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Batman v Superman : L’aube de la justice

Par Mrvladdy @mrvladdycrane

Batman v superman - L'aube de la justiceBatman v Superman : L’aube de la justice (Batman v Superman: Dawn Of Justice). 2 heures 33. États-Unis. Fantastique – Action. Sortie en France le 23 mars 2016. Réalisé par Zack Snyder avec Ben Affleck, Henry Cavill, Jesse Eisenberg, Gal Gadot, Amy Adams, Jeremy Irons, Laurence Fishburne, Diane Lane, Holly Hunter, Kevin Costner, Michael Shannon, Jeffrey Dean Morgan, Ezra Miller, Ray Fisher, Jason Momoa…

Craignant que Superman n’abuse de sa toute-puissance, le Chevalier noir décide de l’affronter : le monde a-t-il davantage besoin d’un super-héros aux pouvoirs sans limite ou d’un justicier à la force redoutable mais d’origine humaine ? Pendant ce temps-là, une terrible menace se profile à l’horizon…

« Batman v Superman : L’aube de la justice » fait partie des films que j’attendais avec une grande impatience cette année. Il faut dire que les super-héros au cinéma me bottent toujours et l’idée qu’au moins d’eux d’entre eux puisse s’unir ou s’affronter dans un long métrage me plait. Ici, il y en a bien sûr un que je préfère à l’autre mais après un « Man of Steel » que j’avais beaucoup aimé, je partais assez confiant face à ce nouveau projet de Zach Snyder, bien que je ne sois pas un admirateur du cinéaste.

Le fait que je sois assez bon client a sans doute joué quelque chose mais j’ai passé un bon moment devant ce divertissement et dans son ensemble, je ne regrette vraiment pas d’avoir fait le déplacement en salles. Maintenant, cela ne m’empêche pas d’avoir quelques réserves concernant le scénario écrit par Chris Terrio et David S. Goyer.

En effet, j’ai eu notamment un peu de mal avec le début du film que j’ai trouvé très poussif. Si je peux comprendre que l’on veuille mettre en place l’intrigue et expliquer comment ses deux monstres sacrés vont être amené à s’affronter, la première partie du long métrage m’a malgré tout paru excessivement poussive.

Très bavarde et beaucoup trop longue à mes yeux, pendant un long moment, je me suis demandé quand le film allait vraiment se lancer. Cela aurait pu apporter quelque chose en plus mais même pas puisque le film va prendre de longue minutes à mettre en place au final un récit assez facile et prévisible.

On voit très vite où le film veut aller, comment il va y aller et pourtant, même si il n’y a pas de grandes surprises scénaristiques, on va se retrouver obliger de subir un peu tout un discours qui du coup est loin de m’avoir captivé même si il développe des éléments qui avaient déjà pu être un peu abordés dans « Man of Steel ».

La place de Superman dans notre société, le côté Dieu qu’il peut représenter, les responsabilités que l’on attend de lui, la dualité entre lui et son alter ego Clark Kent… C’est bien gentil tout ça et je ne dis pas que c’est mauvais mais il n’y a rien de véritablement nouveau à l’horizon selon moi. Rien dans la psychologie que l’on a voulu exploiter qui m’a vraiment surpris ou passionné.

Paradoxalement, il y avait un potentiel je trouve à davantage creusé sur le Batman qui n’était pas présent dans « Man of Steel ». La scène d’ouverture très rapide qui nous évite une nouvelle présentation trop lourde du personnage et sa mise en place est même très efficace mais ensuite, je trouve que ce n’est plus exploité, le scénario s’occupant juste des motivations de la chauve-souris sans jamais aller plus loin.

Heureusement, ensuite il y a une seconde partie qui est un peu plus dynamique. Le film bascule plus dans l’action. On s’y attend et j’ai enfin commencé à me réveiller un peu lorsque le face à face entre ses deux super héros débute. Si dans la forme, il y a des choses qui m’ont moins plu (j’y reviendrais plus tard dans cet avis), dans le fond, j’en ai eu pour mon argent.

Quand enfin, le film se décide à les faire rentrer sur le ring, j’ai bien aimé la tension qui va monter crescendo jusqu’à leur ultime bataille face à face qui fonctionne bien et qui je l’admets, reste prenante même avec une issue qui ne m’a pas surpris mais que j’ai aimé. Par la suite, c’est juste un peu dommage que l’on retombe dans l’excès pour combattre le grand monstre qui arrive un peu comme un cheveu dans la soupe mais, cela permet l’arrivée d’une Wonder Woman dont j’avais quelques craintes et qu’au final j’ai trouvé assez plaisante.

Du point de vue du scénario, même si je conçois que j’en ai eu pour mon argent, je reste donc un peu sur ma faim. Il y a de l’action, je n’ai pas de grandes surprises dans la mythologie de ses personnages mais l’ensemble reste cohérent et on sent que l’on continue de mettre en place des pions pour des prochains films. C’est juste dommage cette sensation de maladresses et d’imperfections constante que je ressens dans mon ressenti malgré une efficacité dans le divertissement qui reste présente.

