" Catherine Deneuve a eu le dernier mot. C'est elle, qui sur la tombe fraiche a lu l'oraison funebre de Gainsbourg. Le texte de Fuir le onheur avant qu'il ne sauve. Des lunettes noires masquaient son profond chagrin."
Gainsbourg nous a quitté le 2 mars 1991. A l'occasion des 25 ans de sa disparition , une profusion d'ouvrages sont sortis et la plupart des biographies plutot classiques et élogieuses de celui qui reste comme la figure de proue marginale d’une tradition musicale irrévérencieuse, qui arpente la langue comme un formidable terrain de jeu.
Dans cet amas de publications, se distingue la réédition chez j'ai lu d'un livre écrit par Marie DOMINIQUE Lelièvre- qui nous avait déjà agréablement surpris avec son livre personnel et étonnant sur Francoise Sagan- qui se singularise par une approche qui est tout sauf didactique et scolaire de l'artiste et de l'homme Gainsbourg.
L'auteur tisse en effet le fil d'une enquête autour du personnage public et de l'artiste , et creuse la thèse selon laquelle Gainsbourg n'est rien d'autre que le fruit d'un produit de la société française, et que, notamment à partir des années 80 et l'apparition du personnage e Gainsbarre, tout ce qu'a pu faire Gainsbourg lui a totalement échappé et n'est là que pour se conformer à ce que la société attendait de lui.
A travers différents chapitres- les années noires/ les Gainsbourg girls- la bibliothèque de Gainsbourg- l'auteur tente et réussit souvent à suvire cette trame plutôt pertinente et qui surtout a le mérite d'éviter l'hagiographie et le trop grand respect.
Dommage que, du coup, "Gainsbourg sans filtre" a tendance à aller dans l'effet inverse, celui de minimiser l'importance du génie de l'artiste et de paraitre un peu trop sévère à l'égard de son objet d'étude.
Gainsbourg et le Tabac, Zippo, Gitanes