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Les Correspondances 2016

Par Carmenrob

J’oublierai à peu près tout ce que j’ai entendu au cours des trois derniers jours et j’en pleure presque. Ne me resteront que quelques paroles décousues, des impressions , des idées éparses. Pourtant je voudrais que tout cela resté gravé en moi, qu’aucun mot ne soit perdu. J’aimerais pouvoir réentendre à la demande ces magnifiques chansons de Barbara, portées au sommet de leurs expressivité par la voix, la sensibilité et la passion de Marie-Thérèse Fortin, entendue jeudi soir, au cabaret d’Eastman. De même pour l’histoire d’Anne Hébert et ses textes livrés de façon magistrale par les comédiennes Lysanne Gallant et Anne Dansereau, lecture ponctuée par les accords délicats de la pianiste Arianne Deslions, et qui ont enchanté notre vendredi soir. Et d’autres voix encore, celle d’Anaïs Barbeau-Lavallette toujours bouleversante de vérité et de simplicité, celle de Jean Désy, vivante, vibrante.

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Pierre Morency (à droite) discutant avec Étienne Beaulieu, directeur de la programmation des Correspondances

Celle du grand poète qu’est Pierre Morency partageant avec nous sa vision du métier basé sur l’attention, à soi, à l’autre et à ce qui nous entoure, et sur la tension, cette concentration nécessaire à la création. L’entendre encore nous expliquer la beauté de la plume, sa légèreté qui porte, où évoquer avec émotion sa relation avec Gabrielle Roy. J’oublierai presque tout. Et pourtant j’en reviens avec l’impression très nette que ma vie est plus vaste aujourd’hui qu’hier. Mon désir de voir, de sentir et d’écrire en est avivé.

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Dans le jardin Le portage des mots

Ce désir trouve immédiatement à se concrétiser dans la fréquentation des jardins et chambres d’écriture. Cette année, nous sommes allés vers Le portage des mots, des sentiers dans le sous-bois où nous attendent quelques bancs accueillants et diverses installations artistiques qui illustrent des œuvres littéraires, romans, bandes dessinées contes pour enfants. Là, dans le bruit de cascade du vent dans la tête des peupliers, le regard vagabonde de la lettre en voie de rédaction aux branches basses moustachées de soleil et d’ombre. Un groupe d’enfants lancés dans un chasse au trésor passe en courant, pas plus dérangeant qu’une nuée de moineaux qui se serait posée près de nous. Les enfants repartent, excités et joyeux. Nous concluons notre lettre et nous repartons à son tour, harponnés ici et là par les mots qui peuplent le silence des sentiers. Moments de plénitude et de sérénité.


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