Mes enfants sont nés dans le quartier Montcalm. J’ai dû le quitter alors qu’ils étaient encore petits. Je suis revenue depuis près de vingt ans dans ce coin de ville que j’adore, un jardin à vrai dire. Je croyais connaître mon quartier… La promenade des écrivains, qui lui est consacrée, ébranle mon assurance et me le fait découvrir par les yeux des autres, ceux des écrivains qui l’habitent, et ceux de notre guide, Marie-Ève Sévigny.
Le site de La Promenade des écrivains annonce ainsi l’activité:
Montcalm, souvenirs d’hier et d’aujourd’hui
Appuyé au fleuve par sa falaise et ses plaines, le quartier Montcalm est une île dans la ville, où la sagesse des arbres centenaires se mêle au silence des augustes demeures victoriennes, ainsi qu’au brouhaha des cafés, théâtres, musée, galeries, épiceries fines… À l’occasion du centenaire de la fusion de la Ville de Montcalm à la Ville de Québec, neuf écrivains du quartier racontent la douceur de vivre : Guy Boivin, Esther Croft, Christine Eddie, Hans Jürgen Greif, Jean Lemieux, Claire Martin, Gilles Pellerin, André Ricard et Julie Stanton.
* Documentation : Réjean Lemoine, historien.
Rendez-vous coin Père-Marquette et De Lévis. Et nous voilà partis, au gré des lectures et des commentaires, pour un voyage dans l’espace et dans le temps, par rues et ruelles, par hier et aujourd’hui. Des voix racontent. On imagine la vie qui bat. Des enfants jouent, des vieilles remettent leurs pas dans ceux de leur jeunesse, des élèves reluquent avec envie la mixité dans la cour de l’école anglophone, de l’autre côté de la rue. Toutes les époques se mélangent. Par moments, comme dans un film d’animation, la ville se déconstruit, les anciens domaines refont surface, les belles demeures retrouvent leurs aises dans la verdure environnante. Ici une forge, là un verger. Pour un peu on entendrait le pas des chevaux. Puis, comme par magie, la ville se métamorphose, se reconstruit, rasant parfois l’histoire pour ériger sa modernité. Le décor se remet en place, désormais plus intelligible, plus habité.
On revient de cette incursion dans l’âme du quartier et de ses auteurs toute remuée, avec le goût d’arpenter de nouveau ses rues, de se perdre dans ses ruelles ombragées, de lire les livres de ceux et celles qui nous ont un instant, trop court, fait entendre leur voix, de les découvrir ou de les redécouvrir. Comme chaque fois qu’on se laisse atteindre par la parole des écrivains, on sent en soi la vie plus large et plus profonde.
La Promenade des écrivains, c’est une dizaine de circuits animés avec verve et humour par Marie-Ève Sévigny, écrivaine et journaliste littéraire. Deux heures de pur bonheur!