Predator 2. 1 heure 48. États-Unis. Action – Science-fiction – Épouvante. Sortie en France le 30 avril 1991. Réalisé par Stephen Hopkins avec Danny Glover, Gary Busey, Kevin Peter Hall, Ruben Blades, Maria Conchita Alonso, Adam Baldwin, Bill Paxton, Kent McCord, Morton Downey Jr., Robert Davi, Steve Kahan…
Los Angeles 1997. Le détective Mike Harrigan et son équipe luttent contre toutes sortes de trafiquants. Bientôt, un tueur invisible et invulnérable décime leurs rangs. Mike mène son enquête et découvre que Los Angeles est devenue le terrain de chasse d’un prédateur venu d’un autre monde…
« Tu veux un bonbon ? »
Juste après avoir vu « Predator » premier du nom en Blu-ray, un de mes amis m’as fait voir dans la foulée « Predator 2 », le deuxième opus de la franchise comme son nom l’indique. Ayant vraiment beaucoup accroché au premier film, je me faisais donc une joie de découvrir sa suite tout en sachant à l’avance quand même que John McTiernan et Arnold Schwarzenegger n’était plus sur ce projet.
La première constatation, est pas des moindres, que l’on peut faire quand on voit cette suite, c’est de voir à quel point on a voulu nous proposer quelque chose de différents tout en gardant tout de même ce qui a fait le succès du premier film. Ici, on oublie la jungle pour une autre faune, celle de la ville.
Si l’idée peut paraître intéressante sur le papier (un plus grand terrain de chasse), elle s’avère vite à l’écran assez délicat. En effet, alors que dans le premier film la tension était palpable en grande partie à cause de l’environnement, dans le film de Stephen Hopkins la tension à quelque peu diminué pour friser avec le nanar.
Attention, quand je parle de nanar, j’en parle dans le bon sens du terme car même si le scénario écrit par Jim Thomas et John Thomas est parfois un peu grotesque, le plaisir qu’il nous procure est en tout cas très jouissif. Peut-être un peu moins certes que le précédent film mais on prend quand même beaucoup de plaisir à voir cette chasse particulier où les rôles de proies et prédateurs ne cesse de s’alterner comme des chaises musicales.
Si cela fonctionne, c’est aussi parce que le scénario a su garder les points forts de l’intrigue comme le code de l’honneur du Predator qui se bat à armes égales et dans l’unique but de chasser pour collectionner ses trophées tout en nous offrant une plus grande dose d’aliens. Alors que dans le premier film on apercevait le Predator surtout vers la fin, ici on le voit un peu plus, ce dernier optant moins pour sa tenue de camouflage ce qui permet au film de bénéficier également de plus d’action.
On n’a donc pas vraiment le temps de s’ennuyer et on passe même un bon moment avec ce volet qui est riche en répliques et en situations cocasses elle aussi. Si la trame oublie un peu la psychologie des personnages malheureusement, le film redevient un film d’action de base digne d’une très bonne série B et on s’amuse bien.
Malgré tous ses défauts, je trouve que ce long métrage possède malgré tout un certain charme et que la magie opère. Le seul grand défaut à mes yeux qui m’as un peu embêté et la scène finale que je trouve mal amené et pas forcément utile. Je ne veux pas trop en dire afin d’éviter de trop spolier mais j’ai trouvé que la fin était un peu trop grand guignol (davantage que ce que l’on nous montré déjà) et n’était pas du même niveau que l’ensemble du film en terme de plaisir ressenti même si cela ne lui enlève pas le fait que ça tient quand même la route, j’aurais juste préféré une fin différente.
Le premier opus de la franchise bénéficiais d’une distribution assez classieuse. Sans parler d’Arnold Schwarzenegger qui m’avait bien surpris, on y retrouvé entre autres Carl Weathers, Bill Duke ou encore Shane Black. Dans cette suite, le casting est largement moins charismatique cependant, tout n’est pas à jeter.
Tout d’abord, on retrouve derrière le costume du Predator l’excellent Kevin Peter Hall dans l’un de ses derniers rôles au cinéma. Derrière son maquillage, l’acteur qui est plus mis en avant semble avoir fait évoluer sa gestuelle et je l’ai trouvé plus à l’aise dans ses mouvements et dans sa démarche. C’est d’ailleurs remarquable quand on sait qu’apparemment lors du tournage le comédien était déjà très malade.
Danny Glover (Le Lieutenant Mike Harrigan) est lui aussi très bon dans son rôle. Je ne sais pas si c’est les souvenirs de ma jeunesse qui sont liés à cet acteur qui me fait dire ça mais en tout cas j’ai eu beaucoup de mal à m’enlever l’image du sergent Murtaugh de « L’arme fatale ». A l’époque de ce film, l’acteur avait déjà tourné les deux premiers volets de cette saga cinématographique (dont le scénariste n’est autre que Shane Black que l’on retrouvait au casting du premier « Predator ») mais il m’a fallu un certain temps d’adaptation pour y faire abstraction. Faut dire aussi qu’entre sa démarche, sa gestuelle, ses costumes, ses situations dans lesquels il se fourre, sa répartie… je m’attendais presque à un « Je suis trop vieux pour ses conneries ».
