Payback. 1 heure 40. États-Unis. Thriller. Sortie en France le 31 mars 1999. Réalisé par Brian Helgeland avec Mel Gibson, Gregg Henry, Maria Bello, Deborah Kara Unger, David Paymer, Jack Conley, Bill Duke, William Devane, Kris Kristofferson, James Coburn, Lucy Liu, John Glover, Freddie Rodriguez…
Poussé par sa femme Lynn, Porter, petit gangster teigneux fier d’être à son propre compte, accepte de faire équipe avec Val Resnick, malfrat sans scrupule qui ambitionne d’intégrer l’Organisation. Les deux hommes organisent un hold-up contre la mafia chinoise. L’opération tourne mal, Val s’approprie le magot avec la complicité de Lynn et abat froidement Porter qu’il laisse pour mort. Cinq mois plus tard, Porter refait surface, bien décidé à se venger et à récupérer son du. Il retrouve Resnick, le tue mais se retrouve face à l’Organisation qui veut venger Resnick.
« Pour l’instant, c’est moi ton soucis. T’occupes pas d’eux. »
Depuis ma découverte de ce long métrage étant adolescent, j’ai toujours adoré « Payback ». Il y a un petit quelque chose qui se dégage de ce film qui fait que je passe toujours un bon moment puis je ne boude jamais de revoir un film avec Mel Gibson. Du coup, c’est plutôt en terrain conquis que je me suis mis à le revoir en dvd.
Et une nouvelle fois, je me suis laissé prendre au jeu de ce scénario écrit par Brian Helgeland et Terry Hayes d’après le livre de Donald E. Westlake. J’ai beau en connaître l’issue et ne plus être surpris par les rebondissements, j’adore cette ambiance de polar bien noir que l’œuvre nous propose. Il n’y a pas forcément beaucoup d’action mais suivre ce anti-héros très classe dont on ne cautionne jamais les actes est plaisant.
Garni de répliques excellentes, je me marre toujours comme un adolescent. Tout le monde est pourri dans cette histoire et c’est donc tout naturellement que l’on parvient à avoir de la sympathie pour le moins pourri de tous. Après, le fond s’avère assez classique. Mafia, trahison, romance et coup de feu viennent gratifier ce récit qui exploite à merveille la recette.
Gros point fort du film, Mel Gibson (Porter). Loin de son image de Martin Riggs dans « L’arme fatale », c’est jouissif de le voir jouer un petit escroc teigneux qui ne va reculer devant rien. Son personnage va tellement loin que je ne peux que l’adorer surtout que le comédien charismatique à souhait à une classe d’enfer. L’acteur va au bout de son interprétation, on aurait pu avoir un peu plus de nuances mais en l’état, ça me botte toujours.
Pour le reste de la distribution, c’est du grand classique. Gregg Henry (Val Resnick) fait aussi bien la tête à claques que l’on veut tuer que Bill Duke (Le Détective Hick) et Jack Conley (Le Détective Leary) font les ripoux de service. Dans ses caricatures qui s’assument, je dois avouer que même si c’est très léger, ça me procure un certain plaisir de voir William Devane (Carter), James Coburn (Justin Fairfax) et Kris Kristofferson (Bronson) dans la peau des mafieux.
Si le film reste bien noir et sombre, cela ne l’empêche pas d’avoir une petite touche féminine. Lucy Liu (Pearl) me fait bien marrer dans son registre (même si cela accentue aussi la grossièreté des traits de ce récit) tandis que Maria Bello (Rosie) aurait mérité à être davantage exploiter mais je ne boude jamais mon plaisir de toute façon de la voir à l’écran.
Le long métrage a beau avoir presque 20 ans au moment où j’écris ses lignes, j’aime toujours autant également la mise en scène de Brian Helgeland. On est dans le bon gros polar noir bien classique mais diablement efficace, un polar comme je les aime. Une partie du film aurait été retourné ensuite par Mel Gibson selon ce que j’ai lu, cela me surprends à peine. On sent que le héros est bien mis en valeur et la réalisation bénéficie sans aucun doute du talent des deux hommes.
J’ai particulièrement aimé cette photographie assez sombre, assez sale avec cette exploitation d’une couleur bleuté métallisé qui donne un excellent rendu. A chaque visionnage, je suis dans l’ambiance. L’atmosphère me plait et je me replonge d’une certaine manière dans un cinéma très ancré dans son époque qui me plait bien. Même la bande originale composée par Chris Boordman colle bien avec ce que l’on nous raconte.
Pour résumer, « Payback » est ma petite madeleine d’adolescent. Avec le recul, je veux bien lui reconnaitre quelques imperfections et un certain classicisme dans son fond. Cependant, j’ai beau l’avoir vu à plusieurs reprises, je me laisse toujours prendre au jeu de ce polar que je trouve très efficace et magnifiquement mis en scène. Mel Gibson en mode compte à régler, ça me plait et je ne m’en lasse pas.