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SOS Fantômes (2016)

Par Mrvladdy @mrvladdycrane

S.O.S. Fantômes (2016)SOS Fantômes (Ghostbusters). 1 heure 57. États-Unis. Fantastique – Comédie. Sortie en France le 10 août 2016. Réalisé par Paul Feig avec Melissa McCarthy, Kristen Wiig, Kate McKinnon, Leslie Jones, Chris Hemsworth, Andy Garcia, Charles Dance, Michael K. Williams, Bess Rous, Matt Walsh, Neil Casey…

Erin Gilbert et Abby Yates sont deux écrivains en devenir, qui écrivent un livre expliquant que les fantômes existent. Quelques années plus tard, Erin décroche un prestigieux poste d’enseignante à l’université Columbia. Mais quand son livre refait surface, elle devient la risée de l’académie. Elle recontacte alors Abby et tente de prendre sa revanche lorsque des fantômes attaquent Manhattan.

Bien que j’apprécie les films originaux, je n’ai jamais été un grand fan de la franchise « SOS Fantômes ». Du coup, c’est sans grande attente particulière, avec juste l’envie de passer un bon moment devant un film pop-corn, que je me suis dirigé dans ma salle de cinéma pour découvrir ce reboot qui arrive 27 ans après le deuxième volet.

Autant le dire tout de suite, si il semble de bon ton en ce moment de déverser sa haine sur ce projet, j’ai de mon côté eu le bon moment que je recherchais. Alors oui, on ne va pas se mentir, le film ne vole pas très haut. Le scénario écrit par Paul Feig et Katie Dippold est bourré de maladresse et d’imperfections. Cependant, je m’attendais tellement à ce type de résultat que je n’ai pas été déçu. J’ai pris ce film comme étant un simple divertissement, j’ai passé un bon moment et j’ai même souris parfois à quelques gags et répliques très légers qui démontre quand même que ce reboot n’est malgré tout pas au niveau des films d’origine.

Pourtant, il y a des bonnes idées. Les films originaux ont pris un tel coup de vieux qu’une relecture avait tout pour être plaisant. Finalement, on passe un peu à côté en proposant globalement la même chose que par le passé mais avec moins d’intensité, le visuel flashy ne pouvant pas rendre le film « moderne » à eux seuls.

De même, l’idée d’avoir une équipe féminine me plaisait bien. Seulement, à force de trop vouloir appuyer sur cette base, tous les gentils messages féministes que le film tente de faire passer ne fonctionnent pas. L’humour trop léger et la caricature n’aide pas. Je le regrette car j’aurais vraiment aimé que cela fonctionne réellement mais le scénario en fait des tonnes et au final, il se perd en route à l’image de la réplique sur la misogynie et le racisme dans la fosse lors du concert (présent dans la bande annonce) qui aurait pu me faire grandement rire mais qui à ce moment du film perd toute saveur.

Je ne vais pas bouder mon plaisir après. Comme un train fantôme que l’on suit sans être effrayer, j’ai suivi ce récit amusé mais comme cette célèbre attraction, il y a quand même de fortes chances pour que cela ne me laisse pas un souvenir mémorable. Maintenant, le divertissement est là et comme je suis du genre à boire le verre à moitié plein, pour ce genre de programme prévisible, je préfère garder en souvenir le fait que je me suis amusé.

Niveau casting, je n’ai pas eu de grandes surprises non plus. C’est typiquement le genre de prestation auquel je m’attendais. Melissa McCarthy (Abby Yates) évolue dans un registre et un humour qui lui est habituel (on la voit rarement jouer dans la subtilité) tandis que Kristen Wiig (Erin Gilbert) est toujours agréable à voir même si elle est loin d’être transcendante.