Ma plus grande attente concernant le casting se situait dans la prestation de Ben Affleck (Bruce Wayne / Batman). Pour ma part, je faisais partie de ceux qui étaient très confiant concernant le choix de ce comédien pour la chauve-souris et ce film n’a fait que me donner raison. Je trouve l’acteur charismatique, excellent et parfait dans la peau de son personnage que ce soit en milliardaire ou en super héros. Dommage que le scénario ne le creuse pas plus mais il y a fort à parier que les prochains films s’en chargeront et il me tarde de pouvoir les découvrir.

A côté de ça, je n’ai jamais été un grand fan de l’homme d’acier mais Henry Cavill (Clark Kent / Superman) reprend bien son rôle. J’ai jamais trouvé le personnage de Superman intéressant mais l’acteur lui prête bien ses traits et semble apprécier son rôle. Maintenant, s’il est au centre de l’intrigue, je trouve qu’il possède moins de nuances que dans « Man of Steel ». Si ça marche pour le côté Dieu que l’on veut lui donner, c’est dommage qu’on abandonne un peu trop selon moi son humanité à travers Clark Kent, seul point du personnage que je trouve intéressant.

J’ai beaucoup apprécié sinon Jesse Eisenberg (Lex Luthor). Il cabotine à fond, il est dans la surenchère, dans l’excès mais cela m’a beaucoup plu. Parfois, on en fait peut-être un peu trop mais la folie générale de ce personnage apporte un peu de fraîcheur au long métrage. Plutôt que de s’attarder sur quelques évidences et facilités concernant Batman et Superman, j’aurais vraiment aimé qu’on s’attarde un peu plus sur Lex Luthor dont les implications dans cet affrontement sont pourtant importantes.

Elle tarde un peu à trouver sa place dans l’intrigue mais j’ai bien aimé également Gal Gadot (Diana Prince / Wonder Woman). Au début, je l’ai pourtant trouvé un peu légère, un peu superficiel mais petit à petit, j’ai mieux apprécié son jeu. Du coup, lorsqu’on l’utilise vraiment enfin lors du final, j’ai pris du plaisir à la voir évoluer. Si elle est sous-exploitée, je suis en tout cas maintenant curieux de voir son prochain film en solo même si ici, cela accentue une nouvelle fois cette mise en place de pions sur un échiquier plus large que ce simple long métrage.

Derrière ce quatuor, le reste du casting me plaît bien aussi. Cela m’a par exemple fait plaisir de retrouver Amy Adams (Lois Lane) et même si on en parle qu’en surface, j’ai aimé le fait qu’on mette au centre du débat son objectivité face aux actes de Superman. Contrairement à « Man of Steel », elle est un peu moins au cœur de l’action mais j’apprécie que son personnage ait toujours cette image de femme battante.

Laurence Fishburne (Perry White) me plait toujours également tout comme Diane Lane (Martha Kent) qu’on n’exploite plus trop mais dont j’ai aimé l’utilisation à la fin. Si le retour visuel de Michael Shannon (Zod) m’a amusé, j’ai pris du plaisir à retrouver à l’écran aussi le temps d’une scène Kevin Costner (Jonathan Kent), même si cette scène fait partie de ses scènes en trop du film à mes yeux.

J’ai beaucoup aimé Jeremy Irons (Alfred). L’acteur rafraîchit beaucoup l’image du majordome que l’on peut avoir aux côtés de Bruce Wayne. J’aime le fait qu’en plus d’être un conseiller, qu’il ait aussi une part actif dans les agissements du Batman. Seul petit bémol (et encore, j’y ait fait vite abstraction), le comédien, aussi bon soit-il, fait presque trop jeune et trop frais. Du coup, l’écart entre lui et son maître ne parait pas énorme à l’écran mais c’est un détail qui là pour le coup, ne m’a marqué qu’un dixième de seconde pendant mon visionnage.

Concernant le reste de la distribution, les autres acteurs font ce que l’on attend d’eux et personne ne m’a vraiment dérangé dans son interprétation. J’ai beaucoup aimé Holly Hunter (La Sénatrice Finch) que j’aurais même aimé voir plus tout comme le caméo de Jeffrey Dean Morgan (Thomas Wayne) m’a amusé. Dans la logique de continuer encore de placer des pions pour la suite (quitte à encore étirer le film), j’ai aimé les quelques secondes qui nous annonce l’arrivée prochaine dans cet univers de Ezra Miller (Flash), Jason Momoa (Aquaman) ou Ray Fisher (Cyborg).

Derrière la caméra, on retrouve Zach Snyder. Je tiens à préciser que je n’ai rien contre ce réalisateur dont j’apprécie même certains films. Le problème avec lui, c’est qu’il m’agace autant que je peux l’admirer et ce film ne fait pas exception à la règle. Globalement, sa mise en scène est efficace. Le bonhomme sait jouer avec sa caméra et nous offre des plans plutôt efficaces.

