Sylvine Hugé est une auteure que j’ai rencontré lors de mon premier salon, la fête du livre à Fismes. On a tout de suite bien sympathisé. J’ai lu son 1er roman My senior year que j’avais adoré. Ensuite, elle a écrit une dystopie, Demain dès l’aube, que j’ai dévoré. On aime se croiser sur les salons, déjeuner ensemble, rigoler, échanger des idées lectures. Bref, Sylvine est une personne passionnante et une auteure débordante d’imagination.
Voici ses conseils lecture pour cet été.
Ma chère Anne-Ju,
Chose promise, chose due ! Voici donc les cinq livres que je conseille. Il y en avait d’autres bien sûr mais à l’heure des choix…
Je te remercie de m’avoir sollicitée car j’ai aimé me replonger dans mes souvenirs de lecture !
En préambule, je précise que j’aime lire des romans très différents. Ce que j’apprécie particulièrement, c’est pouvoir me plonger dans une époque, en comprendre les mœurs et les usages, et ressentir les personnages pour m’interroger sur mes propres sentiments et réactions, sur notre société actuelle…
– Pour commencer, parlons de « Beloved » de Toni Morrison.
Lecture imposée en licence, lu en anglais (of course !) et sur lequel, pour l’anecdote, j’ai été interrogée pour mon oral de partiel en littérature américaine. J’ai également vécu une année aux USA… En cours de créative writing, j’ai d’ailleurs dû écrire une nouvelle pour ma note finale, et elle portait sur l’esclavage… Que de souvenirs donc !
4e de couverture
« Le 124 était habité de malveillance. Imprégné de la malédiction d’un bébé… » A Bluestone Road, près de Cincinnatti, vers 1870, les meubles volent, la lumière allume au sol des flaques de sang, des gâteaux sortent du four marqués d’une petite main de bébé. Dix-huit ans après son acte de violence et d’amour maternel, Sethe l’ancienne esclave et les siens sont encore hantés par la petite fille de deux ans qu’elle a égorgée. Jusqu’au jour où une inconnue, Beloved, arrivée mystérieusement au 124, donne enfin à cette mère hors-la-loi la possibilité d’exorciser son passé. Parce que pour ceux qui ont tout perdu, la rédemption ne vient pas du souvenir, mais de l’oubli.
Ce roman aux résonances de tragédie grecque, au style d’une flamboyante beauté lyrique, a reçu en 1988 le prix Pulitzer et a figuré pendant des mois en tête des listes de best-sellers en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis.
Un roman intéressant d’un point de vue historique et psychologique. C’est un roman qui interroge, bouleverse et dérange. Un roman qui vous marque…J’ai également vu le film qui reflète bien la violence, la folie et l’esprit du livre.
– « Le Père Goriot » de Balzac.
4e de couverture
» J’ai trouvé une idée merveilleuse. je serai un homme de génie « , s’exclame Balzac au moment où il écrit Le Père Goriot. Il venait d’imaginer La Comédie humaine, ce cycle romanesque dans lequel les mêmes personnages réapparaissent d’un roman à l’autre. Il venait de créer un monde, le monde balzacien. Les plus beaux romans, dit André Maurois, sont des romans d’apprentissage. Les illusions de la jeunesse s’y heurtent au monde féroce et pourtant plein de délices. L’amour devient coquetterie, la vertu s’achète, l’argent ruine tout. Seule la passion balzacienne, ici l’amour paternel, résiste, dévorante et implacable. Le Père Goriot est la clef de voûte d’une œuvre géniale.
Alors, Balzac, on aime ou on n’aime pas. Moi j’ai adoré ! J’ai lu ce livre en 1ère et j’y pense encore souvent. Ce qui m’a plu, c’est le reflet de la société, de l’être humain, les relations père-filles, sociales, l’analyse du « paraître à défaut d’être »… Dans certains domaines, les choses ont-elles tellement changées ?
La comédie humaine dans toute sa splendeur !
– « Le trident de Shiva » de Rebecca Ryman
4e de couverture
Quand, en 1848, la jeune Américaine Olivia O’Rourke débarque à Calcutta, sa tante, digne aristocrate britannique, espère que cette villégiature se conclura par un bon mariage.Mais, contrevenant aux règles de la bienséance, Olivia s’éprend de Jai Raventhorne, un énigmatique paria, bâtard d’un Anglais inconnu et d’une Indienne de basse caste. Jai incarne à lui seul tous les charmes de l’Orient. Et il serait si bon de s’y laisser prendre… Les âmes charitables préviennent Olivia : il la détruira. Mais, emportée par une passion dévorante, Olivia n’écoute plus personne. Jai devient son obsession, son opium. Un poison doux et violent qui ne tardera pas à causer de terribles dégâts… À moins que le trident de Shiva, emblème de Jai et des forces du Mal, ne se retourne contre celui qui le brandissait.
J’ai aimé me plonger dans l’Inde du 19e siècle, la passion, la haine… J’ai vécu ce livre.
– « Kushiel, La Marque » de Jacqueline Carey ( 1er tome d’une série)
4e de couverture
Phèdre nó Delaunay a été vendue par sa mère alors qu’elle n’était qu’une enfant.
Habitant désormais la demeure d’un haut personnage de la noblesse, pour le moins énigmatique, elle y apprend l’histoire, la théologie, la politique et les langues étrangères, mais surtout… les arts du plaisir. Car elle possède un don unique, cruel et magnifique, faisant d’elle une espionne précieuse et la plus convoitée des courtisanes.
Rien ne paraît pourtant lui promettre un destin héroïque. Or, lorsqu’elle découvre par hasard le complot qui pèse sur sa patrie, Terre d’Ange, elle n’a d’autre choix que de passer à l’action. Commence alors pour elle une aventure épique et déchirante, semée d’embûches, qu’il lui faudra mener jusqu’au bout pour sauver son peuple.
Récit plein de grandeur, de luxuriance, de sacrifice, de trahison, d’insondables infamies et de conspirations machiavéliques, La Marque dévoile un monde de poètes vénéneux, de courtisans assassins, de monarques trahis et assiégés, de seigneurs de guerre barbares, de traîtres grandioses… vu par les yeux d’une héroïne comme vous n’en avez jamais rencontré et que vous n’oublierez jamais.
Complots machiavéliques, amours, sexe, trahisons, duels épiques… tout y est !
– « Les Enfants de la Terre, tome 1 : Le Clan de l’ours des cavernes » de Jean M. Auel
4e de couverture
Quelque part en Europe, 35 000 ans avant notre ère. Petite fille Cro-Magnon de cinq ans, Ayla est séparée de ses parents à la suite d’un violent tremblement de terre. Elle est recueillie par le clan de l’ours des cavernes, une tribu Neandertal qui l’adopte, non sans réticence, ayant reconnu en elle la représentante d’une autre espèce, plus évoluée.
Iza, la guérisseuse, Brun, le chef et Creb, le magicien lui enseignent les règles de la vie communautaire, leurs rites, leurs peurs, leurs audaces. Mais Ayla, la fillette blonde aux yeux bleus les surprend par sa puissance de raisonnement qui lui permet de s’adapter, de réagir rapidement et de ne pas être totalement dépendante de son environnement. Une différence qui ne tarde pas à faire d’elle une menace pour tout le clan, et à attiser la convoitise de Brud, le fils du chef…
Dépaysant, intéressant et original.
Bonnes lectures à tous !