Magazine Culture

Ce qui nous sépare, Anne Collongues

Par Laurielit @bloglaurielit

ob_00e463_ce-qui-nous-separe

Chaque matin, je prends le RER. Il m'arrive bien-sûr de lever les yeux de mon livre (ou de mon smartphone ...oui malheureusement) pour observer. Souvent je regarde ce que les gens font. Parfois d'une bribe de conversation, d'un regard, je m'imagine d'où ils viennent, où ils vont. C'est exactement ce voyage que propose Anne Collongues dans son premier roman.

Il s'appelle Alain. Il grimpe dans le RER pour aller retrouver quelqu'un. Le trajet lui permet de faire le point sur les derniers évènements de sa vie, ses peurs, ses espoirs.

Elle s'appelle Marie, elle s'est littéralement jetée dans ce RER, les larmes aux yeux. Elle est jeune, elle a un manteau rouge, le regard triste, la tête préoccupée, déjà pleine de questions d'adultes et de difficultés de vie.

Elle, c'est Cigarette, son surnom, lié à la profession de ses parents qui tenaient un bar-PMU. Elle a eu des rêves, elle ne les a pas suivi, que doit-elle faire aujourd'hui?

Il y a aussi Chérif, le mec de banlieue, celui qu'on pourrait cataloguer trop vite de 'racaille', le dur au coeur sensible.

Liad vient de loin, d'Israël, il découvre ébahi la vie à Paris, dans ce RER, loin de la guerre, de son armée qui a duré 3 ans, de son histoire de famille.

Enfin il y a Franck, le plus irrité et irritable et Laura, dans la catégorie "paumé" qui tient aussi une bonne place.

On pourrait penser que l'auteure va nous décrire chaque vie. Oui...mais pas que et puis ce serait trop simple. L'écriture est maîtrisée et joue des interactions entre les protagonistes. Un regard, des bottes, un tatouage qui interpellent et on part dans les pensées de l'autre voyageur. C'est là toute la grande force du roman, celle qui m'a fait dévorer ce livre en quelques jours. Chaque histoire est unique, chaque histoire est différente et j'ai beaucoup aimé les personnages de Marie et Liad personnellement. Mais tous ont un quelque chose, une faiblesse qui les rend proches de nous. L'auteure joue avec la perception du lecteur et les changements sont rythmés. Une vraie belle découverte, une réussite pour ce premier roman très vrai et très humain. J'avais envie de dire un mot à chaque protagoniste à sa descente du RER...

Petit aparté : les descriptions concernant le voyage en RER sont très justes, pour les vivre quotidiennement, c'est exactement les ressentis, les bruits, les regards, les mouvements que l'on y trouve...

Une découverte des 68 premières fois, évidemment!

68


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Laurielit 3519 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines