Il était très important pour Christophe Hay d’ouvrir son bistrot, en parallèle du restaurant gastronomique, tout pimpant dans sa nouvelle salle qui le jouxte. Il le conçoit non pas comme une énième manière de décliner les classiques de la cuisine bistrotière mais bien comme une introduction à son style de cuisine. Abordable au niveau des prix des différentes formules, la carte est conçue par le chef lui-même en collaboration avec son ancien second du gastro, Nicolas Aubry, aujourd’hui chef du Côté Bistro.
Une salle agréable, vaste et lumineuse, une ambiance joyeuse et conviviale, un service aux petits soins et le chef qui vient prendre votre commande. La carte est riche, variée, appétissante avec, pour chaque plat proposé, une marque ou une touche originale qui va le personnaliser.
La Déclinaison de radis, beurre et gressin (petit pain italien allongé) est un parfait exemple du travail des équipes : présentation soignée et originale, couleurs dans l’assiette, limpidité des saveurs et un côté franc et presque rustique dans la mise en scène du produit.
Moderne, chic, et délicieux. Surtout ne pas manquer non plus de goûter aux excellentes charcuteries de Paul Gillet, superbement mis en scène dans
l’assiette (8 €).
La présence un peu envahissante du caillé de chèvre, frais et délicat, vient déséquilibrer et envahir la soupe de courgettes parfumée à l’huile de chanvre. Dommage pour un plat qui demande plus de simplicité et d’évidence. Le Pressé de queue de bœuf, lui, est presque rustique et puissant dans les saveurs malgré une présentation un peu tarabiscotée.
Volaille rôtie de chez Michel Angier, jus à la marjolaine. Ça fleure bon un plat de l’enfance, ses jus et ses parfums, et une jolie volaille bien moelleuse.
Ce n’est pas tout à fait le cas car la volaille est un peu surcuite et donc un poil sèche, le jus est savoureux bien que serré, les pommes grenailles magnifiques,
la mousse de pommes de terre d’une douceur infinie,
mais le millefeuille de pommes de terre est trop envahi de thym citron qui annihile tout le reste.
Quenelle de poissons de Loire Sylvain Arnoult. Une texture assez dense, une sauce assez puissante, odorante et fumante, pour un plat savoureux, sophistiqué, et original dans tous les domaines, loin de la quenelle classique.
Sous des appellations classiques, les desserts surprennent par le mélange des genres dans une même assiette. Alors, ça passe pour la Crème brulée à la vanille, superbe, pleine de saveurs, et ça casse pour le Clafoutis aux cerises du jardin, plein de saveurs disparates, qui s’opposent plus qu’elles ne s’entraident. Qui trop embrasse mal étreint. Il faut savoir « retenir la main » comme dit Alain Passard. Abondance de biens nuit…
Belle sélection de vins des régions avoisinantes (Cheverny, Cour Cheverny, Touraine, etc.) à des prix très serrés qui permettent de belles découvertes, surtout dans les vins au verre (de 3 € à 6 €).
Une cuisine dans l’ensemble savoureuse, à base de beaux produits bien mis en valeur la plupart du temps, mais parfois des plats qui manquent de lisibilité, presque confus ou tout au moins un peu bancals. Des assiettes « puzzle », qu’il faut remettre en ordre, et surveiller les cuissons dans le trop (volaille) comme dans le moins (crème brulée un peu liquide). Un ensemble de qualité, à des prix doux très doux pour le travail effectué, une esthétique soignée, mais peut-être manquant un peu de chaleur… le comble pour un bistrot.
25, rue Chambord41350 Montlivault
Tél : 02 54 33 53 06
www.lamaisondacote.fr
Fermé dimanche soir et lundi du 1er mai au 1er septembre
Fermé dimanche soir, lundi et mardi midi du 2 septembre au 30 avril
Formules avec 5 entrées, 5 plats, 5 desserts
Un choix : 12 € – 2 choix : 18 € – 3 choix : 24 €
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