Gucci Mane « Everybody Looking » @@@½
Sagittarius Laisser un commentaireC’est le grand retour de cette année 2016, celle du proclamé Trap God, je parle de Guwop, Gooch, oui, Gucci Mane. Cinq ans après Return of Mr Zone 6 et autant d’années entre quatre murs, sa légende s’est fortifiée en même temps que son corps. Effectivement, en sortant de prison, l’ancien dealer le plus glacé d’Atlanta n’était plus tout à fait le même homme. Voilà maintenant tous les projecteurs braqués sur lui avec Everybody Looking, arrivant déjà en vainqueur pour son 5e album en major. Il faut rendre à César ce qui appartient à César, comme sa première place dans les charts hip-hop/r&b aux US.
« I can’t even sleep I got so much to say/ Fuck the feds, fuck the police, fuck the DEA/I can’t even sleep I got so much to say/Ex-drug dealer, used to sell a brick a day ». Le tableau est situé, voilà qui donne le ton de l’album. Gooch met tout le monde d’accord avec un seul couplet, ce qui est le cas de la plupart des tracks. Il sait qu’il est admiré, adulé, autant respecté que détesté, ses ennemis sont dehors, ça aussi il le sait. Il revient fort, entouré des rappeurs les plus influents du moment sauf Kendrick, à savoir Kanye West (« Pussy Print« ), Drake (qui fait du lèche-cul sur « Back on Road« ) et Young Thug qui redevient son poulain sur « Guwop Home« . Il revient fort au point que chaque mot pèse et son avis compte, comme lorsqu’il dit sur « Waybach« , « I’d rather rap a Zay track than a Dre track ». Zaytoven, son producteur des débuts, produit la grande majorité des titres co-assisté par Mike Will Made It. Ces deux-là sont au diapason pour concevoir une musique trap relativement uniforme et lourde.
Comme à son habitude, Gucci met du BURRR dans les épinards, et du sel aussi. Le mieux à faire est d’écouter ce qu’il a à dire, sachant qu’il suffit pour lui de rester relativement factuel. Sur « 1st day out da Feds », premier morceau enregistré chez lui après sa libération, il peut réclamer ce qui lui revient de droit (« I don’t ask, I take ») et clamer à quel point il en veut à mort aux flics. Après, les autres morceaux de Everybody Looking peuvent porter moins d’intérêt car trop de redite. Il arrive aussi que Guwop utilise en case de besoin l’arme du name-dropping (en faisant référence à 2 Chainz, Eazy-E, 2Pac, 2Live Crew, ou encore Big Boi des Outkast). Plus tout ceux sous-entendus sur « All My Children« , quand le boss de 1017 Brick Squad rappelle d’une certaine manière qu’il a lancé les carrières de Waka Flocka Flame, Young Scooter ou bien Young Thug et qui a aidé des mecs comme Future ou 2 Chainz. Normal qu’il recadre un peu sa progéniture. « I can take a dope boy and make him go platinum/ But how a drug dealer from East Atlanta go platinum?/ Master P, ’93, mixed with a lil Eazy-E/Dancing in the video like Puff cause I got plenty G’s », son influence en croissance constante fait le reste.
Il était attendu, il est revenu, on l’a entendu, c’est tendu, le rendu pas si exceptionnel qu’attendu, néanmoins il a convaincu, il a récupéré son du et il a vendu. C’était tout vu depuis le début. Le papa de la trap a repris sa place dans la casa.