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Le gouvernement américain sert ses données sur un plateau aux entreprises

Publié le 06 septembre 2016 par Pnordey @latelier

Lors du Shift, évènement sur la transformation digitale à San Francisco, le gouvernement américain a présenté sa politique d’Open Data, en faveur des entreprises. Eclairage.

L’événement Shift, réunissait, en ce début septembre, des dirigeants de grands groupes à la transformation digitale notable - Walmart, Accenture, McKesson, SAP, Intel, des startups et investisseurs de la Silicon Valley, mais aussi un représentant du ministère du commerce américain, Justin Antonipillai, conseiller au département du commerce. Ce dernier était présent pour expliquer les initiatives du gouvernement américain, en matière de données ouvertes, à destination des entreprises.

La data, pilier du gouvernement en matière de commerce

Justin Antonipillai a d’abord rappelé que la ministre en charge du département du commerce, Penny Pritzker - elle-même femme d’affaires multimilliardaire - a fait de la data un des 5 piliers du département américain du commerce, au point d’affirmer que son ministère était “l’agence de la donnée des Etats-Unis”.
 

Le gouvernement américain sert ses données sur un plateau aux entreprises

Penny Pritzker, Ministre du Commerce des Etats-Unis

C’est dans cette perspective que le gouvernement a lancé une plateforme pour “rendre les données plus accessibles et consommable pour les citoyens”, le Commerce Data Service. L’Etat possède effectivement des données très précieuses et potentiellement utiles aux entreprises, qu’elles soient démographiques ou économiques, en passant par celles des brevets déposés. Une vraie mine d’informations, à disposition des citoyens. Et si l’accessibilité de la donnée est une chose, sa “consommabilité”, selon le gouvernement américain, en est une autre. Et c’est bien en laissant les entreprises exploiter ces données qu’elles peuvent devenir utiles aux citoyens.

Une “Startup au sein du Ministère du commerce” ?

“Nous sommes une startup avec des ingénieurs, des analystes de données, au sein d’un gouvernement et en Silicon Valley” insiste Justin Antonipillai. Le site du Commerce Data Service reprend bien les codes des sites de start-ups. Au-delà de l’aspect esthétique des présentations des équipes dédiées, le service a sa propre page GitHub, le wikipedia des développeurs (une plateforme d’hébergement des codes-sources de logiciels open source). Le ministère a même gagné un prix pour son CitySDK lors du dernier API world, la plus grande conférence au monde dédié aux API.

Parmi les startups utilisant ce kit pour développeurs et cet API, Arjuna Solutions. Cette startup associe les données de ses clients aux données publiques (croissance économique par localité, niveau d’éducation, de rémunération, démographie, etc.) et offre après analyse, des recommandations pour un meilleur ciblage marketing de ses clients. Cette recommandation, à partir de big data privée et publique, se fait grâce à leur algorithme prédictif dopé au machine learning. “Les données du gouvernement nous permettent d’avoir plus de données, de surcroît, plus précises. On est en mesure d’offrir des analyses encore plus pertinentes” explique Rachel Bender, directrice technologique de la startup. Et son fondateur Adam Treiser, d’ajouter, “CitySDK du Ministère du commerce nous a permis d’augmenter nos prédictions de 259%”. On le voit, le gouvernement est particulièrement fier de l’utilisation de ses données, à des fins marketing. L’objectif est de décomplexer les entreprises privées sur l’usage de ces données publiques.

L’Etat aussi amorce sa transformation digitale

Justin Antonipillai, pour qui “la donnée est l’élément vital de l’économie digitale” a donc clairement fait un appel du pied aux entreprises, notamment aux nombreux profils marketing dans l’audience, à utiliser ces données publiques. Pour poursuivre dans son approche “start-up”, le département américain du commerce a aussi annoncé l’organisation d’un hackathon sur l’Open Data au prochain TechCrunch Disrupt San Francisco.

Evidemment, qui dit gouvernement, dit ambitions politiques. Outre les avancées en matière d’open data, le conseiller n’a pas oublié de rappeler que “ces avancées sont très fragiles et doivent être soutenues dans le temps”. En ces temps d’élections présidentielles, le message politicien était passé.

Dans les conférences sur la transformation digitale, on ne cesse d’entendre que le client est roi, qu’il faut d’abord penser à son expérience, lui offrir des produits et services plus adaptés à l’ère du digital. Autant de mantras que le gouvernement a l’air d’avoir entendu aussi.

L’Etat opère sa transformation digitale et en fait profiter ses contribuables, particuliers comme entreprises.

Il montre ainsi la voie sur les initiatives GovTech et SmartCity.


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