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Sacré Bleu, de Christopher Moore

Publié le 30 août 2016 par Onarretetout

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Le bleu est la couleur préférée des régions qu’il est convenu de désigner comme l’occident. Mais pas depuis toujours. La triade blanc-rouge-noir l’a précédé. Et c’est au XIIIe siècle qu'il fut décidé que le manteau de la Vierge Marie serait bleu. C’est peut-être ce qui fait dire à Christopher Moore, dans son « Prélude en bleu », que le bleu est une femme.

L’auteur situe son histoire à la fin du XIXe siècle. Il précise que, dans son récit, rien n’est authentique mais il l’inscrit cependant à une époque où la peinture change, où les peintres se mettent à peindre la réalité : des meules de foin, des trains à la gare Saint-Lazare, des prostituées ou des danseuses au Moulin Rouge, ces « putains de déesses ». On évacue le sacré, mais la couleur prend sa place. Et c’est dans la vie parisienne de cette période, qui commence à peu près avec la guerre de 1870 et le siège de Paris, que se déroule l’aventure de ce bleu. La misère qui fait qu’on y mange du rat, la révolte de la Commune et sa répression, et la construction du Sacré-Coeur… Tout ou presque se passe dans le quartier de Montmartre, ses ruelles, ses cafés, et une boulangerie, après que Haussmann a transformé Paris. On y croise des chevaux et des piétons. On découvre le demi-monde. On mène l’enquête sur la mort de Vincent Van Gogh, puis de son frère Théo, ici présentés comme des assassinats perpétrés par un personnage dénommé « L’Homme-aux-Couleurs », aidé dans ses basses oeuvres par une mystérieuse femme. 

Et c’est au milieu des impressionnistes, et plus souvent avec « le comte Henri-Marie-Raymond de Toulouse-Lautrec-Monfa », et de leurs audaces artistiques et autres que nous allons évoluer tout au long de ce livre qui va également nous entraîner bien loin dans le passé, chez les Pictes qui combattaient César, et même au-delà, à la source du bleu, dans les grottes de la préhistoire. Car le bleu a ce pouvoir… Mais il ne faut pas en dire trop : ce livre, qui, une fois ou deux, m’a donné l’impression d’un roman d’aventure pour grands adolescents, pose cependant, sans en avoir l’air, des questions relatives à la création artistique, à l’inspiration, à la place des femmes dans l’art. Et sa construction habile nous tient en haleine jusqu’au bout de ses 500 pages (accompagnées de reproductions des tableaux que le texte évoque, non sans humour).


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