Le cinéaste nous propose même plusieurs plans assez iconiques qui n’ont rien à envier aux comics dont il s’inspire. L’univers est là, l’ambiance est là et il maîtrise son sujet. Maintenant, il m’agace car à côté de ça, il y a une prétention et une pornographie visuelle dans son travail qui au fil du temps et au fil des films, qui a tendance à gentiment me gonfler.

Cette utilisation toujours excessive dans les ralentis m’énerve par exemple. C’est tout mignon tout beau, ça donne un bel effet à certains plans mais au bout d’un moment, j’aimerais quand même qu’il arrête de jouer avec ses platines et qu’il n’étire pas son film avec ce procédé qui me saoule vite je l’admets. J’ai l’impression que parfois, il veut plus qu’on s’extasie sur ses plans que sur l’histoire en elle-même…

Après, je m’y suis fait à ses ralentis avec le temps, je m’y attends mais ce qui m’énerve encore plus, c’est cette surenchère dans les explosions et les effets spéciaux qui rendent ses films parfois illisible. C’est assez drôle (nerveusement) avec le recul à mes yeux car d’un côté on a des scènes aux ralentis où on a dix minutes pour voir la moindre chauve-souris dans une grotte et de l’autre, on n’a pas le temps de comprendre l’action tant on nous donne trop d’informations à l’écran.

Ce côté illisible et cette pornographie visuelle, c’était d’ailleurs ce que j’aimais le moins dans « Man of steel ». Ici, je l’ai ressenti davantage. Au-delà du monstre final totalement sous exploité qui ne sert que de prétexte pour tout détruire et nous annoncer que Batman et Superman sont passé à autre chose dans leur guéguerre, le long combat final m’a paru brouillon.

Entre la poussière qui recouvre l’image, les décors que l’on nous détruit et ce mélange entre explosions et flash que provoque nos héros devant leurs actions rapides, j’ai eu l’impression d’être sur un grand huit où je n’ai pas pu profiter à fond du spectacle que l’on voulait me vendre. Les effets visuels sont excellents je le nie pas, c’est juste que je les trouve très mal dosés. Cela a pour effet de me faire sortir du film et de l’alourdir davantage.

Après, une nouvelle fois, il y a de la maîtrise. Je serais de mauvaises fois si je disais que c’était mal filmé. Le travail est très bon, il est juste selon moi, maladroit et mériterait d’être davantage canalisé. On sent que le montage essaie de calmer un peu tout ça mais aussi efficace qu’il soit, il n’y arrive pas toujours et d’ailleurs, bien que j’ai passé un bon moment et que j’aime les films de super héros, je trouve qu’on sent bien les plus de deux heures et demie de film. Vers la fin, j’ai un peu regardé ma montre malheureusement.

Sans parler des scènes d’actions que j’ai trouvé plus poussiéreuse qu’autre chose, lorsque le film prend un peu plus son temps, la photographie et l’exploitation de la lumière m’a paru bonne. J’ai bien aimé aussi les différents costumes, notamment ceux du Batman qui ont une certaine classe je trouve. Quant à la bande originale composée par Junkie XL et Hans Zimmer, elle m’a semblé cohérente avec ce projet et s’intègre bien au film. J’aurais juste peut-être aimé une plus nette différence dans son utilisation pour l’ambiance quand on s’attarde sur Superman et quand on s’attarde sur Batman.

Pour résumer, en terme de divertissement, je n’ai pas boudé mon plaisir face à ce « Batman v Superman : L’aube de justice » que je pourrais même aisément revoir. Le cahier des charges me semble respecté et on sent le lien avec « Man of Steel ». On continue encore à nous mettre des pions en place pour les prochains films ce qui n’aide pas ce long métrage à être plus dynamique mais si vers la fin j’ai un peu regardé ma montre, je ne me suis pas trop ennuyé quand même. Mon principal reproche vient en fait d’un début beaucoup trop poussif et bavard tandis que la fin est à mes yeux visuellement trop brouillons à force de vouloir trop en faire. Je reste donc un peu sur ma faim. Le film n’est pas le désastre que l’on a voulu me vendre mais il n’est clairement pas à la hauteur des attentes que j’avais misées en lui-même si maintenant, j’ai quand même hâte de voir les prochaines aventures en espérant ne plus revoir tous ses détails qui m’ont gêné malgré tout.

3.5/5 (Très bien)

Version longue :

L’avis juste au-dessus a été écrit lors de la sortie en salles du film. Depuis, j’ai eu l’occasion de le redécouvrir dans sa version longue en Blu-ray. Cette dernière est sensiblement meilleure et je regrette profondément que ce ne soit pas la version que l’on est découvert en salles. Je maintiens ce que j’ai pu écrire à sa sortie mais la version longue corrige quand même pas mal de petites choses. Certains aspects du récit sont développés avec plus de justesse et visuellement, le montage efficace fait que je trouve le final un tantinet moins brouillon. Le long métrage n’est pas parfait à mes yeux mais dorénavant, il y a de fortes chances pour que je revoie ce film dans cette version que je trouve plus appréciable malgré sa durée de trois heures.

4/5 (Excellent)


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