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« and the ANONYMOUS NOBODY » by De La Soul @@@@

Publié le 26 août 2016 par Sagittariushh @SagittariusHH
delasoul-anonymous-nobody - Hip-Hop/Rap

« and the ANONYMOUS NOBODY » by De La Soul @@@@

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Et ils sont toujours là… Bientôt trente ans après leur formation, les De La Soul ne sont pas morts, pas encore ! La venue du huitième opus, le premier en douze ans(!), de notre groupe hip-hop préféré de Long Island tient du petit miracle. Tout a commencé lors d’une campagne de crowdfunding via la plateforme Kickstarter pour enregistrer un disque, avec un budget fixé à 110 000$. L’engouement a été tel qu’ils ont récolté une somme incroyable de plus de 600 000$… Bien plus que lorsqu’ils avaient un deal ! C’est dire la cote de popularité inaltérable des De La Soul et l’immense sympathie qu’ils inspirent depuis toujours. C’est reparti pour une nouvelle aventure.

Tout de suite, nos yeux étudient scrupuleusement la pochette. Leur univers saute aux yeux avec ce dessin teinté d’humour un peu grinçant, petit jeu de mot à la clef. 26 Aout 2016, les De La sont au rendez-vous, fidèles à eux-mêmes. And The Anonymous Nobody n’est pas véritablement le nom de l’album, c’est pour tous ces inconnus qui ont rendu cet album possible grâce à leur générosité, qui ont ‘produit’ cet album et qu’on peut remercier d’avoir fait péter le compteur. Au dos, des noms nous font ouvrir les yeux en grands : Jill Scott pour du spoken-word dès la première minute trente d’écoute, Snoop Dogg, Usher, Little Dragon, 2 Chainz (euh, hein?), et c’est pas terminé. Pas du tout le genre de la maison mais qui témoignent d’une chose : le statut légendaire des De La Soul leur donne un pass dans les hautes sphères. Leurs finances aussi, des featurings pareils coûtent la peau des yeux. Et maintenant, occupons-nous des oreilles.

Dave et Pos entrent dans l’arène sur « Royalty Capes« , sous les clameurs des trompettes façon péplum, livrant des acrobaties verbales parfois complexes sur une boucle jazzy, au point qu’une rime nécessite de nous faire réviser le tableau des éléments périodiques. Les De La Soul utilisent leurs savoirs et sollicitent nos méninges, une habitude. Leur côté fun(ky) ne fait pas non plus défaut « Pain » joue de son charme désuet et son refrain positif sur ce qui ne nous tue pas. En complément, Snoop livre 16 barres, sans faire d’extra. S’ensuit pour une leçon de emceeing avec le plus underground des guests que l’on puisse avoir, j’ai nommé Roc Marciano. L’instru est tout aussi underground, ce côté obscur rappelle les premières heures des Black Moon. Les trois rimeurs se confrontent dans un bon esprit sur « Property of Spitkicker.com« , Spitkicker étant ce collectif lancé par les De La au début des années 2000 avec leur album Mosaic Thump (aujourd’hui devenu un classique).

Puis soudainement, les De La Soul sortent des sentiers battus, et nous avec. Doucement d’abord avec « In Memory of… (US) » avec une Estelle parfaite et un beat Pete Rock à la mélodie nostalgique couchée sur des basses molletonnées. Et un petit final de violons por couronner le tout. Une petite zone de confort dont on n’a pas envie de repartir tout de suite. Il plane sur and The Anonymous Nobody un parfum de mélancolie. avec comme meilleure démonstration « Greyhounds« , du nom de la station de bus qu’ils empruntaient pour enregistrer ce disque. Le refrain d’Usher convient parfaitement à l’atmosphère pluvieuse, notre superstar r&b est surprenante de justesse, tout en émotion. Pareil sur la chanson avec le groupe prisé des rappeurs le plus suédois qui soit, les Little Dragon, et qui s’appelle « Drawn« . Posdnuos n’apparaît seulement qu’à la fin mais pu…rée, que c’est beau. Sans parler de « Here In After » qui évoque pour nos trois quarantenaires les affres du temps et âmes qui passent, la génération de leurs parents qui s’efface… Damon Albarn fait plaisir à entendre sur ce titre à la rythmique énervée façon punk-rock assagie des Blink 182. C’est sur cette note de mélancolie que se ponctue l’écoute avec « Exodus« .

C’est ce tournant-là aussi que les De La Soul ont su négocier avec Anonymous Nobody, de changer de style musical le temps de quelques titres comme sur « Lord Intended » (avec Justin Hawkins des Darkness/Hot Leg) et « Snoopies » (qui convie la légende de la new wave David Byrne) qui change par intermittence avec un instru rap. Cela faisait un moment que le trio culte projetait d’enregistrer des morceaux avec un live band, c’est chose faite. Même Supa Dave West a samplé des instruments live pour ses instrus. La machinerie analogique a été utilisée pour converser une touche old school, c’est très malin de leur part. Soyez rassurés, les De La Soul n’avaient dans l’intention de prendre des risques en réalisant des chansons cross-over rap/rock ou spleen-hop, leur patte sonore résonne de plus belle sur des tracks comme « Trainwreck » (parlant d’une relation de couple casse-gueule), « Nosed Up » ou encore « Whodeeni« , avec un couplet fameux de 2 Chainz nous laisse sur le cul (oui, vous avez bien lus). Autre caractéristique typique des De La Soul : les interludes, dont un contre le harcèlement de rue (« Sexy Bitch« ).

Ce n’est pas évident au départ que l’album existe bel et bien physiquement, puis ensuite de réaliser que quelque chose a changé dans la musique des De La Soul, et qu’en même temps, ils sont restés eux-mêmes, fidèles à leur philosophie. Au final, on est heureux par the Anonymous Nobody. Les De La Soul n’ont rien perdu de leur inspiration, de leur souffle et de leur fantaisie, et ils continuent de faire du du rap pour les gens qui ont du goût. Chose dingue : certains des featurings les plus mainstreams, les plus ‘chers’, sont parmi les grosses surprises de l’album. Chose encore plus dingue : le disque s’est attribué la première place des charts rap aux Etats-Unis. Pas si mal pour l’un des plus anciens groupes de rap en activité! Un petit miracle vous dis-je.

De La Soul’s First Album In 12 Years Debuts At No. 1 On Billboard Rap Albums Chart

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