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[Critique] OUTCAST – Saison 1

Par Onrembobine @OnRembobinefr
[Critique] OUTCAST – Saison 1

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Titre original : Outcast

Note:

★
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Origine : États-Unis
Créateur : Robert Kirkman
Réalisateurs : Adam Wingard, Howard Deutch, Julius Ramsay, Craig Zobel, Tricia Brock, Leigh Janiak, Scott Winant, Loni Peristere.
Distribution : Patrick Fugit, Philip Glenister, Wrenn Schmidt, David Denman, Julia Crockett, Kate Lyn Sheil, Brent Spiner…
Genre : Épouvante/Horreur/Adaptation
Diffusion en France : OCS
Nombre d’épisodes : 10

Le Pitch :
Dans la petite bourgade où il vit, Kyle Barnes est considéré d’un mauvais œil. Son passé, violent et obscur y est pour quelque chose, lui qui doit vivre avec un don qu’il considère davantage comme une malédiction et qui lui donne la possibilité de chasser les démons des corps qu’ils possèdent. Seul le Révérend Anderson le considère comme un ami, lui qui combat aussi les forces du mal armé de sa foi. Des entités qui ont justement commencé leur offensive dans la communauté…

La Critique :
Auréolé du succès monumental de The Walking Dead, qu’il a adapté de son propre comic book, Robert Kirkman a décidé de faire subir le même traitement à un autre de ses best-sellers de librairie, à savoir Outcast. Et après tout pourquoi pas !? Même si, dans le cas présent, « subir » est bien le mot adéquat tant la première saison de cette nouvelle série suffit pour s’apercevoir que cette dernière souffre des mêmes travers que The Walking Dead. Un constat à double tranchant tant Outcast bénéficie aussi des mêmes qualités. À deux ou trois détails près…

outcast

Pour l’occasion, Robert Kirkman a abordé un autre thème cher au cinéma horrifique. Les zombies laissent la place aux esprits malfaisants et à leur fâcheuse tendance à posséder les vivants pour leur faire faire des trucs bien dégueulasses. Judicieusement embauché pour mettre en boite le pilote, Adam Wingard, à qui on doit You’re Next, The Guest et le nouveau Blair Witch, fait un excellent boulot. Tout comme chez The Walking Dead, l’introduction de Outcast est aussi terrifiante que brillamment exécutée. Le générique est d’ailleurs à lui tout seul une petite pépite, avec sa musique (merci Atticus Ross) oppressante et ses images au diapason, en forme de parfaites illustrations d’une histoire à fort potentiel. Au début, tout va bien. Les codes sont respectés, mais on sent aussi une volonté de prendre la tangente, en suivant le même itinéraire que les bandes-dessinées. Visuellement, cette mise en bouche tabasse bien comme il faut. Elle n’hésite en outre jamais à faire face, avec des séquences de possession brutales, qui augurent du meilleur quant à la suite.

Mais dès le second épisode, l’action se pose. Bon, ce n’est pas très grave vu que les personnages ont précisément besoin de ce genre de respiration pour exister de manière convaincante à l’écran. Le soucis, c’est que ces pauses sont bien trop longues. Des personnages solidement campés par des acteurs impeccables. Le duo Patrick Fugit/Philip Glenister étant particulièrement consistant. C’est d’ailleurs lui qui mène la danse, en détournant habilement certains codes chers au buddy movie, mais sur un mode beaucoup plus sombre. D’un côté Patrick Fugit, que l’on est heureux de retrouver plusieurs années après ses débuts dans Presque Célèbre, de Cameron Crowe, incarne le fameux Outcast (le pariât) du titre. Porteur d’un lourd secret, il s’impose assez vite comme un héros intéressant car parcouru de fêlures. En face, le pasteur Anderson, campé par Philip Glenister se fait le vecteur des thématiques relatives à la foi que la série entend illustrer. Ses interventions ne sont jamais vaines, et ses manières rustres qui tranchent avec sa vocation, lui confèrent un magnétisme indéniable. Pour ce qui est des autres, c’est un peu plus compliqué. Non pas que les acteurs ne font pas le job. Disons plutôt que si certains personnages secondaires apposent vaillamment leur pierre à l’édifice, d’autres peinent à trouver leur place. Ce qui est de plus en plus flagrant que fil des épisodes malheureusement.
Il arrive un moment où la série semble se poser la question de son devenir sur la durée en adoptant presque le format un possédé différent pas épisode. Mais non, le schéma vole plus ou moins en éclats pour prendre une tournure tout autant conventionnelle. Robert Kirkman ne peut plus fractionner ses personnages en plusieurs groupes comme dans The Walking Dead. Ce qui ne l’empêche pas de nous proposer des intrigues parallèles, comme celle qui s’intéresse au problème, symptomatique, de la sœur du héros. Pas vraiment stimulante par ailleurs.

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L’autre travers de Outcast est donc de se poser de plus en plus fréquemment et de nous imposer des tartines de texte. Les dialogues sont rarement aussi intéressants que Kirkman semble le croire, vu qu’il en fait des caisses. Sans parler de ses interminables et fréquentes remises en question dont le principal effet est de faire faire du surplace au show, qui ne tarde alors pas à s’embourber. À l’instar de The Walking Dead, Outcast est une série visuellement maîtrisée et vraiment rentre-dedans, quand elle assume pleinement son statut et accepte de prendre des risques. Dommage que ce soit aussi rare. La plupart du temps, elle remet à l’épisode suivant ce qu’elle pourrait faire tout de suite et opte pour quelques choix narratifs pas vraiment pertinents. Plus la fin de saison se rapproche et plus l’espoir d’assister au renouveau du genre se fait la malle. Sans compter les excès de zèle inutiles. Imparfaite, cette première saison se termine en outre sur une touche de mystère qui semble annoncer une saison 2 du même acabit. Et même si la série se suit néanmoins sans déplaisir (mais sans trop de passion car on s’ennuie un peu), on espère qu’elle saura redresser la barre pour aller au bout de son concept avec la même énergie dont elle a su faire preuve lors du premier épisode.

@ Gilles Rolland

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  Crédits photos : Showtime


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