Si j’ai eu davantage de mal avec Leslie Jones (Patty Tolan) qui cabotine encore plus que les autres et dont le jeu ne m’a jamais convaincu, j’ai en revanche été agréablement surpris par Kate McKinnon (Jillian Holtzmann). Véritable révélation de ce film, j’ai adoré sa prestation décalé et la folie communicative qu’elle a su dégager de son personnage. C’est la première fois que je la vois mais je serais vraiment curieux de la voir dans d’autres films et pourquoi pas dans un autre registre pour voir si son jeu me plait vraiment ou si c’est juste que son univers colle bien avec ce film.

Côté autodérision, j’ai beaucoup aimé également Chris Hemsworth (Kevin). L’acteur en fait des tonnes, son personnage est tellement riche en stéréotype qu’il contribue grandement à perdre la force du message féministe que ce film aurait voulu véhiculer mais ça m’a bien fait rire de le voir jouer avec son image de sex-symbol et de la tourner en ridicule. Oui, il en fait trop mais je plaide coupable, à chaque apparition il m’a fait sourire.

Le reste de la distribution se retrouve un peu plus en retrait. Andy Garcia (Le Maire) est très loin de ce que l’on avait pu voir de lui, Charles Dance (Harold Filmore) n’est pas exceptionnel mais j’apprécie toujours la présence qu’il dégage à l’écran et Michael K. Williams (L’agent Hawkins) est toujours sympathique à voir. Si c’est très amusant de voir les nombreux caméos plus ou moins inspirés (Bill Murray étant le moins enthousiaste de tous), c’est quand même dommage que le grand méchant Neil Casey (Rowan) manque d’ampleur.

Paul Feig réalise sinon un divertissement qui remplit son cahier des charges. Il abuse des hommages à son support d’origine, abuse de l’humour potache, appuie beaucoup trop sur ses thèmes et dépoussière la saga à grands coup d’effets visuels plus ou moins réussis. Je peux comprendre aisément qu’on n’adhère pas à cette overdose de couleurs flashy qui décrédibilise un peu plus le long métrage. De mon côté, ce n’est pas forcément très beau tout le temps mais comme un train fantôme une nouvelle fois, ce visuel en « carton » fait partie de ce qui m’amuse.

Si le côté flashy m’a un peu moins embêté, c’est aussi sans doute parce que j’ai découvert ce film en 3D. Le procédé assombri toujours l’image mais pour le coup, même si ce n’est qu’un gadget, il s’intègre bien à cette foire. On n’est pas dans une révolution technique à la James Cameron avec recherche de profondeur mais bien dans une attraction qui va s’amuser à jouer avec son cadre et à nous mettre des fantômes et autres projectiles qui nous sautent à la figure. Moi qui prends ce film comme un stand dans une fête foraine, j’ai donc trouvé que ça fonctionné bien.

Il n’y a pas une grande inventivité dans les différents plans, le montage est pas toujours juste ce qui accentue encore un peu plus les différentes facilités et autres faiblesses scénaristiques mais ça passe. J’ai apprécié ce New-York haut en couleur tandis que la bande originale composée par Theodore Shapiro exploite pour beaucoup l’aura du thème phare de la franchise interprété par Ray Parker Jr.

Pour résumer, j’ai passé un bon moment devant cette nouvelle version de « SOS Fantômes ». Cinématographiquement, c’est loin d’être excellent cependant, le film ne mérite sans doute pas tout le lynchage que j’ai pu en lire. Certes le long métrage est imparfait et je peux comprendre que l’on y adhère pas (surtout si on est fan de la franchise d’origine) mais au regard de son affiche et de sa bande annonce, le projet est fidèle à ce que l’on peut en attendre. Pour ma part, j’ai passé un bon moment. Avec mes lunettes 3D, j’étais dans un train fantôme, maintenant que c’est fini, je peux passer à autre chose sans garder en mémoire cette expérience mais je pourrais y replonger avec amusement je pense. Mon principal regret, c’est que le scénario n’ait pas su exploiter son message, qu’il le tourne trop en ridicule pour que ça passe après pour le reste, je peux y faire abstraction.

3/5 (Bien)


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