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« Le fils » de Philipp Meyer

Par Douceurlitteraire

le fils

Dernier livre de la sélection de Juin pour le Prix des lecteurs Livre de Poche ( oui oui je sais je suis très en retard dans mes chroniques…). Un vrai coup de cœur pour ce roman choisi par le jury, qui m’a transporté  au beau milieu du Texas à travers plusieurs décennies. Une très belle histoire!

Quatrième de couverture:

 » Eli McCullough, le Colonel, marqué à vie par trois années de séquestration chez les Comanches, prend part à la conquête de l’Ouest avant de s’engager dans la guerre de Sécession et de bâtir un empire.

Peter, son fils, révolté par l’ambition dévastatrice du père, ce tyran autoritaire et cynique, profite de la révolution mexicaine pour faire un choix qui bouleverse son destin et celui des siens.

Jeanne-Anne, petite-fille de Peter, ambitieuse et sans scrupules, se retrouve à la tête d’une des plus grosses fortunes du pays, prête à parachever l’oeuvre de son arrière-grand-père. De 1850 à nos jours, une réflexion sur la condition humaine et le sens de l’Histoire à travers les voix de trois générations d’une famille texane. »

Mon avis:

Quel merveilleux moment passé avec ce roman! De l’aventure, de l’amour, de la haine, des mensonges, de la trahison, tout y est. 800 pages de pure bonheur qui se lisent à vitesse grand V.

Tout commence avec l’histoire du Colonel et le jour où il se fait kidnapper par des indiens. Sa famille est massacrée; il reste le seul survivant  et va durant trois ans, vivre auprès des Comanches. D’abord maltraité, il se fait vite adopté par le village et devient un des leurs. Cette expérience va le marquer à jamais et faire de lui un homme qui ne connaît plus la peur, un sanguinaire qui à soif de pouvoir et que rien n’arrêtera. Peter, son fils, est quelqu’un d’honnête, l’opposé de son père, et sa défense des mexicains a don d’irriter sa famille. Jeanne, quant à elle, choisi la voix de la solitude en voulant rester au ranch et s’en occuper plutôt que d’aller vivre à la ville. Ce choix s’avérera judicieux pour l’affaire familiale grâce aux bonnes personnes rencontrées.

Un des attraits du roman est qu’il est à trois voix, le Colonel, son fils Peter puis l’arrière-petite-fille, Jeanne. Chacun dévoile peu à peu l’histoire mouvementée de cette famille atypique. Une véritable épopée familiale. Le lecteur va de rebondissements en rebondissements, l’ont va peu à peu comprendre l’origine du caractère du Colonel, se prendre de compassion pour Peter et se battre aux côtés de Jeanne. Le poids des décisions des anciens pèse sur les plus jeunes qui ne renoncent pas pour autant à aller de l’avant et s’imposer.

Certains passages sont plus que sanglants et l’écriture de l’auteur donne à ces descriptions un réalisme poignant. C’est ce qui participe à la beauté du roman si l’on peut l’appeler comme cela: en effet, j’ai vraiment eu l’impression de plonger dans le Texas du début du siècle dernier, la vie des indiens et leurs coutumes sont passionnantes, un vrai livre d’Histoire au beau milieu d’une histoire.

Bonne lecture!

Petit extrait:

« Je ne peux pas m’empêcher d’avoir de l’empathie pour les Mexicains. Leurs voisins blancs les considèrent à peu près comme des coyotes qui seraient nés sous forme humaine, et c’est en coyotes qu’on les traite encore quand ils meurent. Mon réflexe est de les soutenir, et pour ça, ils me méprisent. Je me reconnais en eux ; ils se sentent insultés. Peut-être qu’on ne peut pas respecter un homme qui possède ce qu’on n’a pas. Sauf si on l’estime capable de nous tuer. »

« Le fils », Philipp Meyer, Albin Michel 2014, Livre de poche 2016, 792 pages. 


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