est atteint. Exit une quelconque tension bien lourde (malgré quelques passages fort comme la scène aquatique), ici, le scénario écrit par Joss Whedon se concentre uniquement sur le spectacle.
Avec un humour bien léger totalement assumé et une action bien dosée, l’intrigue ne fait pas dans la dentelle. On est dans le gros n’importe quoi à l’image de ce retour de Ripley totalement abracadabrantesque après sa fin tragique du troisième volet. Sachant la direction que la franchise a prise, cela ne m’a pas choqué outre mesure.
Bien entendu, j’aurai aimé que l’on retrouve la finesse du premier film mais en l’état, cette nouvelle suite demeure très plaisante. Elle assume à fond son statut et c’est peut-être même pour cela que dans les suites décriées, je préfère ce volet plutôt que le troisième. Les rajouts rapportés dans la version longue n’étant pas spécialement nécessaire (même si cela m’a plu de les voir), je comprends en tout cas que Jean-Pierre Jeunet soit satisfait de la version cinéma. Le cahier des charges est respecté et c’est déjà pas mal.
Assumant encore plus à fond son côté décomplexé, on retrouve une Sigourney Weaver (Ellen Ripley) qui va assumer totalement son statut d’héroïne badass. Personnellement, ce côté rebelle qui n’hésite pas à balancer des punchlines aussi directes que ses droites me botte bien. Ce n’est pas très fin mais à ce stade de la franchise, j’ai arrêté d’être trop regardant et son personnage reste quand même vachement jouissif.
Bien entouré dans sa distribution, j’ai bien aimé également Winona Ryder (Call). Son rôle est un peu maladroit mais on s’y attache vite tout comme celui de Ron Perlman (Johner) qui dans la caricature se pose bien là. Michael Wincott (Elgyn) s’en sort très bien également tout comme Gary Dourdan (Christian) qui dans le stéréotype m’amuse bien.
Fidèle à Jean-Pierre Jeunet, Dominique Pinon (Vriess) est aussi excellent tandis que ça fait plaisir de revoir Brad Dourif (Le Docteur Gediman) qui joue très bien sur la folie de son personnage. Si Dan Hedaya (Le Général Perez) ne m’a pas spécialement marqué, j’ai été moins impressionné en revanche par le jeu de J.E. Freeman (Le Docteur Wren), Raymond Cruz (Distephano) et surtout Kim Flowers (Hillard) qui pour le coup, son beaucoup trop léger dans leurs jeux respectifs pour me convaincre.
Après Ridley Scott, James Cameron et David Fincher, c’est au tour de Jean-Pierre Jeunet d’inscrire son nom au patrimoine de cette saga. Je trouve qu’il s’en est sorti remarquablement bien. Il a su garder intact la mythologie tout en y apportant sa signature ce qui donne au film sa propre identité qui est efficace.
Tout n’est pas parfait mais il y a quand même de l’inventivité dans cette mise en scène très agréable. Durant tout mon visionnage, j’ai d’ailleurs été assez surpris de voir le nombre de passages qui me sont vite revenu en mémoire (la scène aquatique, la partie de basket, l’Alien final, les Aliens qui se battent entre eux…).
Visuellement, si je trouve que le troisième film vieillit assez mal, celui-ci s’en sort un peu mieux. Là encore, il y a des petites choses qui piquent les yeux comme cette fameuse mouche d’introduction que l’on peut retrouver dans la version longue mais dans l’ensemble, je suis quand même bien resté concentré dans ce divertissement.
J’ai bien apprécié aussi l’exploitation des différents décors. J’ai aimé me balader au cœur de cette station militaire scientifique et j’ai adoré les différents looks et maquillages (même si je suis moins fan de l’Alien final et de la nouvelle Reine). Le montage est bien ficelé et la musique composée par John Frizzell me semble parfaite pour accompagner cette aventure.
Pour résumer, « Alien, la résurrection » est loin de faire dans la dentelle. Il est bien loin le temps du premier volet qui jouait principalement la carte de la tension et de l’angoisse. Maintenant, ce quatrième opus assume totalement son statut ce qui fait que l’on se retrouve face à un divertissement très efficace. L’action est bien présente, l’humour léger colle bien et au final, j’ai passé un très bon moment ce qui me convient parfaitement.