Magazine Cinéma

[Critique] I SAW THE LIGHT

Par Onrembobine @OnRembobinefr
[Critique] I SAW THE LIGHT

Partager la publication "[Critique] I SAW THE LIGHT"

Titre original : I Saw The Light

Note:

★
★
☆
☆
☆

Origine : États-Unis
Réalisateur : Marc Abraham
Distribution : Tom Hiddleston, Elizabeth Olsen, Bradley Whitford, Maddie Hasson, Cherry Jones, David Krumholtz, Wrenn Schmidt…
Genre : Biopic/Drame/Adaptation
Date de sortie : 7 juillet 2016 (VOD)

Le Pitch :
La vie et la carrière musicale de la légende de la country Hank Williams, de son mariage dans les années 40 à sa mort prématurée à l’âge de 29 ans…

La Critique :
Le genre du biopic fait florès. Et pour cause, car il présente nombre d’avantages : une histoire déjà écrite puisque vraiment vécue, des personnalités fortes à mettre en scène et l’assurance de remplir les salles obscures de fans et autres curieux… Sauf que voilà, il s’agit souvent de films qui soulèvent débats et polémiques quant au traitement réservé à la réalité, à la fidélité du scénario aux événements qu’il décrit, ou non. Sous ses airs de choix facile se cache en fait un nid d’embûches dans lequel bon nombre d’œuvres se sont embourbées… Et le film qui nous intéresse ne semble pas en sortir…

I-saw-the-light-Hiddleston

Hank Williams est un artiste majeur de la country, probablement l’un des plus importants. En seulement 6 ans de carrière, il a écrit un grand nombre de classiques, vendu des albums par palettes entières et bâti, bien malgré lui, une légende (pleine de chansons tristes, d’alcool, de foi et de mariages ratés) tout en clair-obscur. Il a jeté une ombre très lourde sur la musique populaire américaine et influencé un nombre impressionnant de musiciens (à commencer par ses propres descendants qui doivent gérer un héritage bien lourd…). Une figure idéale pour un biopic. Pour sûr…

Marc Abraham a certainement dû se dire la même chose lorsqu’il a décidé de réaliser, écrire et produire I Saw The Light (paraît qu’il a aussi fait le café sur le plateau) en se basant sur la biographie officielle de Williams signée Colin Escott. Alors, on va crever l’abcès de suite, le film passe totalement à côté de son sujet… Ne tirons pas sur l’ambulance et passons rapidement sur les défauts. Tout d’abord, le fait que le métrage soit clairement imprégné de classicisme. Certainement une façon d’éviter les risques et de rester dans une zone de confort. Du coup, il est plutôt beau, les décors et la photographie aidant clairement, même si il manque un léger « grain » pour rendre le tout pleinement vivant. Certains plans sont magnifiques mais peinent à se détacher du reste, et le cadrage est parfois bancal (oui, c’est étrange comme sensation d’ailleurs). Le montage ne permet pas de créer un rythme dans lequel on puisse se couler (un biopic musical sans rythme, une autre définition de la tristesse…). La bande originale est assez discrète et ne parvient pas à accentuer une dramaturgie de toute manière inexistante… Le scénario n’approfondit pas vraiment les choses, les personnages, le contexte et l’intrigue elle-même paraissent superficiels, comme si on avait voulu saisir un courant d’air afin de le porter sur la pellicule… Certains choix, comme faire de fausses interviews d’un collaborateur de Hank pour servir de fil rouge s’avèrent de plus discutables. I Saw The Light souffre donc clairement d’un manque de souffle, ce dont les points positifs pâtissent clairement.

Car oui, il y a des points positifs dans ce désastre rempli de maladresses. À commencer par le casting, qui remplit le cahier des charges et bien plus. Tom Hiddleston a pris les choses à cœur et a cherché à renforcer les ressemblances physiques avec son personnage au travers de nombreuses et subtiles expressions. Il est également l’interprète des chansons qu’on entend dans le film, tout comme sa collègue Elizabeth Olsen (ce qui souligne donc une envie de bien faire tout à fait louable). L’ensemble des acteurs essaye donc d’apporter un supplément d’âme à un métrage qui semble avoir perdu la sienne en cours de route… À noter d’ailleurs que l’interprétation de Hiddleston a déplu à Hank III, le petit-fils de Williams donc, pour qui son chant manque d’émotions et qui regrette qu’un homme du Sud n’ait pas été choisi. À vous de vous faire une opinion.

Reste donc quelques belles fulgurances visuelles, classiques mais efficaces mais sinon…rien, le vide. Le film ne laisse que peu de souvenirs si ce n’est un goût amer, renforcé par la comparaison peu flatteuse que l’on peut dresser entre I Saw The Light et Walk The Line par exemple (qui lui est une merveille, comme on l’a déjà dit sur ce site) ou encore Honky Tonk Man de Clint Eatwood, qui si il est maladroit, n’en reste pas moins nettement plus attachant. Le potentiel du film a été tué dans l’œuf et toute le bonne volonté des acteurs ne suffit malheureusement pas à changer les choses. Oubliable donc, et c’est dommage.

@ Sacha Lopez

I-saw-the-light-Olsen-Hiddleston


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Onrembobine 57561 partages Voir son profil
Voir son blog

Magazines