Partager la publication "[Dossier] Fantasia 20ème édition – partie 1/3"
20 ans ! 20 ans que le plus gros festival de films de genre en Amérique du Nord nourri avec passion les mordus d’action, de fantastique, d’horreur, de SF, d’anime et (surtout pour moi) d’« asiaterie ». 20 ans que Montréal s’arrache la gueule pour faire venir les dernières pépites et ses plus grands ambassadeurs.
20 ans obligent, Fantasia n’a pas lésiné cette année niveau célébrités. Les festivaliers ont ainsi eu le plaisir de rencontrer Guillermo del Toro, Takashi Miike, Kevin Smith ou encore Christopher Lloyd, entre autres.
Concernant les films, le très jeune papa que je suis, doublé d’une activité professionnelle trépidante, m’ont empêché de poncer à fond la programmation, contrairement aux éditions précédentes. Bref, je n’aurais que 9 films à vous présenter cette année, dans l’ordre de visionnage. C’est parti !
Three, de Johnnie To Note:
Un flic, un voyou et un médecin sont dans un hôpital. Jusqu’ici, tout va mal. Et ce ne va pas aller en s’arrangeant. Retour au polar pour Johnnie To dans ce huis clos du pauvre plutôt malin qui monte doucement (trop doucement ?) en puissance pour aboutir à un climax de fou, mais cheap, mais fou, mais cheap, mais fou. Imaginez un peu une grosse scène de flingage en bullet time. Imaginez maintenant la même scène mais sans pognon. Voilà. Ça fonctionne, c’est sûr, le réal est loin d’être un manchot. Seulement la photo est trop dégueu, les cadres trop peu soignés et les effets-spéciaux vraiment baveux. À chaque plan, on ne peut s’empêcher de regretter ce manque de budg criant. Car il y avait matière à se faire plaisir. Surtout quand on sait de quoi est capable To sur des projets plus ambitieux. Vivement son retour en première classe.
The Strangers (The Wailing), de Na Hong-jin Note:
LE film le plus attendu de la sélection Fantasia, et même au delà, de l’année entière. Parce que Na Hong-jin, c’est deux films, The Chaser et The Murderer. Deux bombes qui ont dynamité le genre polar et tous ses codes. Rien que ça. Deux gros plaisirs de cinoche coréen qui sortent du cadre à chaque image, chaque idée nouvelle de mise en scène. Rien que d’y repenser en écrivant ces lignes, j’ai envie de les revoir. Bref, tout ça pour dire que son petit nouveau, je le désirais follement. Limite, irraisonnablement. Avec ce risque, gros comme le poing dans la figure, d’être ultra déçu à l’arrivée. Que nenni. J’ai pris mon pied. Fou et généreux. Merci. En grattant un peu, il y a bien quelques ratés, des imperfections, un scénar parfois un peu brouillon, mais rien. RIEN à côté de l’immense souffle du truc. C’est juste impossible de bouder son plaisir. Une quête de sens qui part dans tous les sens. Perso, j’ai jamais autant kiffé d’être paumé.
Dans le noir (Lights Out), de David F. Sandberg Note:
Au départ, un court-métrage de flippe qui a bien cartonné. À l’arrivée, sa version longue, par le même réal, mais cette fois sponsorisée par le nouveau roi du frisson, James Wan (Insidious, The Conjuring). Dans le noir, c’est une histoire de méchant fantôme qui n’existe que dans le noir. Quand t’allumes, il est pas là, quand t’éteins, il est là, tu rallumes, il est plus là. Rigolo concept, plutôt bien mené sur la longueur, courte, du film. On sursaute un poil, on rit un peu. Rien de révolutionnaire là-dedans mais sympathique, particulièrement dans l’ambiance Fantasia.
@ Nicolas Cliet-Marrel