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Littérature étrangère : les sagas à lire - ou pas- avant la rentrée littéraire

Par Filou49 @blog_bazart
18 août 2016

 Ce jeudi 18 aout, sortent dans toutes les librairies et espaces culturels de France une bonne partie des 560 livres de la rentrée littéraire...on en a lu quelques uns, et on vous en reparle vite, mais auparavant un (dernier?) coup d'oeil sur les grandes sagas américaines ou étrangères qu'on a réussi à lire pendant l'été :

1. Se lever à nouveau de bonne heure, Joshua Ferris ( JC Lattès)

selever

"J'aurais aimé croire en Dieu. Il y aurait eu alors dans ma vie quelque chose de plus important que le reste. En croyant en Dieu, j' aurai pu profiter de l'existence, être content de moi, avoir l'esprit tranquille. Tout serait possible! L'éternité me serait offerte!"

 Le problème avec Paul O’Rourke, chirurgien dentiste sur Park Avenue, c’est que la vie, elle même, est un problème. Jeune, riche, dans” La” ville où tout se passe, il lui faut beaucoup de détermination pour être malheureux. Paul O’Rourke a toujours été très optimiste dans le malheur. Réussir à s’ennuyer à Manhattan le weekend il faut le faire,non? Et lorsqu’il découvre que quelqu’un alimente un site Web à son nom, qu’un autre Paul O’Rourke , un imposteur 2.0, connait tout de sa “médiocre” vie, alors Paul, l’éternel insatisfait est sidéré...une viec’est déjà difficile mais alors deux!!!! Ce pitch annoncait une chronique contemporaine acerbe et intelligente sur notre société ultra connectéé, hélas on doit vite  se rendre à l'évidence : “Se lever à nouveau de bonne heure” est un peu lourd dans sa démonstration  de la recherche du sens de la vie...et il faut le dire Joshua Ferris se prend un peu pour Woody Allen et malheureusement aussi pas mal les pieds dans le tapis..(Zeugma!!!) Et malheureusement notre cher auteur new yorkais  est aussi très loin de Philippe Roth du temps de Portnoy....l’humour est un peu systématique et malheureusement pas très original... une petite déception au vu du quatrième de couverture très aguicheur.. 2. Freddie, Friday" ; Eva Rice (edition Baker Street)

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"Je vous en prie, pensai-je. Je vous en prie, dans notre intérêt à tous, faites qu'il soit bon. Marnie ne le quittait pas des yeux ; elle n'aurait pas mieux exprimé ce qu'elle éprouvait si elle avait brandi un drapeau avec un gros cœur peint sur les deux face" "Freddie, Friday"  est le premier roman qu'on lit d’Eva Rice.qui a pourtant connu un joli succèscritique et public avec L'Amour comme par hasard il y a quelques années. 

Dans ce récit intense et touchant, la romancière britannique  nous plonge dans l'angleterre des années 70 à une époque révolue en entremelant les destins de Marnie, élève privilégiée et modèle d’une école prestigieuse, mais qui noie son angoisse dans l’alcool depuis une terrible mésaventure,  Miss Crewe, son professeur de mathématiques et de Freddie Friday, un garçon qui travaille à l’usine de céréales Shredded Wheat qui rêve en secret de devenir danseur.

Un roman d'apprentissage qui nous apprend à  nous réconcilier avec nos amours perdus et les rêves inavoués que nous n’avons pas encore réalisés…

Une assez jolie leçon d'espoir et de courage, chargée par les non dits, les secrets, les blocages sur les notions de culpabilité, de renoncement, de choix, de résurgence avec au fond de tout cela cet art si beau qu'est la danse...

Une chronique anglaise avec un petit air de Billy Elliot, bref une lecture idéale pour l'été.

3. La mémoire des embruns, Karen Viggers ( Le livre de poche)

mémoire des ambruns

"Que faisait-il là ? Il savait qu'il n'était pas le bienvenu. Pourtant, il était devant elle, la fixant de ses yeux d'un bleu délavé dont le regard n'avait rien perdu de son intensité. En voulant reculer, elle fit un faux pas et lâcha sa canne. - Mary, articula-t-il d'une voix grave et éraillée par le grand âge.
Il tendit une main qu'elle n'eut pas le réflexe de repousser. Pensait-il vraiment pouvoir l'aider ? Il croyait à l'union de l'aveugle et du paralytique. Si seulement elle avait pu le faire disparaître par la seule magie d'un regard ! Soudain, son pouls s'affola, déclenchant une crise comme elle n'en avait jamais eu. «Évitez tout choc émotionnel», lui avait conseillé le médecin... La mort était censée être la dernière surprise."
Mary une femme âgée, reçoit une lettre qui détient un secret. Elle décide de partir sur l'île  Bruny, l'île de Tasmanie dans laquelle elle a vécu avec son mari qui était gardien de phare.   Sa santé déclinante inquiète ses deux aînés qui insistent pour qu'elle renonce à cette folie. Seul Tom, le benjamin, la soutient, même s'il est lui-même en pleine crise existentielle après une mission en Antarctique qui a brisé son mariage. Seule dans un chalet sur cette île battue par les vents, Mary peut enfin affronter le secret qui la ronge depuis bien longtemps. Nous voilà parti pour 600 pages d'une saga familiale qui nous amène dans des paysages sauvages à vous couper le souffle qui nous amèné.dans des contrées généralement évoquées dans les romans : la Tasmanie et l'Antarctique. L'auteur a réalisé un beau travail de recherches pour nous décrire la vie rude de ses héros, les descriptions de cette  nature foisonnante et tumultueuse étant particulièrement bien rendues.
Voilà un roman familial passionnant et riche,  dans lequel Secrets de famille et révélations sont au rendez-vous dans ce très joli texte sur le souvenir et le pardon qui explore la nature humaine avec ses failles et ses forces.  Dommage que l'intrigue soit quand même assez cousue de fil blanc avec une histoire de secret de famille comme on en rencontre couramment dans les sagas de l'été, notamment télévisuelles, avec ses zones d'ombres et ses mystères,  d'amour sacrifié au fil du temps, bref pas mal de déjà vu.  On pense sur un thème équivalent à une autre récente saga familiale  "Une vie entre deux océans", qui évoque également la vie d'une famille en charge du phare sur une île , mais sans le souffle et la puissance évocatrice du roman de   M. L. Stedman...

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