Et si on partait au Congo avec les abonnements de Septembre ?

Le thème de l'abonnement Romans de Septembre est en ligne! Et on part très loin cette fois-ci...

Direction le Congo, où toute une galerie de personnages se croisent de près ou de loin, sur fond de dépouillement des richesses naturelles du Congo. Les dirigeants corrompus et les pasteurs cupides semblent rouler tranquillement leurs bosses, les enfants des rues se défendent bec et ongles, un Chinois essaie de rentrer chez lui, et surtout, un jeune homme rêvant de connectivité, de mondialisation et d'ultra-modernité, monte à la capitale pour se lancer dans le business...

Ce roman est un peu dingue : il commence sur un ton burlesque, puis paf, dans la tronche, un passage absolument atroce qui te tord le ventre. Et de nouveau un moment plein d'humour, puis re-paf la réalité crasse. Ce sont des montagnes russes exécutées avec talent, où se succèdent la drôlerie, la tendresse, le courage et la dégueulasserie la plus totale. Finalement, on apprend beaucoup sur la RDC dans ce livre et c'est ce qui m'a le plus plu : découvrir une réalité méconnue à travers un rire féroce et acerbe.

Un petit passage pour vous donner un aperçu du ton du bouquin ?

Jadis on m'aurait surnommé " Isookanga le plus grand des chasseurs ". Du substantif " chasseur " au terme " braconnier ", tu ne remarques pas qu'il y a là comme une dégénérescence ? C'est pas pour moi, la forêt, Bwale. J'ai d'autres ambitions, je veux avoir une vision des choses. Après un temps de réflexion, Isookanga demanda :
- Comment tu dis, déjà, avec le point ?
- Dot com.
- Et l'autre ?
- World Wide Web, articula Bwale pour la énième fois ".

Et le deuxième livre de l'abonnement Gros Lecteurs ? On est toujours avec du burlesque dans le tragique puisque le livre, d'un auteur français, déroule une farce... Dans l'Autriche sous occupation allemande en 1939. Autant dire que le contexte n'est pas drôle, mais le livre l'est pleinement avec l'histoire d'un critique musical, plutôt misanthrope sur les bords, enfermé dans un sanatorium, qui va avoir l'occasion de faire basculer l'Histoire de manière totalement inattendue... C'est plein d'inventivité, surprenant et cruel. Et si on aime les personnages qui râlent mais pour lesquels on finit par avoir de l'affection, c'est parfait ;)

Les premières phrases posent le décor, entre désespoir et humour :

J'ai horreur du vendredi. Filet de cabillaud et pommes de terre bouillies. Le fils du concierge est allé m'acheter deux cents grammes de cervelas. En catimini. Je festoie dans ma chambre. Dehors, il fait gris. La lumière est triste.

Je n'ai jamais tenu de journal. Avant. Je ne suis pas sûr que ça soit une bonne idée

Alléchés ? Alors c'est par là!

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