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Brussels Summer Festival ( day 4) - Songhoy Blues et St Germain au Mont des Arts ( Bruxelles) le 8 août 2016

Publié le 08 août 2016 par Concerts-Review

Brussels Summer Festival ( day 4) - Songhoy Blues et St Germain au Mont des Arts ( Bruxelles) le 8 août 2016

Brussels Summer Festival( day 4) - Songhoy Blues et St Germain au Mont des Arts ( Bruxelles) le 8 août 2016

BSF, jour quatre, toujours sans pluie.

Elle: tu fais Hollywood Porn Stars?

Toi: je préfère, Paris: St Germain!

Mont des Arts, 19:40, Aprile a entamé la seconde partie de sa besogne.

Tu écoutes leurs cogitations anecdotiques d'une oreille distraite avant de sortir de ta somnolence suite à l'arrivée intempestive de RickyBilly, le pot de colle réussit chaque fois à te dénicher dans le public, faudrait penser à porter une perruque ou à changer de sexe pour espérer l'éviter.

20:45 Songhoy Blues.

Songhoy Blues is a desert punk / blues music group from Timbuktu, Mali.... Quel plaisantin a pondu ces âneries?

Desert blues à doses minimales, alors, punk?

Le cerveau du mec est plus qu'atteint.

Le mix proposé par le groupe, malgré les accents rock ou blues du guitariste, celui qui tire le mieux son épingle du jeu, est plus proche de la soupe zouk, de la rumba, de la musique mandingue, du reggae d'exportation que du blues ou du rock.

Une partie importante du public a passé un bon moment, a dansé, tapé des mains et chanté, mais bon, ils auraient fait la même chose avec Annie Cordy sur scène!

Line-up: au chant le souriant et virevoltant Aliou Toure, Oumar Toure ( guitare), Garba Toure ( basse) et Nathanael Dembele ( drums).

Oui?

Des frères, non, Toure ( ou Touré) c'est comme Smith en Angleterre, au Mali personne ne s'appelle De Wever!

Un album à leur actif, ' Music in Exile' , oui, ce sont des exilés!

Hallo, Bruxelles, tout va bien!

Oui, Guy, c'est bateau comme amorce.

Un premier blues du désert est envoyé, ne nous demande pas les intitulés, s t p, pas de setlist, ni sous-titres sur l'écran.

Guy a compris ...c'est les poux... mais il est sourd comme un pot.

On a utilisé l'étiquette desert blues mais ne va pas les comparer à Tinariwen, s v p, pas question de transe!

Dès le second morceau, Aliou entame une danse rituelle que tu peux qualifier d'échevelée, mais comme il n'a aucun usage du peigne, on préfère utiliser le qualificatif "survolté".

Tu vois un boxeur amateur s'échauffant avant de monter sur le ring qui sait que les caméras sont braquées sur lui.

'Petit métier' est précédé d'un exposé philosophique, tu dois avoir lu Descartes, Platon, Nietzsche et Mamadou Lamine Traoré pour l'apprécier à sa juste valeur, non, Juul Kabas, c'est pas bon!

Les titres, tantôt folkloriques, tantôt carnaval, mais toujours téléphonés, se succèdent.

Puis, soudain, virage blues, la guitare se fait John Lee Hooker et tu te mets à admirer son jeu en essayant de faire abstraction de la rythmique reggae à deux balles.

Quelques banalités sont proférées, le gars est généreux, sympa, mais paraît également assez naïf, puis il se remet à danser comme un poulet décapité.

Un nouveau blues bien fichu avant une séance collective de zumba malienne, un message d'amour, une imitation réussie du Chuck Berry walk, un exercice de haute voltige, les photographes s'amusent!

Ils terminent par 'Soubour' avant d'être rappelés pour un bis coloré.

PS: Guy n'avait pas attendu la fin pour se tirer!

