⭐ Les Contes défaits d’Oscar Lalo
Broché : 224 pages
Editeur : Belfond
Date de sortie : 18 août 2016
Langue : Français
ISBN-10: 2714473865
ISBN-13: 978-2714473868
Prix Editeur : 18€
Disponible sur Liseuse : OuiSon résumé :
Peau d’âme, noire neige, le petit poussé… Il était zéro fois… c’est ainsi que commencent Les contes défaits.
L’histoire est celle d’un enfant et de l’adulte qu’il ne pourra pas devenir.
Je suis sans fondations. Ils m’ont bâti sur du néant. Je suis un locataire du vide, insondable et sans nom, qui m’empêche de mettre le mien. La page reste blanche car tout ce qui s’y inscrit s’évapore.
Sans rien dire jamais de ce qui ne se montre pas, loin de la honte et de la négation, Oscar Lalo convoque avec ses propres mots, pourtant universels, la langue sublime du silence…
Et c’est en écrivant l’indicible avec ce premier roman qu’il est entré de façon magistrale en littérature.
Mon avis :
Les contes me rappellent de douces réminiscences de l’enfance, peut-être un rituel du coucher pour une belle amorce avant de sombrer aux pays des songes. Mais on oublie facilement que la plupart des contes originels ne connaissent pas une fin heureuse. Les contes défaits, eux, n’ont rien d’heureux, pas même un commencement.
L’histoire débute par une main qu’on lâche au bord d’un quai de gare. La main innocente d’un enfant de 3 ans qui part, pour ne jamais vraiment revenir, du moins pas indemne. Des petites mains souillées par d’ineffables et d’ineffaçables faits, des mains qui ne pourront plus couvrir des yeux qui ont trop vu. Car fermer les yeux quand la limite entre réalité et cauchemar n’existe plus, cela n’a plus de sens.
Monter et descendre de ce train signe une descente dans les abîmes. Abîmes, c’est donner un nom à ce lieu innommable, à cette colo incestueuse briseuse d’enfance. Un nom à ce non-lieu de vie, ce havre du non-dit, ce royaume du silence. Ce cloaque d’immondices.
Mais de ce passé, il ne reste qu’à Oscar Lalo des impressions insidieuses, des flashs mémoriels qu’il tente de comprendre, de démêler de l’inconsciente censure. Il lui semble qu’il manque un petit wagon de mémoire oubliée qui a fait dérailler le reste, mais sa mémoire forclose joue les faux-fuyants.
C’est en commençant un journal intime qu’il rassemble les bribes, aboute les lambeaux d’une vie morcelée, éparpillée, défaites alors qu’elle venait à peine de commencer. Face à soi-même, il exhume le mal par petit morceaux de façon enlevée, voilée par la pudeur ou plus heurtée, saccadée comme un enfant qui a peur, qui chuchote depuis un recoin dans lequel il se cache. C’est l’écho d’un passé lointain et opaque qui murmure, qui hurle en silence les mots inavouables, muselés par la honte ou la crainte de ne pas être cru. Des mots qui pèse une tonne, une tonne de sens, des mots obsédants qui suivent une intuition naissant du néant.
Oscar Lalo a cette plume unique, singulière qui enjôle l’esprit pour ensuite le meurtrir dès lors que les mots font sens. Car ses mots sont des vecteurs d’images floues, de sons sourds, mais de sensations douloureuses. Sensations qu’un petit corps a imprimées au plus profond de son âme, comme un souvenir interdit qui suinte à l’intérieur de l’être.
Mais ces mots à peine endurables sont des mots amis, des mots qui permettre d’exhumer, d’excaver un souvenir fantôme qui habite, hante et de comprendre ce que l’on ne sait pas ou que l’on ne sait plus. Des mots alliés pour reconstruire une vie défaite.
