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Jim Harrison – La vie (Life, 2016)

Par Stéphane Chabrières @schabrieres

Jim HarrisonJe ne suis plus aussi doué pour la vie désormais.
Parfois je me réveille et ne la reconnais pas.
Les maisons, les voitures, les meubles, les livres sont flous
tandis que les arbres, les oiseaux et les chevaux sont beaux
et distincts. Je comprends aussi la musique
d’une ancienne variété d’avant le dix-neuvième siècle.
Où ai-je été ?
J’ai recompté les fleurs depuis la fenêtre du train
entre Séville et Grenade, ainsi que les taureaux et les oliviers.
Je n’ai pas pu dormir dans la chambre de Lorca parce qu’elle était hantée.
Même le vin que j’ai emporté était hanté.
L’Espagne ne s’est jamais remise de ce meurtre.
Ses nuits sont pleines des dents rouges de la mort.
Il y en a beaucoup qui l’ont rejoint. On ne peut compter,
de haut en bas, les oiseaux et les fleurs en même temps.

*

I’m not so good at life anymore.
Sometimes I wake up and don’t recognize it.
Houses, cars, furniture, books are a blur
while trees, birds, and horses are fine
and clear. I also understand music
of an ancient variety—pre-ninteenth century.
Where have I been?
Recounting flowers from the train window
between Seville and Granada, also bulls and olive trees.
I couldn’t sleep in Lorca’s room because it was haunted.
Even the wine I carried was haunted.
Spain has never recovered from this murder.
Her nights are full of the red teeth of death.
There were many who joined him. You can’t count,
up and down, birds and flowers at the same time.

***

Jim Harrison (1937-2016)Dead Man’s Float (2016) – Traduit de l’anglais (États-Unis) par Stéphane Chabrières



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