Danny Glover reste en tout cas très bon et tient la route face au Predator. C’est clair qu’il n’as pas la même présence physique qu’un Arnold Schwarzenegger mais ses talents de comédiens font qu’il est parfaitement crédible. A ses côtés, on retrouve un Gary Busey (Peter Keyes) (qui avait déjà joué face à Danny Glover dans… « L’arme fatale 2 » – encore une fois comment ne pas penser à Murtaugh) dans un registre qui lui va toujours bien à savoir la tête à claques de service qui ennuie tout le monde. L’acteur possède en tout cas la tête de l’emploi et s’avère convaincant dans son registre donc au final ce n’est pas plus mal de le retrouver ici.
Maria Conchita Alonso (Leona) apporte quant à elle la touche féminine de la même manière que Elpidia Carillo dans le premier film à savoir tout en légèreté sans trop plomber l’histoire en tombant dans le piège de la potiche de service. J’ai bien aimé aussi Bill Paxton (Jerry Lambert) dans un registre qui lui va plutôt bien. L’acteur est une nouvelle fois impeccable et même si au début il apparait comme quelqu’un d’assez irritable, il arrive à inverser la tendance ce qui fait qu’on s’y attache au final.
L’amateur de la série « Profiler » que je suis (même si sa carrière ne s’arrête pas à ça) a aussi pris du plaisir à voir à l’écran Robert Davi (Le Capitaine Phil Heineman) même si ce dernier apparait nettement moins. C’est dommage d’ailleurs car je pense qu’il aurait pu apporter au film mais bon… Le reste de la distribution est en tout cas à l’image du long métrage à savoir léger mais efficace.
Derrière la caméra, Stephen Hopkins n’est pas John McTiernan et cela se ressens. Tout ce que la réalisation de McTiernan apportait en terme de tension avec ses plans originaux a ici disparu ou sont alors réutilisé sans grande saveur (comme l’utilisation de la vision thermique utilisé de façon maladroite par moment dans le film je trouve). Cependant, Stephen Hopkins arrive quand même à nous filmer un divertissement honnête et ses maladresses apportent même parfois un peu de charme au long métrage.
L’envers de la médaille c’est que cela accentue encore un peu plus le côté nanar mais bon quand on est conditionné et qu’on rentre dans le jeu dès les premières minutes, on ne va pas bouder son plaisir. Les décors sont en tout cas moins bien exploités que le premier volet même si je continue de penser que l’idée de transposer cette histoire dans la ville était brillante. Dommage qu’il n’y ait pas plus d’originalité car au final Los Angeles n’as jamais paru aussi aéré et le vaisseau du Predator à l’air d’avoir subi un excès de papier aluminium doré.
Autre point qui accentue le côté nanar (et qui apporte la aussi kitsch et charme à l’œuvre), ce sont les costumes qui même pour l’époque me paraissent exagéré (c’est quoi cette bande de loubard dans le métro ???… Puis bon ok Danny Glover porte bien le pantalon en toile mais faut pas en abuser quand même) ainsi que certains accessoires tellement surréaliste qu’ils en deviennent exceptionnelle comme le flingue de Mike Harrigan par exemple qu’on a l’impression qu’il a emprunté à Robocop.
Les effets spéciaux sont réussis et font que j’ai pris du plaisir à voir ce film. Certaines scènes sont plus sanglantes mais reste montrés de façon efficace tandis que la bande originale signé Alan Silvestri une nouvelle fois s’avère être une bonne composition qui sens bon les années 80. C’est juste dommage que le compositeur n’ait pas osé prendre plus de risques dans sa partition comme il avait pu le faire auparavant.
Pour résumer, « Predator 2 » est un très bon film. Les fans du premier risque d’être surpris de voir le virage opté dans cette suite qui vire à la bonne série B et avec ses nanars charmants que l’on adore voir et revoir sans modération. Il y a cependant une certaine continuité qui est assuré (même si c’est le minimum syndical) et l’éthique du Predator, véritable vedette de la franchise, est respecté. Les deux films sont en tout cas très différents l’un de l’autre mais même si le film de Stephen Hopkins s’avère moins prenant (sans doute aussi parce qu’en plus du côté kitsch et nanar le film ait fait un peu l’impasse sur la psychologie des personnages et n’as pas su créer une véritable tactique de chasse comme dans le premier film dans la jungle), il n’en reste pas moins un divertissement qui m’as fait passer un bon moment et que je reverrais sans doute avec grand plaisir
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