Les contes défaits n’est pas une lecture facile. J’aimerais peut-être même oublier ce témoignage bouleversant et sensible, censurer ces mots douloureux et indélébiles. Pourtant, non… au contraire, il ne faut pas ignorer ces choses-là mais les regarder bien en face.
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⭐ Les Contes défaits d’Oscar Lalo
Broché : 224 pages
Editeur : Belfond
Date de sortie : 18 août 2016
Langue : Français
ISBN-10: 2714473865
ISBN-13: 978-2714473868
Prix Editeur : 18€
Disponible sur Liseuse : OuiSon résumé :
Peau d’âme, noire neige, le petit poussé… Il était zéro fois… c’est ainsi que commencent Les contes défaits.
L’histoire est celle d’un enfant et de l’adulte qu’il ne pourra pas devenir.
Je suis sans fondations. Ils m’ont bâti sur du néant. Je suis un locataire du vide, insondable et sans nom, qui m’empêche de mettre le mien. La page reste blanche car tout ce qui s’y inscrit s’évapore.
Sans rien dire jamais de ce qui ne se montre pas, loin de la honte et de la négation, Oscar Lalo convoque avec ses propres mots, pourtant universels, la langue sublime du silence…
Et c’est en écrivant l’indicible avec ce premier roman qu’il est entré de façon magistrale en littérature.
Mon avis :
Les contes me rappellent de douces réminiscences de l’enfance, peut-être un rituel du coucher pour une belle amorce avant de sombrer aux pays des songes. Mais on oublie facilement que la plupart des contes originels ne connaissent pas une fin heureuse. Les contes défaits, eux, n’ont rien d’heureux, pas même un commencement.
L’histoire débute par une main qu’on lâche au bord d’un quai de gare. La main innocente d’un enfant de 3 ans qui part, pour ne jamais vraiment revenir, du moins pas indemne. Des petites mains souillées par d’ineffables et d’ineffaçables faits, des mains qui ne pourront plus couvrir des yeux qui ont trop vu. Car fermer les yeux quand la limite entre réalité et cauchemar n’existe plus, cela n’a plus de sens.
Monter et descendre de ce train signe une descente dans les abîmes. Abîmes, c’est donner un nom à ce lieu innommable, à cette colo incestueuse briseuse d’enfance. Un nom à ce non-lieu de vie, ce havre du non-dit, ce royaume du silence. Ce cloaque d’immondices.
Mais de ce passé, il ne reste qu’à Oscar Lalo des impressions insidieuses, des flashs mémoriels qu’il tente de comprendre, de démêler de l’inconsciente censure. Il lui semble qu’il manque un petit wagon de mémoire oubliée qui a fait dérailler le reste, mais sa mémoire forclose joue les faux-fuyants.
C’est en commençant un journal intime qu’il rassemble les bribes, aboute les lambeaux d’une vie morcelée, éparpillée, défaites alors qu’elle venait à peine de commencer. Face à soi-même, il exhume le mal par petit morceaux de façon enlevée, voilée par la pudeur ou plus heurtée, saccadée comme un enfant qui a peur, qui chuchote depuis un recoin dans lequel il se cache. C’est l’écho d’un passé lointain et opaque qui murmure, qui hurle en silence les mots inavouables, muselés par la honte ou la crainte de ne pas être cru. Des mots qui pèse une tonne, une tonne de sens, des mots obsédants qui suivent une intuition naissant du néant.
Oscar Lalo a cette plume unique, singulière qui enjôle l’esprit pour ensuite le meurtrir dès lors que les mots font sens. Car ses mots sont des vecteurs d’images floues, de sons sourds, mais de sensations douloureuses. Sensations qu’un petit corps a imprimées au plus profond de son âme, comme un souvenir interdit qui suinte à l’intérieur de l’être.
Mais ces mots à peine endurables sont des mots amis, des mots qui permettre d’exhumer, d’excaver un souvenir fantôme qui habite, hante et de comprendre ce que l’on ne sait pas ou que l’on ne sait plus. Des mots alliés pour reconstruire une vie défaite.