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Le cabinet chinois

Publié le 29 août 2016 par Adtraviata

Le cabinet chinois

Quatrième de couverture :

La pauvre mais très belle Chloe est devenue l’héritière d’un mystérieux cousin qui s’est constitué une jolie fortune grâce au chantage. Le capital, des lettres indiscrètes qui ruineraient la vie de gens très distingués, est conservé dans le coffre d’un cabinet chinois. Sur son lit de mort,il murmure à Chloe la combinaison du coffre. Mais pour le plus grand malheur de celle-ci, il a commis une erreur fatale durant sa carrière : s’associer à des complices prêts à tout pour récupérer ces lettres.

Une histoire d’héritage dans la haute bourgeoisie anglaise des années 1920, par la reine du whodunit romantique.

Cette couverture raffinée a immédiatement attiré mon oeil à la bibliothèque, outre le nom de l’auteur dont j’ai lu toute la série des Miss Silver il y a… bien longtemps.

Publié dans la collection Grands détectives, Le cabinet chinois ne contient pas de crime sanglant, il n’y a pas d’enquête à proprement parler et il ne contient d’autre violence que celle commise par chantage et par pression sur une jeune héritière qui se révèle tout sauf une oie blanche. Mais nous sommes dans les années 1920 et pour une jeune fille de bonne origine, bien éduquée mais pauvre, le chantage est proprement insupportable. Aussi, quand Chloe Dane, l’héroïne du Cabinet chinois, refuse un héritage bâti sur ces méthodes douteuses, les complices du maître-chanteur complotent (plus ou moins) patiemment pour capter le « trésor de guerre ». Mais Chloe n’a pas froid aux yeux et ne s’en laisse pas compter. Elle est dotée d’un flair assez fin pour détecter les ambiances délétères et lui éviter les mauvaises alliances, son bon sens lui dicte souvent les bonnes décisions et sa personnalité attachante place sur sa route des anges gardiens attentifs à lui éviter les bêtises (ah l’incommensurable providence des prudes et revêches Londoniennes qui vous louent une chambre au pire moment de votre existence…)

Evidemment, tout se terminera par un « happy end » mais chez Patricia Wentworth, tout est vif, bien observé, les héros et héroïnes sont attachants malgré ou grâce à leurs petits défauts et surtout leurs valeurs inébranlables, et l’humour anglais se glisse dans les moindres détails.

En fait, je me suis rendu compte que les romans de Patricia Wentworth sont comme des romans-doudous pour moi, ça m’a vraiment fait plaisir de constater qu’ils me plaisent toujours alors que je n’en avais plus lu depuis longtemps : ils me font retrouver un univers familier, confortable malgré les noirceurs dont sont victimes leurs personnages principaux, ils se dégustent comme un délicieux bonbon anglais acidulé. Me voilà prête à explorer le catalogue « hors Miss Silver » de Patricia Wentworth !

« – (…) Si un gentleman prenait le hachoir de la cuisine pour battre sa femme, je reconnaîtrais qu’il est fou. Ou si une jeune femme sautait d’un bus bondé au milieu de Hammersmith Broadway, je dirais sûrement qu’elle est folle, la pauvre. Parce que, en fin de compte, ça change quoi de sauter d’unbus ? C’est ce que j’appelle de la folie. Mais si un gentleman écrit des poèmes, ça fait du mal à qui ? (…)

Chloe la regarda, fascinée.

« Dites-m’en un peu plus… Une femme a réellement sauté d’un bus à Hammersmith Broadway ? A-t-elle été blessée ?

– Pas elle. » Eliza Moffat semblait un peu déçue. « Le policier sur qui elle a atterri.

– C’est très intéressant !

– Elle a attterri sur le policier qui réglait la circulation et l’a mis K.O.

– Mon Dieu !

– La soeur de mon mari a tout vu. » Au bout de quelques secondes, Mrs. Moffat ajouta : « On a publié leurs bans dimanche dernier. » (p. 253-254)

Patricia WENTWORTH, Le cabinet chinois, traduit de l’anglais par Pascale Haas, 10/18, 2015

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