Il aura fallu quinze ans à Ludocic Navarre, toujours aussi réservé, une flopée de photographes ont été refoulés du frontstage, pour offrir un successeur à 'Tourist', le million seller de 2000.

Avec le regretté Marc Moulin, Fila Brazillia et quelques autres, le Parisien est considéré comme un des apôtres du nu-jazz, fusionnant electro, jazz, ambient, house, trip hop ou chill-out.

L'album simplement intitulé 'St Germain' emprunte une nouvelle piste qu'il a baptisée Afro deep, car pour cette aventure, l'inspiration lui vient d'Afrique occidentale.

Comme toujours, le magicien va se cacher derrière ses machines, au fond de la scène, tout le devant étant occupé par sept musiciens noirs, Edouard Labor (saxes, flûtes, shakers); Guimba Kouyate (guitare); Cheikh Lo Ouza Diallo (kora); Sadio Koné (n'goni); Didier Davidas (claviers); Sullyvan Rhino (basse) et l'homme au petit chapeau, Jorge Bezerra (drums, congas et autres percussions).

Sadio Koné est le premier à se présenter avec cet instrument bizarre qu'est le n'goni , que certains désignent sous l'appellation le luth des griots, les sons émis sont à la fois mystérieux et doux.

Au bout de quelques instants il est rejoint par la troupe, il faut un oeil de lynx pour distinguer le chef d'orchestre!

Avec les loops et samples en fond sonore, les musiciens brodent un premier jazz ethnique ( 'Forget me not'), propice à la transe.

Le mariage entre les instruments africains traditionnels, l'électricité apportée par la basse et la guitare, le synthé de Didier Davidas et les beats concoctés par l'Européen est des plus réussis et quand le sax s'emmêle, tu planes.

Lors du second morceau où tu distingues une voix samplée, les 2/3 de la troupe entament une chorégraphie improvisée, ils sont bientôt imités par quelques voisines ne carburant pas à la limonade.

Les grooves deviennent de plus en plus hypnotiques, paupières closes tu peux t'imaginer contempler un coucher de soleil quelque part en Mauritanie, faut juste faire gaffe au scorpion noir qui s'est dangereusement approché de ta main laissant le sable s'écouler entre tes doigts malhabiles.

Gros remous dans l'assistance qui vient de reconnaître 'Rose rouge', titre que ton lecteur connaît par coeur.

Les musiciens jamment à souhait, la place vient de se transformer en discothèque pouvant abriter 7000 âmes qui ne demandent qu'à communier en dansant.

Moment de gloire pour le jovial Edouard, il nous place une jolie digression à la flûte pendant 'Hanky Panky' aux climats envoûtants.

St Germain sort le tapis blues, ' Real Blues', après une incantation prophétique, on découvre un sample répété à l'infini de ' You caused my heart to weep' de Lightnin Hopkins sur lequel la troupe tricote joyeusement.

Avec eux le blues devient gai, ils font la chenille au devant de la scène, Bruxelles s'amuse.

Toutes ces plages avoisinent les dix minutes, chacun a le loisir de placer un solo tandis que les copains incitent la foule à hurler, elle ne s'en prive pas.

Intro congas et flûte pour l'ancien 'So flute' qui reste une bombe house même avec les ingrédients noirs.

Le morceau se termine par une démonstration de Jorge, elle se mue en numéro de cirque.

A l'arrière, le maître, laxiste, laisse les gamins se défouler.

Présentation des écoliers par le Brésilien de la bande avant un dernier trip amorcé par le flamboyant guitariste aux dreadlocks folles.

Ils se tirent et sont, naturellement, rappelés.

Le double bis dont le jazzy ' Family tree' nous emmène vers le début de la journée suivante, il est minuit, Ludovic Navarre quitte les tranchées et vient pour la première fois sur le devant de la scène pour saluer le public aux côtés de ses musiciens.

Tu regagnes ton carrosse garé bien plus haut, pas moyen de se débarrasser de RickyBilly, ce mec t'aime!

more pictures: concert monkey

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