Connue notamment pour ses prises de position et ses frasques médiatico-politiques, Maya Arulpragasam, alias M.I.A., remet une cinquième fois le couvert avec AIM, cette fois plus docile et moins accrocheur que ses prédécesseurs. Et si la féroce tamoule s'était assagie ?
Peu de tubes. Si le disque s'ouvre sur le puissant et efficace Borders, single paru en février dernier, AIM peine à faire sortir d'autres tubes de son chapeau. La liste des producteurs (le jeune Fakear notamment) affilés à cet opus est pourtant impressionnante. On retrouve néanmoins des morceaux de bonne facture (à commencer par Go Off), convoquant ce qui a fait " le son M.I.A " : rythmiques trap-electro et mélodies indianisantes, combinées au flow vocal particulier, mi-rappé mi-mélodieux, de la sri-lankaise.
Moins tranchant. Si le politiquement incorrect cher à la chanteuse répond bien à l'appel ( Borders aborde la situation des réfugiés, une réalité que M.I.A a connue dans son enfance), AIM enchaîne les pétards mouillés à l'image des propos un peu naïfs, louables soit-il, de Foreign Friend ou encore de Fly Pirate. Bien loin de ce qu'elle peut proposer, M.I.A s'en tire tout de même avec les honneurs. Une tamoule assagie mais loin d'être abattue.