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Les jours de mon abandon : lla mystérieuse Elena Ferrante nous livre une intense descente aux enfers

Par Filou49 @blog_bazart
02 août 2016

jours abandon

"Un après-midi d’avril, aussitôt après le déjeuner, mon mari m’annonça qu’il voulait me quitter. Il me le dit tandis que nous débarrassions la table, que les enfants se chamaillaient comme à l’ordinaire dans une autre pièce, et que le chien rêvait en grognant devant le radiateur."

 Elena Ferrante est à la fois un auteur plébiscité dans le monde entier (près de 2,5 millions d'exemplaires vendus, avec des traductions dans 42 pays) et un succès planétaire de sa saga L'Amie prodigieuse, et le nom de plume d'un écrivain qui cultive l'anonymat depuis vingt-cinq ans.: aucune photo, aucune intervention médiatique :  on soupçonne même un homme de se dissimuler derrière ce pseudonyme...

N'ayant pas lu l'amie prodigieuse, j'ai découvert l'univers de cette romancière(?) avec  son deuxième roman, Les Jours de mon abandon qui vient de   reparaître depuis fin juin en Folio, un  drame conjugal situé à Turin, sur le thème classique  de la femme abandonnée par son mari.

Sur cette trame archiconnue, Ferrante parvient dès les premières pages à instiller un ton bien à elle, clinique, apre, intense, prenant pour tisser une radiographie d'une âme tourmentée,  sur les chemins d'une  folie ordinaire qui ne dit pas son nom pour une vie de déraison, voire de bestialité..

Une descente aux enfers comme il s'en produit chaque jour, dans le monde,  mais en général on reste éloigné de cette cette spirale infernale qui la détruit et dans laquelle Ferrante nous plonge tout entier dedans.

Pour son mari, Olga avait tout quitté, surtout sa passion, l'écriture. Quinze ans de vie commune et de bonheur à Turin. Tout ceci vole subitement en éclats, Olga est totalement brisée et le résultat de cette déflagradation  c'est ce cri de hargne qui est tout sauf plaisant, car il fait assez froid dans le dos mais,  rarement avait été aussi bien montrée la déchéance d'une femme détruite  d'un simple upercut qui semble totalement impuissante à réagir comme il le faut dans ces moments là.
Tout au long de ces 300 pages, Elena Ferrante décrit avec beaucoup de subtilité  et de crauté cet état de folie et de dépression, ce chagrin mêlé au désespoir pleine de  cruauté et de révolte. 

Nul  larmoiement ni d’auto-complaisance dans  cheminement intérieur décrit avec une précision chirurgicale et un réalisme parfois dérangeant et perturbant.

Une acuité psychologique qui laisserait à prouver que derrière ce pseudo, c'est bel et bien une femme qui se cacherait derrière...

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